Ventes d'œuvres le 1827.04.20
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- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme Joseph expliquant les songes de deux officiers de la cour de Pharaon; par François Herrera le jeune. réalisée par François Herrera le jeune, vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison. [1]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Ecole de Rigaud.- Portrait de Louis XIV. Le monarque est représenté en pied, son sceptre à la main et vêtu des habits royaux. Sa couronne est à côté de lui, sur un tabouret. Des colonnes, des draperies magnifiques enrichissent convenablement le fond du tableau. (Rigaud)|Ecole de Rigaud.- Portrait de Louis XIV. Le monarque est représenté en pied, son sceptre à la main et vêtu des habits royaux. Sa couronne est à côté de lui, sur un tabouret. Des colonnes, des draperies magnifiques enrichissent convenablement le fond du tableau.]] réalisée par Rigaud, vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison. [2]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme La Vierge Marie tenant Jésus entre ses bras, est placée entre saint Joseph et saint Zacharie; saint Jean-Baptiste, enfant, est debout sur un vase dans lequel est planté un pommier.- École de Giorgion. réalisée par Giorgion, vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison. [3]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Vue de la rade et de l'entrée d'un port. Ce tableau nous offre, d'un port d'Italie. Mais ce qui lui donne surtout un charme inimaginable, c'est l'art avec lequel Claude Lorrain a su y reproduire l'effet enchanteur du soleil levant. Sur le premier plan, formé d'une étroite langue de terre, cinq levantins paraissent attendre, pour retourner à leur navire, le canot dans lequel un de leurs compagnons vient d'aborder au rivage. Au second plan, à main gauche, une longue muraille, crénelée et séparée par une tour, s'avance dans les flots et protège l'entrée du port. De ce côté, les lignes sont rompues et diversifiées par les cîmes touffus de plusieurs arbres qui s'élèvent au-delà de cette muraille; au bas est un large quai où plusieurs personnages, marins et gens de peine, attendent le moment de reprendre leurs travaux journaliers. A droite, une galère amarrée sur ses ancres, flotte à peu de distance de la terre; ailleurs, quatre autres navires sont mouillés dans la rade. Dans le lointain, on aperçoit un phare situé sur un promontoire, et au-delà deux monts escarpés, mais tellement effacés par les vapeurs de l'atmosphère, qu'ils se dessinent à peine sur l'horizon. Le soleil, dans le milieu du tableau, est supposé ne reparaître que depuis peu de momens au-dessus de l'horizon; aussi sa lumière matinale et argentée, quoique répandant déjà beaucoup d'éclat partout le ciel, ne fait-elle encore qu'effleurer la surface de la mer, où elle se joue avec la vague mobile et azurée qu'une brise légère met en mouvement. Rien de plus piquant que cette partie de l'ouvrage. Les productions de Claude Lorrain, sont partout d'une grande valeur; mais ce qui est pour nous un garant bien plus sûr de l'importance que les connaisseurs attacheront à celle-ci, c'est cette puissance de couleur, cette fidèle observation de la nature, à laquelle l'auteur ne parvînt que par son application constante à bien faire, par un travail consciencieux et une recherche de perfection qu'on ne saurait trop louer, ni trop estimer. (Gelée (Claude) dit le Lorrain.)|Vue de la rade et de l'entrée d'un port. Ce tableau nous offre, d'un port d'Italie. Mais ce qui lui donne surtout un charme inimaginable, c'est l'art avec lequel Claude Lorrain a su y reproduire l'effet enchanteur du soleil levant. Sur le premier plan, formé d'une étroite langue de terre, cinq levantins paraissent attendre, pour retourner à leur navire, le canot dans lequel un de leurs compagnons vient d'aborder au rivage. Au second plan, à main gauche, une longue muraille, crénelée et séparée par une tour, s'avance dans les flots et protège l'entrée du port. De ce côté, les lignes sont rompues et diversifiées par les cîmes touffus de plusieurs arbres qui s'élèvent au-delà de cette muraille; au bas est un large quai où plusieurs personnages, marins et gens de peine, attendent le moment de reprendre leurs travaux journaliers. A droite, une galère amarrée sur ses ancres, flotte à peu de distance de la terre; ailleurs, quatre autres navires sont mouillés dans la rade. Dans le lointain, on aperçoit un phare situé sur un promontoire, et au-delà deux monts escarpés, mais tellement effacés par les vapeurs de l'atmosphère, qu'ils se dessinent à peine sur l'horizon. Le soleil, dans le milieu du tableau, est supposé ne reparaître que depuis peu de momens au-dessus de l'horizon; aussi sa lumière matinale et argentée, quoique répandant déjà beaucoup d'éclat partout le ciel, ne fait-elle encore qu'effleurer la surface de la mer, où elle se joue avec la vague mobile et azurée qu'une brise légère met en mouvement. Rien de plus piquant que cette partie de l'ouvrage. Les productions de Claude Lorrain, sont partout d'une grande valeur; mais ce qui est pour nous un garant bien plus sûr de l'importance que les connaisseurs attacheront à celle-ci, c'est cette puissance de couleur, cette fidèle observation de la nature, à laquelle l'auteur ne parvînt que par son application constante à bien faire, par un travail consciencieux et une recherche de perfection qu'on ne saurait trop louer, ni trop estimer.]] réalisée par Gelée (Claude) dit le Lorrain., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 12,000 fl. [4]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[La Sainte Famille, deux Anges et Saint-Jean-Baptiste enfant. L'exécution de Baujin est délicate, et le dessin de ses figures tout-à-fait parmesanesque. On voit un de ses tableaux au Musée royal. Dans celui-ci Jésus est à genoux sur son berceau, à la gauche de sa mère, et saisit en riant la croix de roseau du jeune précurseur. Marie, assise entre les deux enfans, les regarde avec une égale tendresse, et s'amuse de leurs jeux. Saint-Joseph les voit avec gravité. Les deux anges, au contraire, expriment une douce joie, et, par respect, se tiennent à genoux à quelques pas du Fils de Dieu. (Baujin (Lubin.))|La Sainte Famille, deux Anges et Saint-Jean-Baptiste enfant. L'exécution de Baujin est délicate, et le dessin de ses figures tout-à-fait parmesanesque. On voit un de ses tableaux au Musée royal. Dans celui-ci Jésus est à genoux sur son berceau, à la gauche de sa mère, et saisit en riant la croix de roseau du jeune précurseur. Marie, assise entre les deux enfans, les regarde avec une égale tendresse, et s'amuse de leurs jeux. Saint-Joseph les voit avec gravité. Les deux anges, au contraire, expriment une douce joie, et, par respect, se tiennent à genoux à quelques pas du Fils de Dieu.]] réalisée par Baujin (Lubin.), vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 9919 fl. [5]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Temple protestant. L'architecture de cet édifice est gothique; la teinte claire de ses pilliers et de ses murs y produit de toutes parts des reflets lumineux, qui s'unissent à beaucoup d'effets et de vérité. le spectateur supposé vers le milieu du temple, le dos tourné au sanctuaire, a devant lui la tribune de l'orgue et deux vestibules, ou entrées latérales du grand portail. Quelques figures enrichissent ce tableau. Nous l'aurions plutôt inscrit sous le nom de Berkheyden que sous celui de Witte, si nous ne nous en fussions rapportés qu'à notre jugement : au surplus qu'importe ici la dénomination? On sait que ces deux maîtres marchent à peu-près sur le même rang. (Witte (Emanuel de).)|Temple protestant. L'architecture de cet édifice est gothique; la teinte claire de ses pilliers et de ses murs y produit de toutes parts des reflets lumineux, qui s'unissent à beaucoup d'effets et de vérité. le spectateur supposé vers le milieu du temple, le dos tourné au sanctuaire, a devant lui la tribune de l'orgue et deux vestibules, ou entrées latérales du grand portail. Quelques figures enrichissent ce tableau. Nous l'aurions plutôt inscrit sous le nom de Berkheyden que sous celui de Witte, si nous ne nous en fussions rapportés qu'à notre jugement : au surplus qu'importe ici la dénomination? On sait que ces deux maîtres marchent à peu-près sur le même rang.]] réalisée par Witte (Emanuel de)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 253 fl. [6]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[La diseuse de bonne aventure. Au milieu d'un chemin champêtre, près duquel on remarque les restes d'une voûte souterraine surmontée d'un colombier, une dame accompagnée d'un gentil-homme, se fait dire sa bonne aventure par une bohémienne. Celle-ci, un peu déguenillée, porte un petit enfant sur son bras gauche, et fait partie d'une bande de plusieurs autres vagabonds, hommes, femmes et enfans, dont deux font la cuisine à l'entrée du souterrain, tandis que les autres dorment ou se reposent sur un petit tertre, à côté du chemin. (Steen (Jean).)|La diseuse de bonne aventure. Au milieu d'un chemin champêtre, près duquel on remarque les restes d'une voûte souterraine surmontée d'un colombier, une dame accompagnée d'un gentil-homme, se fait dire sa bonne aventure par une bohémienne. Celle-ci, un peu déguenillée, porte un petit enfant sur son bras gauche, et fait partie d'une bande de plusieurs autres vagabonds, hommes, femmes et enfans, dont deux font la cuisine à l'entrée du souterrain, tandis que les autres dorment ou se reposent sur un petit tertre, à côté du chemin.]] réalisée par Steen (Jean)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 510 fl. [7]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Cérémonie religieuse dans une ville de Flandres. Une multitude innombrable de personnages, hommes, femmes et enfans, est confusément rassemblée près d'une église, pour voir passer une procession qui se dispose à en sortir. A droite, dans un des coins inférieurs du tableau, est un médaillon d'environ trois pouces de haut, où l'auteur a peint son portrait. On lit tout à côté : Pecter Snayers F. Cette double circonstance fait assez entendre combien Snayers fut satisfait de son ouvrage. Cet artiste qui exerçait avec succès tous les genres de peinture, acquit en Flandres et en Espagne beaucoup de célébrité; Van Dyck fit son portrait pour être gravé et mis au rang de ceux des grands hommes de son siècle; et nous venons de voir que Rubens n'a pas dédaigné d'associer ses talens avec ceux de ce peintre. (Snayers (Pierre).)|Cérémonie religieuse dans une ville de Flandres. Une multitude innombrable de personnages, hommes, femmes et enfans, est confusément rassemblée près d'une église, pour voir passer une procession qui se dispose à en sortir. A droite, dans un des coins inférieurs du tableau, est un médaillon d'environ trois pouces de haut, où l'auteur a peint son portrait. On lit tout à côté : Pecter Snayers F. Cette double circonstance fait assez entendre combien Snayers fut satisfait de son ouvrage. Cet artiste qui exerçait avec succès tous les genres de peinture, acquit en Flandres et en Espagne beaucoup de célébrité; Van Dyck fit son portrait pour être gravé et mis au rang de ceux des grands hommes de son siècle; et nous venons de voir que Rubens n'a pas dédaigné d'associer ses talens avec ceux de ce peintre.]] réalisée par Snayers (Pierre)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison. [8]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Le siège de Paris par Henri IV. Le monarque prêt à monter à cheval, est entouré de plusieurs de ses capitaines qui se disposent à le suivre. Ces figures seules, au nombre de six à sept, et répandues sur le premier plan, sont de la main de Rubens. Le reste de la composition exécutée Note dans l'Errata : lisez exécuté par Snayers, offre,dans l'éloignement, l'ancienne ville de Paris, subissant le feu de plusieurs batteries élevées autour de ses murailles. Un village fortifié est situé en avant de la capitale. De tous côtés la plaine est occupée par de nombreux bataillons, parmi lesquels on en remarque deux qui se livrent un sanglant combat. Cette peinture que la main de Rubens a rendue recommandable, reçoit un nouveau lustre de l'image chérie que ce peintre sublime nous y a conservée. Quel Français, en effet, pourrait voir sans une vive émotion, sans une admiration profonde, l'image révérée d'un prince dont les talens et les vertus honorent également les rois, la France et l'humanité toutes entière. (Rubens)|Le siège de Paris par Henri IV. Le monarque prêt à monter à cheval, est entouré de plusieurs de ses capitaines qui se disposent à le suivre. Ces figures seules, au nombre de six à sept, et répandues sur le premier plan, sont de la main de Rubens. Le reste de la composition exécutée Note dans l'Errata : lisez exécuté par Snayers, offre,dans l'éloignement, l'ancienne ville de Paris, subissant le feu de plusieurs batteries élevées autour de ses murailles. Un village fortifié est situé en avant de la capitale. De tous côtés la plaine est occupée par de nombreux bataillons, parmi lesquels on en remarque deux qui se livrent un sanglant combat. Cette peinture que la main de Rubens a rendue recommandable, reçoit un nouveau lustre de l'image chérie que ce peintre sublime nous y a conservée. Quel Français, en effet, pourrait voir sans une vive émotion, sans une admiration profonde, l'image révérée d'un prince dont les talens et les vertus honorent également les rois, la France et l'humanité toutes entière.]] réalisée par Rubens, vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison. [9]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Portrait d'un vieillard. Ce vénérable personnage, dont la figure est ornée d'une grande barbe blanchie par la vieillesse, a la tête couverte d'un bonnet rouge, et porte un juste-au-corps boutonné sous une mante garnie de fourrure. Son expression est celle d'un homme plongé dans la réflexion. Ce petit portrait, pour n'être qu'un échantillon du talent de Rembrandt, n'en offre pas moins cette originalité de faire et de coloris qui distingue le style et les bons ouvrages de ce maître. (Rembrandt-van-Ryn (Paul).)|Portrait d'un vieillard. Ce vénérable personnage, dont la figure est ornée d'une grande barbe blanchie par la vieillesse, a la tête couverte d'un bonnet rouge, et porte un juste-au-corps boutonné sous une mante garnie de fourrure. Son expression est celle d'un homme plongé dans la réflexion. Ce petit portrait, pour n'être qu'un échantillon du talent de Rembrandt, n'en offre pas moins cette originalité de faire et de coloris qui distingue le style et les bons ouvrages de ce maître.]] réalisée par Rembrandt-van-Ryn (Paul)., vendue par Ch,er Féréol Bonnemaison au prix de 1200 fl. [10]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Minerve. Minerve, le casque en tête, le regard fixé sur le spectateur, est assise sur un trône, au bas duquel est un génie sous la forme d'un enfant ailé. Appuyé d'une main sur l'égide, il lève, de l'autre, la terrible lance de la déesse, et paraît n'attendre qu'un signe pour en frapper un homme qu'elle foule aux pieds. la Minerve représentée dans ce tableau n'est ni la déesse de la sagesse, ni celle qui préside aux arts et aux sciences; c'est la Minerve que les anciens nommaient Arminpotens, et dont ils faisaient une des divinités de la guerre. (Lairesse (Gérard de .))|Minerve. Minerve, le casque en tête, le regard fixé sur le spectateur, est assise sur un trône, au bas duquel est un génie sous la forme d'un enfant ailé. Appuyé d'une main sur l'égide, il lève, de l'autre, la terrible lance de la déesse, et paraît n'attendre qu'un signe pour en frapper un homme qu'elle foule aux pieds. la Minerve représentée dans ce tableau n'est ni la déesse de la sagesse, ni celle qui préside aux arts et aux sciences; c'est la Minerve que les anciens nommaient Arminpotens, et dont ils faisaient une des divinités de la guerre.]] réalisée par Lairesse (Gérard de .), vendue par Ch,er Féréol Bonnemaison au prix de 200 fl. [11]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Vénus et l'Amour. La déesse, à demi-nue, est nonchalamment assise sur le bord d'un lit, et porte la main à ses cheveux; à sa droite est Cupidon, qui s'appuie sur elle en regardant d'un air malin autour de lui. Deux autres enfans, à l'écart et dans l'ombre, semblent craindre d'être découverts. (Lairesse (Gérard de .))|Vénus et l'Amour. La déesse, à demi-nue, est nonchalamment assise sur le bord d'un lit, et porte la main à ses cheveux; à sa droite est Cupidon, qui s'appuie sur elle en regardant d'un air malin autour de lui. Deux autres enfans, à l'écart et dans l'ombre, semblent craindre d'être découverts.]] réalisée par Lairesse (Gérard de .), vendue par Ch,er Féréol Bonnemaison au prix de 305 fl. [12]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Fruits. Melon coupé, grenades, pêches, prunes, raisins noirs et blancs, framboises et noisettes groupées Note dans l'Errata : lisez groupés est le pendant de celui qui précède, et comme lui se fait admirer par son extrême vérité ainsi que par son beau fini. Ce tableau et son pendant proviennent du cabinet du président de Saint-Victor. Voyez le no 61 du catalogue de cette collection. (Huysum (Jean Van.))|Fruits. Melon coupé, grenades, pêches, prunes, raisins noirs et blancs, framboises et noisettes groupées Note dans l'Errata : lisez groupés est le pendant de celui qui précède, et comme lui se fait admirer par son extrême vérité ainsi que par son beau fini. Ce tableau et son pendant proviennent du cabinet du président de Saint-Victor. Voyez le no 61 du catalogue de cette collection.]] réalisée par Huysum (Jean Van.), vendue par Ch,er Féréol Bonnemaison au prix de 1510 fl. [13]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Autre Bouquet de Fleurs. Dans un vase, posé sur une tablette de marbre, sont groupées avec beaucoup de goût dix à douze des plus belles fleurs, telles que la rose, l'anémone, la tulipe, l'iris, le souci, l'oeillet panaché, celui qui vient de l'Inde, l'oreille d'ours, la fleur d'oranger et d'autres du même ordre, auxquelles sont mêlées quelques fleurs des champs. Ce tableau, pour n'être pas aussi capital que le précédent, n'en est pas moins une chose fort remarquable, soit à cause de son mérite, soit à cause de son extrème rareté. Ce tableau et son pendant proviennent du cabinet du président de Saint-Victor. Voyez le no 61 du catalogue de cette collection. (Huysum (Jean Van.))|Autre Bouquet de Fleurs. Dans un vase, posé sur une tablette de marbre, sont groupées avec beaucoup de goût dix à douze des plus belles fleurs, telles que la rose, l'anémone, la tulipe, l'iris, le souci, l'oeillet panaché, celui qui vient de l'Inde, l'oreille d'ours, la fleur d'oranger et d'autres du même ordre, auxquelles sont mêlées quelques fleurs des champs. Ce tableau, pour n'être pas aussi capital que le précédent, n'en est pas moins une chose fort remarquable, soit à cause de son mérite, soit à cause de son extrème rareté. Ce tableau et son pendant proviennent du cabinet du président de Saint-Victor. Voyez le no 61 du catalogue de cette collection.]] réalisée par Huysum (Jean Van.), vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 1510 fl. [14]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[L'adoration des Bergers.- Composition de onze figures de grandeur naturelle. La scène se passe de nuit, dans une caverne servant d'étable. La lumière qui l'éclaire émane de la figure même du Messie; idée sublime, empruntée du Corrège, et regardée depuis lui comme inséparable du sujet qui la lui a inspirée. Le fils de Dieu, venant sur la terre pour instruire et sauver les hommes, n'est-il pas en effet la véritable lumière? Champagne a divisé l'ordonnance de ce bel ouvrage en trois groupes bien distincts et d'une sage simplicité. Le premier, où la majesté divine s'unit, on peut le dire, à l'humilité la plus profonde, occupe la droite du tableau; il se compose de saint Joseph et de la bienheureuse Marie, placés aux deux côtés de la crèche où repose le Sauveur. La figure resplendissante de cet enfant que la Vierge, à genoux, soulève un peu pour l'exposer à la vue de ses adorateurs, et que saint Joseph leur montre du doigt avec un secret orgueil, répand sur la scène un éclat surnaturel, que le peintre a rendu d'une manière si heureuse, que l'imagination ne conçoit rien de plus merveilleux. A la gauche de la composition, cinq bergers forment le second groupe; l'un d'eux, en arrière de ses compagnons, tient la torche qui les a éclairés pendant leur marche nocturne; deux autres se prosternent devant le nouveau né, aux pieds duquel ils ont déposé un agneau pour offrande; leur surprise, leur ravissement égalent leur vénération; rien de plus touchant que l'hommage de prières et d'humilité qu'ils adressent au rédempteur. Le troisième groupe, dominant les deux autres, résulte de la réunion de trois anges qui se soutiennent en l'air par le moyen de leurs ailes, et déploient une longue banderole avec ces mots : Gloria in excelsis. L'objet de leur message est de célébrer la gloire du Tout-Puissant, le dévouement de son fils, les vertus et les grâces de Marie. Tout homme, connaisseur ou non, admirera dans ce magnifique tableau l'unité de pensée, l'expression générale d'allégresse et d'adoration qui y lient tous les personnages entre eux. Quant à l'idée de faire de l'objet adoré une source de lumière, elle appartient au Corrège, comme on l'a rapporté plus haut; mais pourtant il serait injuste de ne pas convenir que Champagne s'est en quelque sorte approprié cette clarté idéale, par le parti neuf et l'effet brillant qu'il a su en tirer. Si l'on considère ensuite, dans cet important ouvrage, la précision, la justesse des formes de chaque figure, la vérité des teintes locales, leur union parfaite, la délicatesse extrême du pinceau, il faudra encore convenir que ce sont là autant de beautés diverses qui portent à croire que ce peintre n'a rien produit de plus parfait, ni de plus digne des éloges des connaisseurs. Ce chef-d'oeuvre sort de la collection qu'avait formée le sieur Grandpré. (Champagne (Philippe de).)|L'adoration des Bergers.- Composition de onze figures de grandeur naturelle. La scène se passe de nuit, dans une caverne servant d'étable. La lumière qui l'éclaire émane de la figure même du Messie; idée sublime, empruntée du Corrège, et regardée depuis lui comme inséparable du sujet qui la lui a inspirée. Le fils de Dieu, venant sur la terre pour instruire et sauver les hommes, n'est-il pas en effet la véritable lumière? Champagne a divisé l'ordonnance de ce bel ouvrage en trois groupes bien distincts et d'une sage simplicité. Le premier, où la majesté divine s'unit, on peut le dire, à l'humilité la plus profonde, occupe la droite du tableau; il se compose de saint Joseph et de la bienheureuse Marie, placés aux deux côtés de la crèche où repose le Sauveur. La figure resplendissante de cet enfant que la Vierge, à genoux, soulève un peu pour l'exposer à la vue de ses adorateurs, et que saint Joseph leur montre du doigt avec un secret orgueil, répand sur la scène un éclat surnaturel, que le peintre a rendu d'une manière si heureuse, que l'imagination ne conçoit rien de plus merveilleux. A la gauche de la composition, cinq bergers forment le second groupe; l'un d'eux, en arrière de ses compagnons, tient la torche qui les a éclairés pendant leur marche nocturne; deux autres se prosternent devant le nouveau né, aux pieds duquel ils ont déposé un agneau pour offrande; leur surprise, leur ravissement égalent leur vénération; rien de plus touchant que l'hommage de prières et d'humilité qu'ils adressent au rédempteur. Le troisième groupe, dominant les deux autres, résulte de la réunion de trois anges qui se soutiennent en l'air par le moyen de leurs ailes, et déploient une longue banderole avec ces mots : Gloria in excelsis. L'objet de leur message est de célébrer la gloire du Tout-Puissant, le dévouement de son fils, les vertus et les grâces de Marie. Tout homme, connaisseur ou non, admirera dans ce magnifique tableau l'unité de pensée, l'expression générale d'allégresse et d'adoration qui y lient tous les personnages entre eux. Quant à l'idée de faire de l'objet adoré une source de lumière, elle appartient au Corrège, comme on l'a rapporté plus haut; mais pourtant il serait injuste de ne pas convenir que Champagne s'est en quelque sorte approprié cette clarté idéale, par le parti neuf et l'effet brillant qu'il a su en tirer. Si l'on considère ensuite, dans cet important ouvrage, la précision, la justesse des formes de chaque figure, la vérité des teintes locales, leur union parfaite, la délicatesse extrême du pinceau, il faudra encore convenir que ce sont là autant de beautés diverses qui portent à croire que ce peintre n'a rien produit de plus parfait, ni de plus digne des éloges des connaisseurs. Ce chef-d'oeuvre sort de la collection qu'avait formée le sieur Grandpré.]] réalisée par Champagne (Philippe de)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 4900 fl. [15]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Portrait d'une jeune fille. Suivant une note manuscrite qu'on lisait au revers de ce tableau, avant son rentoilage, il nous offre les traits enfantins et déjà gravés d'une princesse, qui sur un trône environné de gloire, et dans la plus galante des cours, ne connut que la pratique des vertus chrétienne; nous voulons dire Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV, et épouse de Louis-le-Grand. La jeune princesse est debout, en pied, de grandeur naturelle, et fait face aux spectateurs. Sa toilette se compose d'une coiffure en cheveux et d'une robe noire à grands paniers, sur le corsage de laquelle tombe un collet de dentelle festonné. Sa main gauche est pendante; de la droite elle caresse un jeune chien qui est couché sur un fauteuil. Ce portrait soutient d'autant plus dignement la haute réputation de Velasquez, que c'est un de ceux dans lesquels il s'attacha toujours à justifier la protection dont Philippe IV daignait l'honorer. (Velasquez (Don Diego Silva).)|Portrait d'une jeune fille. Suivant une note manuscrite qu'on lisait au revers de ce tableau, avant son rentoilage, il nous offre les traits enfantins et déjà gravés d'une princesse, qui sur un trône environné de gloire, et dans la plus galante des cours, ne connut que la pratique des vertus chrétienne; nous voulons dire Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV, et épouse de Louis-le-Grand. La jeune princesse est debout, en pied, de grandeur naturelle, et fait face aux spectateurs. Sa toilette se compose d'une coiffure en cheveux et d'une robe noire à grands paniers, sur le corsage de laquelle tombe un collet de dentelle festonné. Sa main gauche est pendante; de la droite elle caresse un jeune chien qui est couché sur un fauteuil. Ce portrait soutient d'autant plus dignement la haute réputation de Velasquez, que c'est un de ceux dans lesquels il s'attacha toujours à justifier la protection dont Philippe IV daignait l'honorer.]] réalisée par Velasquez (Don Diego Silva)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison. [16]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Saint-François stigmatisé. e tableau, très-supérieur à tout ce que nous avons vu jusqu'alors de la main d'Alphonse Cano, nous étonne, tout à la fois, par une fierté de pinceau, par une force de vérité, une sublimité d'expression dont on ne saurait se faire une trop haute idée. Il n'offre guère qu'une figure; mais elle vit, elle pense, ou du moins elle produit la plus complète illusion. Saint-François, le genoux Errata: "lisez le genou" avec un ravissementd'esprit inexprimable, un séraphin aîlé qui lui apparaît dans les airs. Il y a dans son extâse une élévation qui fait honneur au génie du peintre. Une robe grossière, percée au côté, ceinte d'une corde, couvre, seule, le corps du pieux ermite. L'empreinte des mortifications auxquelles il s'est voué dans sa retraite, s'unit, sur son visage blème, à un admirable mélange de douceur, de foi ardente et d'humilité. A quelque distance de François, un de ses compagnons est plongé dans la lecture d'un livre saint. Cette seconde figure, sont on n'aperçoit guère que le buste, est encore d'une grande beauté. Le sommet aride d'une montagne compose le fond de ce tableau, qui dans un musée même ferait sensation. (Cano (Alonzo.))|Saint-François stigmatisé. e tableau, très-supérieur à tout ce que nous avons vu jusqu'alors de la main d'Alphonse Cano, nous étonne, tout à la fois, par une fierté de pinceau, par une force de vérité, une sublimité d'expression dont on ne saurait se faire une trop haute idée. Il n'offre guère qu'une figure; mais elle vit, elle pense, ou du moins elle produit la plus complète illusion. Saint-François, le genoux Errata: "lisez le genou" avec un ravissementd'esprit inexprimable, un séraphin aîlé qui lui apparaît dans les airs. Il y a dans son extâse une élévation qui fait honneur au génie du peintre. Une robe grossière, percée au côté, ceinte d'une corde, couvre, seule, le corps du pieux ermite. L'empreinte des mortifications auxquelles il s'est voué dans sa retraite, s'unit, sur son visage blème, à un admirable mélange de douceur, de foi ardente et d'humilité. A quelque distance de François, un de ses compagnons est plongé dans la lecture d'un livre saint. Cette seconde figure, sont on n'aperçoit guère que le buste, est encore d'une grande beauté. Le sommet aride d'une montagne compose le fond de ce tableau, qui dans un musée même ferait sensation.]] réalisée par Cano (Alonzo.), vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 2000 fl. [17]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Miracle opéré en faveur d'un religieux. Un moine de l'ordre de saint François, et trois laïques sont arrêtés, au milieu de la campagne, par quatre hommes de guerre qui ont tiré l'épée sur eux, dans le dessein de leur ôter la vie. Un des premiers, déjà tombé sous les coups des ces assassins, est étendu par terre, la tête séparée du corps : à genoux, se recommandant à Dieu, le moine tend le cou, avec une résignation profonde, au glaive levé pour le frapper. Mais, ô miracle! le bras qui dirige le fer meurtrier est tout-à-coup arrêté par la main protectrice d'un saint, qui apparaît sur un nuage et sous les traits d'un cardinal. A cette vision céleste, qui les frappe de terreur, trois des soldats ont abandonné les deux laïques qui allaient être aussi leur victimes, et s'empressent de fuir. Ceux-ci , encore craintifs, se prosternent et rendent grâce à leur libérateur. Derrière eux, un peu plus loin que le lieu de la scène, se voit encore un autre personnage joignant les mains et levant les yeux au ciel. Son costume est celui avec lequel on a coutume de représenter saint Jean; cette figure est sans doute ici, pour faire entendre que c'est à l'intercession de cet apôtre que le moine et ses deux compagnons doivent leur bienheureuse délivrance. Quel est ce religieux en habit de moine, ou plutôt quel est ce sujet? C'est ce que nous regrettons de ne pouvoir expliquer Mais du moins est-ce avec fondement que nous appelons l'attention des connaisseurs sur ce tableau, l'un des premiers essais du plus grand peintre des temps modernes : essai où brillent, dans plusieurs parties, de gandes beautés et une grâce divine. Quelques têtes d'un excellent choix, sont pleines de sentiments; celle de saint Jean est particulièrement remarquable, et ne déparerait par les meilleurs ouvrages de Raphaël. C'est une chose curieuse et pleine d'intérêt qu'une peinture où la simplicité des anciens maîtres s'unit au style animé des modernes. (Raphael (Raphael Sanzio).)|Miracle opéré en faveur d'un religieux. Un moine de l'ordre de saint François, et trois laïques sont arrêtés, au milieu de la campagne, par quatre hommes de guerre qui ont tiré l'épée sur eux, dans le dessein de leur ôter la vie. Un des premiers, déjà tombé sous les coups des ces assassins, est étendu par terre, la tête séparée du corps : à genoux, se recommandant à Dieu, le moine tend le cou, avec une résignation profonde, au glaive levé pour le frapper. Mais, ô miracle! le bras qui dirige le fer meurtrier est tout-à-coup arrêté par la main protectrice d'un saint, qui apparaît sur un nuage et sous les traits d'un cardinal. A cette vision céleste, qui les frappe de terreur, trois des soldats ont abandonné les deux laïques qui allaient être aussi leur victimes, et s'empressent de fuir. Ceux-ci , encore craintifs, se prosternent et rendent grâce à leur libérateur. Derrière eux, un peu plus loin que le lieu de la scène, se voit encore un autre personnage joignant les mains et levant les yeux au ciel. Son costume est celui avec lequel on a coutume de représenter saint Jean; cette figure est sans doute ici, pour faire entendre que c'est à l'intercession de cet apôtre que le moine et ses deux compagnons doivent leur bienheureuse délivrance. Quel est ce religieux en habit de moine, ou plutôt quel est ce sujet? C'est ce que nous regrettons de ne pouvoir expliquer Mais du moins est-ce avec fondement que nous appelons l'attention des connaisseurs sur ce tableau, l'un des premiers essais du plus grand peintre des temps modernes : essai où brillent, dans plusieurs parties, de gandes beautés et une grâce divine. Quelques têtes d'un excellent choix, sont pleines de sentiments; celle de saint Jean est particulièrement remarquable, et ne déparerait par les meilleurs ouvrages de Raphaël. C'est une chose curieuse et pleine d'intérêt qu'une peinture où la simplicité des anciens maîtres s'unit au style animé des modernes.]] réalisée par Raphael (Raphael Sanzio)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 1201 fl. [18]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[La sainte famille. Jésus couché sur un linge, dans son berceau, dort d'un profond sommeil; Marie soulève avec précaution un des bouts du linge, et considère cet enfant avec une tendre satisfaction. Saint Joseph est dans l'ombre, à la gauche et un peu en arrière de son épouse. Quelques personnes en cru reconnaître le style de Bonifazio dans ce petit ouvrage; quoiqu'il en soit, on juge au coloris qu'il est de la main d'un peintre vénitien, qui méritent des éloges dans cette partie de son art. (Palme (Jacopo Palma) l'ancien.)|La sainte famille. Jésus couché sur un linge, dans son berceau, dort d'un profond sommeil; Marie soulève avec précaution un des bouts du linge, et considère cet enfant avec une tendre satisfaction. Saint Joseph est dans l'ombre, à la gauche et un peu en arrière de son épouse. Quelques personnes en cru reconnaître le style de Bonifazio dans ce petit ouvrage; quoiqu'il en soit, on juge au coloris qu'il est de la main d'un peintre vénitien, qui méritent des éloges dans cette partie de son art.]] réalisée par Palme (Jacopo Palma) l'ancien., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 133 fl. [19]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Entrevue de saint Charles Borrhomée avec saint Philippe de Néri et saint Félix de Cantalice. la scène a lei dans une petite chambre ou cellule, où l'on remarque un crucifix et une sonnette sur une table. Saint Philippe et saint Félix, placés aux deux côtés du pieux Charles Borrhomée, lui témoignent une profonde vénération. Ce petit tableau sort en dernier lieu du cabinet de feu M. Chaptal. Il est de la manière empâtée de Crespi, le coloris en est brillant et tire sur celui des Vénitiens. (Crespi (Giuseppe Maria.))|Entrevue de saint Charles Borrhomée avec saint Philippe de Néri et saint Félix de Cantalice. la scène a lei dans une petite chambre ou cellule, où l'on remarque un crucifix et une sonnette sur une table. Saint Philippe et saint Félix, placés aux deux côtés du pieux Charles Borrhomée, lui témoignent une profonde vénération. Ce petit tableau sort en dernier lieu du cabinet de feu M. Chaptal. Il est de la manière empâtée de Crespi, le coloris en est brillant et tire sur celui des Vénitiens.]] réalisée par Crespi (Giuseppe Maria.), vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 340 fl. [20]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Jupiter et Danaé. Une perte irréparable que les amis des arts ne pourront s'empêcher de regretter long-temps, c'est celle de la magnifique galerie de tableaux qui se voyait au palais-Royal, et qui, dès les commencemens de notre révolution, fut transportée toutes entière, vendue et dispersée à Londres. Ce fut alors, pour la première fois, que l'un des plus précieux morceaux de cette grande collection, la fameuse Danaé du Corrége, honora le cabinet d'un simple particulier. Elle fut acquise par M. Hope, amateur distingué par son goût pour les productions des écoles d'Italie. Après sa mort elle passa dans les mains de M. Emerson, qui la vendit au chevalier Bonnemaison. On conçoit quel dut être l'enchantement de ce dernier, capable comme il l'était de sentir vivement le mérite et le prix d'une aussi belle peinture, lorsqu'il l'eut retrouvée, on pourrait presque dire reconquise, dans un paysa où l'on fait gloire de rassembler et de payer au poids de l'or tout ce que les arts ont produit de plus parfait. Si, quelque remarquable que puisse être un tableau, il emprunte aux yeux de beaucoup d'amateurs; un nouveau lustre du rang éminent des personnages qui l'ont possédé, nous ne devons pas négliger de dire que la Danaé du Corrége se recommande, sous se rapport, par les titres les plus brillans, comme nous allons le voir. Le Corrége la peignit ainsi que la Léda (I) note en bas de page: Cette Léda est précisément de la grandeur de la Danaé, et lui servait de pendant. C'est la même qui fut mutilée par ordre du duc d'Orléans, fils du régent, et donnée à Charles Coypel. Après la mort de ce peintre, elle fut achetée par un sieur Pasquier, qui la revendit au roi de Prusse, après y avoir fait repeindre une tête en place de celle qui avait été coupée et jetée au feu qui est à Berlin, pour Frédéric II duc de Mantoue; et ce fut en voyant ces deux tableaux, que Jules Romain, qui était au service de ce prince, dit : Non aver Veduto colorito nessuno, ch'aggiugnesse a quel segno. Le duc qui les avait commandés pour les offrir à Charles-Quint, en fit hommage à cet empereur lorsqu'il vint à Bologne, pour s'y faire couronner par Clément VII; et Vasari remarque qu'ils étaient bien dignes d'un aussi grand prime Errata: "lisez grand prince" : Cosa veramente degna di tanto Principe. De son côté, Lanzi observe, à cette occasion, que Jules ROmain ne s'offensa point de ce que le duc de Mantoue, voulant faire un présent de tableaux à Charles-Quint, lui préféra le Corrége pour les exécuter. La Léda et la Danaé furent alors transportées en Allemagne. Sous le règne de Rodolphe elles furent placées, avec beaucoup d'autres chefs-d'oeuvre, dans le palais de Prague, où cet empereur avait formé un superbe cabinet, ainsi que nous l'apprend Puffendorff dans son histoire de Suède. La ville de Prague ayant été depuis conquise et saccagée par les Suédois, le vainqueur ordonna que les plus beaux tableaux qui s'y trouvaient fussent enlevés et emportés à Stockholm, pour y servir à l'ornement de son palais. Ce fut là que Sébastien Bourdon découvrit en 1652 la Léda et la Danaé du Corrége (I) Note en bas de page: Mengs prétend qu'à Stockholm, la Léda et la Danaé servirent de contrevens aux fenêtres d'une écurie. On doir regarder cette anedote comme supposée. Deux peintures sur toiles employées quelques semaines seulement, à un pareil usage, n'en auraient pas été retirées sans des accidens notables, sont les traces seraient restées visibles. La vérité est que, depuis la prise de Prague et la mort précipitée de Gustave Adolphe, ces tableaux étaient restés dans un garde meuble, jusqu'à l'arrivée du Bourdon à la cour de Stockholm, et que Christine en ayant parlé à ce peintre et l'ayant chargé de lui en dire son avis, ce fut lui qui lui en révéla le mérite et la grande valeur. Le Bourdon fit plus encore, et nous sommes charmés de rendre cette justice à sa mémoire, la reine, voyant combien il admirait ces peintures, daigna les lui offrir; mais, aussi généreux qu'elle, cet artiste les refusa, en lui observant qu'ils étaient les plus beaux de l'Europe, qu'elle ne devait pas s'en dessaisir. (D'Argenville, Vie de S. Bourdon), et que les sauvant de l'oubli où elles étaient tombées, il les releva au rang glorieux qu'elles avaient si long-temps occupé. Alors la reine Christine, à qui ce peintre avait fait connaître tout le mérite de ces deux merveilles, y prit tant de goût, que, trouvant plus difficile de s'en détacher que du trône auguste où son rang l'avait placée, elle les emporta à Rome avec ce qu'elle avait de plus précieux et de plus en rapport avec ses inclinations. Après la mort de cette reine, ces deux tableaux passèrent entre les mains de Don Livio Odescalchi, des héritiers duquel le duc d'Orléans, régent de France, les acheta avec d'autres, pour 90,000 écus romains. Cet historique de la Léda et de la Danaé du Corrége est conforme à ce qu'en a écrit Mengs. "Il y a en France, dit-il, quelques tableaux du plus beau style du Corrége, entr'autres, les deux dont le duc de Mantoue fit présent à Charles-Quint, et que le duc d'Orléans acheta des héritiers du duc de Braccianon : l'un est une Léda, et l'autre une Danaé. L'empereur avait fait placer ces deux tableaux dans le palais impérial à Prague, où ils restèrent jusqu'à la fameuse guerre de trente ans, que cette ville ayant été saccagée par les Suédois, Gustave Adolphe les fit transporter à Stockholm. Après la mort de ce roi, les deux tableaux du Corrége restèrent, avec plusieurs autres, dans l'oubli, pendant la minorité de la reine Christine qui, après son abdication, les fit transporter avec elle à Rome,,, Après le mort de cette reine, ces deux tableaux passèrent entre les mains de Don Livio Odescalchi..." Il est vrai que Mengs ajoute plus bas, entr'autres remarques tout-à-fait dénuées de fondement : "On ignore si la Danaé subsite encore; du moins est-elle si bien gardée, que personne, à ce qu'on prétend, ne peut parvenir à la voir." Si Mengs eût été mieux informé, il n'aurait pas émis ce doute sur l'existence de la Danaé, dans la galerie du Palais-Royal. Aussi le traducteur de son ouvrage a-t-il relevé cette inexactitude, par la note que voici: "Le tableau de Danaé se trouve encore dans la galerie du Palais-Royal, et peut s'y voir tous les jours; il est mème supérieurement bien conservé" (I) Note en bas de page: Mengs n'aurait pas dû se contenter d'un simple ouï-dire, quand il lui était si facile d'aller aux informations. Rien, d'ailleurs, ne l'autorisait à croire que la Danaé eût été mutilée ou cachée, la bienséance observée dans la composition de ce tableau permettant à tous les yeux de s'y arrêter. De simples nudités ne blessèrent point les regards du vertueux Louis d'Orléans au point de lui en faire ordonner la destruction. Deux ouvrages seulement lui parurent contraires à la pudeur, et furent retranchés de sa galerie; il fit détruire celui de Jupiter et Io, et donnan la Leda à Coypel, après en avoir fait ôter la tête seulement; ce qui prouve, comme nous venons de le dire, que la nudité, sans indécence, obtint grâce à ses yeux, du moins dans tous les objets d'art. Ce qui n'est pas moins décisif que cette note, c'est la collection d'estampes publiées vers 1780, sous le titre de galerie du Palais-Royal; collection où se trouve la gravure de la Danaé avec l'explication suivante. "Danaé, renfermée par ordre d'Acrise, son père, roi d'Argos, dans une tour d'airain, paraît assise sur un lit dont un Amour adolescent soulève le drap qu'elle retient faiblement (I) Note en bas de page: L'auteur de cette description a mal interprété l'action de Danaé, en disant qu'elle retient faiblement son drap. Ces mots dont supposer de la part de l'Amour une intention que le Corrége n'a nullement voulu exprimer. Danaé ne songe qu'aux gouttes d'or qu'elle regarde avec autant d'innocence que de surprise; et l'Amour, les yeux fixés sur le nuage, ne soulève la draperie que pour les recevoir. Aussi Mengs, dans l'explication qu'il a donnée de ce tableau, dit-il que l'Amour soutient la draperie qui sert à recevoir la pluie d'or.. Jupiter, devenu amoureux de Danaé, descend dans sa prison, enveloppé d'un nuage d'or, d'où tombent des pièces d'or en forme de pluie. Deux petits Cupidons tiennent une pierre de touche sur laquelle l'un éprouve une des pièces d'or, et l'autre une flèche qu'il faut supposer du même métal. Ce sujet fabuleux, sur lequel se sont exercés les pinceaux des plus grands maîtres, est composé de la manière la plus ingénieuse et la plus intéressante. On y trouve la délicatesse du pinceau, la beauté du coloris réunies aux grâces sublimes de l'expression, que les curieux et les connaisseurs ne retrouvent nulle part, rendues d'une manière aussi ravissante que dans les ouvrages du Corrége. La belle conservation de ce tableau le rend l'un des plus précieux de la magnifique collection dont il fait partie." Quiconque examinera scrupuleusement ce tableau, pensera, sans doute, comme nous, que le Corrége le peignit lorsqu'il était au faîte de son merveilleux talent. Toutes les têtes ont un rapport frappant avec celles de ses ouvrages les plus célèbres, et sont toutes remplies de cette naïveté, de cette candeur, plus vraie qu'apparente, comme l'a dit Annibal Carrache, qui leur donnent un charme si inexprimable et un caractère si particulier. La figure de Danaé, celle de l'Amour adolescent sont d'une rondeur et d'un moëlleux sans exemple; leurs corps se déploient avec grâce; les formes en sont d'u choix exquis; et l'on y distingue bien ces lignes ondulées que le Corrége observa sans cesse et avec la plus grande attention. Les deux enfants sont remarquables par la finesse de leur expression. Il ya en outre dans l'effet général, une douceur d'harmonie, une sorte de mystère qui s'accordent parfaitement avec le sujet. L'empâtement et la fonte des couleurs sont, dans leur genre, aussi admirables que toutes les autres parties du tableau. On lit dans le dictionnaire des arts de peinture, sculpture et gravure : "Le duc d'Orléans possède douze tableaux du Corrége; les plus célèbres sont l'Io et la Danaé." Celle-ci a été gravée deux fois, la première par Duchange; la seconde dans la collection d'estampes, intitulée galerie du Palais-Royal. On trouvera peut-être que nous avons été un peu longs dans cet article : à cela nous répondrons d'avance que l'importance du tableau nous a paru l'exiger. Il s'agit d'une production capitale du Corrége; il fallait démontrer que sa fameuse Danaé, qu'on a admirée à Mantoue, à Prague, à Stockholm, à Rome, à Paris, qui a été transportée à Londres et rapportée en France, est bien la même qu'on admire maintenant dans la galerie de feu le chevalier Bonnemaison. (Corrège (Antonio Allegri, dit il Corregio).)|Jupiter et Danaé. Une perte irréparable que les amis des arts ne pourront s'empêcher de regretter long-temps, c'est celle de la magnifique galerie de tableaux qui se voyait au palais-Royal, et qui, dès les commencemens de notre révolution, fut transportée toutes entière, vendue et dispersée à Londres. Ce fut alors, pour la première fois, que l'un des plus précieux morceaux de cette grande collection, la fameuse Danaé du Corrége, honora le cabinet d'un simple particulier. Elle fut acquise par M. Hope, amateur distingué par son goût pour les productions des écoles d'Italie. Après sa mort elle passa dans les mains de M. Emerson, qui la vendit au chevalier Bonnemaison. On conçoit quel dut être l'enchantement de ce dernier, capable comme il l'était de sentir vivement le mérite et le prix d'une aussi belle peinture, lorsqu'il l'eut retrouvée, on pourrait presque dire reconquise, dans un paysa où l'on fait gloire de rassembler et de payer au poids de l'or tout ce que les arts ont produit de plus parfait. Si, quelque remarquable que puisse être un tableau, il emprunte aux yeux de beaucoup d'amateurs; un nouveau lustre du rang éminent des personnages qui l'ont possédé, nous ne devons pas négliger de dire que la Danaé du Corrége se recommande, sous se rapport, par les titres les plus brillans, comme nous allons le voir. Le Corrége la peignit ainsi que la Léda (I) note en bas de page: Cette Léda est précisément de la grandeur de la Danaé, et lui servait de pendant. C'est la même qui fut mutilée par ordre du duc d'Orléans, fils du régent, et donnée à Charles Coypel. Après la mort de ce peintre, elle fut achetée par un sieur Pasquier, qui la revendit au roi de Prusse, après y avoir fait repeindre une tête en place de celle qui avait été coupée et jetée au feu qui est à Berlin, pour Frédéric II duc de Mantoue; et ce fut en voyant ces deux tableaux, que Jules Romain, qui était au service de ce prince, dit : Non aver Veduto colorito nessuno, ch'aggiugnesse a quel segno. Le duc qui les avait commandés pour les offrir à Charles-Quint, en fit hommage à cet empereur lorsqu'il vint à Bologne, pour s'y faire couronner par Clément VII; et Vasari remarque qu'ils étaient bien dignes d'un aussi grand prime Errata: "lisez grand prince" : Cosa veramente degna di tanto Principe. De son côté, Lanzi observe, à cette occasion, que Jules ROmain ne s'offensa point de ce que le duc de Mantoue, voulant faire un présent de tableaux à Charles-Quint, lui préféra le Corrége pour les exécuter. La Léda et la Danaé furent alors transportées en Allemagne. Sous le règne de Rodolphe elles furent placées, avec beaucoup d'autres chefs-d'oeuvre, dans le palais de Prague, où cet empereur avait formé un superbe cabinet, ainsi que nous l'apprend Puffendorff dans son histoire de Suède. La ville de Prague ayant été depuis conquise et saccagée par les Suédois, le vainqueur ordonna que les plus beaux tableaux qui s'y trouvaient fussent enlevés et emportés à Stockholm, pour y servir à l'ornement de son palais. Ce fut là que Sébastien Bourdon découvrit en 1652 la Léda et la Danaé du Corrége (I) Note en bas de page: Mengs prétend qu'à Stockholm, la Léda et la Danaé servirent de contrevens aux fenêtres d'une écurie. On doir regarder cette anedote comme supposée. Deux peintures sur toiles employées quelques semaines seulement, à un pareil usage, n'en auraient pas été retirées sans des accidens notables, sont les traces seraient restées visibles. La vérité est que, depuis la prise de Prague et la mort précipitée de Gustave Adolphe, ces tableaux étaient restés dans un garde meuble, jusqu'à l'arrivée du Bourdon à la cour de Stockholm, et que Christine en ayant parlé à ce peintre et l'ayant chargé de lui en dire son avis, ce fut lui qui lui en révéla le mérite et la grande valeur. Le Bourdon fit plus encore, et nous sommes charmés de rendre cette justice à sa mémoire, la reine, voyant combien il admirait ces peintures, daigna les lui offrir; mais, aussi généreux qu'elle, cet artiste les refusa, en lui observant qu'ils étaient les plus beaux de l'Europe, qu'elle ne devait pas s'en dessaisir. (D'Argenville, Vie de S. Bourdon), et que les sauvant de l'oubli où elles étaient tombées, il les releva au rang glorieux qu'elles avaient si long-temps occupé. Alors la reine Christine, à qui ce peintre avait fait connaître tout le mérite de ces deux merveilles, y prit tant de goût, que, trouvant plus difficile de s'en détacher que du trône auguste où son rang l'avait placée, elle les emporta à Rome avec ce qu'elle avait de plus précieux et de plus en rapport avec ses inclinations. Après la mort de cette reine, ces deux tableaux passèrent entre les mains de Don Livio Odescalchi, des héritiers duquel le duc d'Orléans, régent de France, les acheta avec d'autres, pour 90,000 écus romains. Cet historique de la Léda et de la Danaé du Corrége est conforme à ce qu'en a écrit Mengs. "Il y a en France, dit-il, quelques tableaux du plus beau style du Corrége, entr'autres, les deux dont le duc de Mantoue fit présent à Charles-Quint, et que le duc d'Orléans acheta des héritiers du duc de Braccianon : l'un est une Léda, et l'autre une Danaé. L'empereur avait fait placer ces deux tableaux dans le palais impérial à Prague, où ils restèrent jusqu'à la fameuse guerre de trente ans, que cette ville ayant été saccagée par les Suédois, Gustave Adolphe les fit transporter à Stockholm. Après la mort de ce roi, les deux tableaux du Corrége restèrent, avec plusieurs autres, dans l'oubli, pendant la minorité de la reine Christine qui, après son abdication, les fit transporter avec elle à Rome,,, Après le mort de cette reine, ces deux tableaux passèrent entre les mains de Don Livio Odescalchi..." Il est vrai que Mengs ajoute plus bas, entr'autres remarques tout-à-fait dénuées de fondement : "On ignore si la Danaé subsite encore; du moins est-elle si bien gardée, que personne, à ce qu'on prétend, ne peut parvenir à la voir." Si Mengs eût été mieux informé, il n'aurait pas émis ce doute sur l'existence de la Danaé, dans la galerie du Palais-Royal. Aussi le traducteur de son ouvrage a-t-il relevé cette inexactitude, par la note que voici: "Le tableau de Danaé se trouve encore dans la galerie du Palais-Royal, et peut s'y voir tous les jours; il est mème supérieurement bien conservé" (I) Note en bas de page: Mengs n'aurait pas dû se contenter d'un simple ouï-dire, quand il lui était si facile d'aller aux informations. Rien, d'ailleurs, ne l'autorisait à croire que la Danaé eût été mutilée ou cachée, la bienséance observée dans la composition de ce tableau permettant à tous les yeux de s'y arrêter. De simples nudités ne blessèrent point les regards du vertueux Louis d'Orléans au point de lui en faire ordonner la destruction. Deux ouvrages seulement lui parurent contraires à la pudeur, et furent retranchés de sa galerie; il fit détruire celui de Jupiter et Io, et donnan la Leda à Coypel, après en avoir fait ôter la tête seulement; ce qui prouve, comme nous venons de le dire, que la nudité, sans indécence, obtint grâce à ses yeux, du moins dans tous les objets d'art. Ce qui n'est pas moins décisif que cette note, c'est la collection d'estampes publiées vers 1780, sous le titre de galerie du Palais-Royal; collection où se trouve la gravure de la Danaé avec l'explication suivante. "Danaé, renfermée par ordre d'Acrise, son père, roi d'Argos, dans une tour d'airain, paraît assise sur un lit dont un Amour adolescent soulève le drap qu'elle retient faiblement (I) Note en bas de page: L'auteur de cette description a mal interprété l'action de Danaé, en disant qu'elle retient faiblement son drap. Ces mots dont supposer de la part de l'Amour une intention que le Corrége n'a nullement voulu exprimer. Danaé ne songe qu'aux gouttes d'or qu'elle regarde avec autant d'innocence que de surprise; et l'Amour, les yeux fixés sur le nuage, ne soulève la draperie que pour les recevoir. Aussi Mengs, dans l'explication qu'il a donnée de ce tableau, dit-il que l'Amour soutient la draperie qui sert à recevoir la pluie d'or.. Jupiter, devenu amoureux de Danaé, descend dans sa prison, enveloppé d'un nuage d'or, d'où tombent des pièces d'or en forme de pluie. Deux petits Cupidons tiennent une pierre de touche sur laquelle l'un éprouve une des pièces d'or, et l'autre une flèche qu'il faut supposer du même métal. Ce sujet fabuleux, sur lequel se sont exercés les pinceaux des plus grands maîtres, est composé de la manière la plus ingénieuse et la plus intéressante. On y trouve la délicatesse du pinceau, la beauté du coloris réunies aux grâces sublimes de l'expression, que les curieux et les connaisseurs ne retrouvent nulle part, rendues d'une manière aussi ravissante que dans les ouvrages du Corrége. La belle conservation de ce tableau le rend l'un des plus précieux de la magnifique collection dont il fait partie." Quiconque examinera scrupuleusement ce tableau, pensera, sans doute, comme nous, que le Corrége le peignit lorsqu'il était au faîte de son merveilleux talent. Toutes les têtes ont un rapport frappant avec celles de ses ouvrages les plus célèbres, et sont toutes remplies de cette naïveté, de cette candeur, plus vraie qu'apparente, comme l'a dit Annibal Carrache, qui leur donnent un charme si inexprimable et un caractère si particulier. La figure de Danaé, celle de l'Amour adolescent sont d'une rondeur et d'un moëlleux sans exemple; leurs corps se déploient avec grâce; les formes en sont d'u choix exquis; et l'on y distingue bien ces lignes ondulées que le Corrége observa sans cesse et avec la plus grande attention. Les deux enfants sont remarquables par la finesse de leur expression. Il ya en outre dans l'effet général, une douceur d'harmonie, une sorte de mystère qui s'accordent parfaitement avec le sujet. L'empâtement et la fonte des couleurs sont, dans leur genre, aussi admirables que toutes les autres parties du tableau. On lit dans le dictionnaire des arts de peinture, sculpture et gravure : "Le duc d'Orléans possède douze tableaux du Corrége; les plus célèbres sont l'Io et la Danaé." Celle-ci a été gravée deux fois, la première par Duchange; la seconde dans la collection d'estampes, intitulée galerie du Palais-Royal. On trouvera peut-être que nous avons été un peu longs dans cet article : à cela nous répondrons d'avance que l'importance du tableau nous a paru l'exiger. Il s'agit d'une production capitale du Corrége; il fallait démontrer que sa fameuse Danaé, qu'on a admirée à Mantoue, à Prague, à Stockholm, à Rome, à Paris, qui a été transportée à Londres et rapportée en France, est bien la même qu'on admire maintenant dans la galerie de feu le chevalier Bonnemaison.]] réalisée par Corrège (Antonio Allegri, dit il Corregio)., vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 30,000 fl. [21]
- 1827.04.20/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Allégorie sur la fragilité des choses humaines. Une jeune femme assise sur un lit, et s'appuyant de la main droite sur un miroir qu'elle a peut-être pris plaisir à consulter, fait de sérieuses réflexions en considérant une tête de mort qu'elle tient de l'autre main. Au pied du lit apparaît le Temps, sous la figure d'un vieillard, qui emporte un enfant dans ses bras. Le Temps, a dit un de nos grands poètes, détruit tout ce qu'il fait naître, à mesure qu'il le produit. (Cambiase (lucas Cambiaso.))|Allégorie sur la fragilité des choses humaines. Une jeune femme assise sur un lit, et s'appuyant de la main droite sur un miroir qu'elle a peut-être pris plaisir à consulter, fait de sérieuses réflexions en considérant une tête de mort qu'elle tient de l'autre main. Au pied du lit apparaît le Temps, sous la figure d'un vieillard, qui emporte un enfant dans ses bras. Le Temps, a dit un de nos grands poètes, détruit tout ce qu'il fait naître, à mesure qu'il le produit.]] réalisée par Cambiase (lucas Cambiaso.), vendue par Ch.er Féréol Bonnemaison au prix de 72 fl. [22]