Ventes d'œuvres le 1748.03.04

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  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux très-beaux Groupes, à trois Figures chacun, de vingt-quatre pouces de haut, parfaitement réparés, & qui représentent l'enlèvement de Proserpine & celui d'une Vestale. Ils sont montés sur des pieds quarrés de Bois noirci, & ornés de Bronze. (artiste anonyme)|Deux très-beaux Groupes, à trois Figures chacun, de vingt-quatre pouces de haut, parfaitement réparés, & qui représentent l'enlèvement de Proserpine & celui d'une Vestale. Ils sont montés sur des pieds quarrés de Bois noirci, & ornés de Bronze.]] réalisée par un.e artiste anonyme, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 1250 frs. [3]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un fort beau Groupe, très fini, de douze pouces de haut sur neuf de large, représentant Laocoon & ses fils, entourés par les serpens. Il est monté sur un pied de Bois noirci, qui est orné de filets & d'Agrafes de Bronze doré d'or moulu. (artiste anonyme)|Un fort beau Groupe, très fini, de douze pouces de haut sur neuf de large, représentant Laocoon & ses fils, entourés par les serpens. Il est monté sur un pied de Bois noirci, qui est orné de filets & d'Agrafes de Bronze doré d'or moulu.]] réalisée par un.e artiste anonyme, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gagny au prix de 350 frs. [10]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre beau Groupe de quinze pouces de haut, sur environ douze pouces de large, représentant l'Enlevement de Déjanire. Il est monté sur un pied de bois noirci, orné pareillement de filets & d'agraphes de Bronze doré d'or moulu. Deux doigts de Dejanire sont mutilés. (artiste anonyme)|Un autre beau Groupe de quinze pouces de haut, sur environ douze pouces de large, représentant l'Enlevement de Déjanire. Il est monté sur un pied de bois noirci, orné pareillement de filets & d'agraphes de Bronze doré d'or moulu. Deux doigts de Dejanire sont mutilés.]] réalisée par un.e artiste anonyme, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 120 frs. [11]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Une Garniture compose de cinq bronzes Chinois, sçavoir, une Pagode (femme) assise sur un Lion, d'un travail extrêmement fini ; & quatre Vases de formes différentes, aussi très-proprement travaillés, & monté sur des pieds de bois des Indes. Plus deux Pots-pourris d'une construction peu commune, & finis avec le même soin ; le premier en forme de Tombeau, est soutenu sur quatre bâtons, especes de roseaux ou cannes de Sucre, dont un pareil roseau, placé sur le haut du couvercle, & artistement rompu, sert de prise pour le lever facilement. Le second Pot-pourri représente un fruit dont les côtes, & les feuilles sont aussi distribuées avec art, & rendues avec beaucoup de vérité. Ce dernier est posé sur une espece de feuille, aussi de Bronze, qui lui sert de Pied. (Chinois)|Une Garniture compose de cinq bronzes Chinois, sçavoir, une Pagode (femme) assise sur un Lion, d'un travail extrêmement fini ; & quatre Vases de formes différentes, aussi très-proprement travaillés, & monté sur des pieds de bois des Indes. Plus deux Pots-pourris d'une construction peu commune, & finis avec le même soin ; le premier en forme de Tombeau, est soutenu sur quatre bâtons, especes de roseaux ou cannes de Sucre, dont un pareil roseau, placé sur le haut du couvercle, & artistement rompu, sert de prise pour le lever facilement. Le second Pot-pourri représente un fruit dont les côtes, & les feuilles sont aussi distribuées avec art, & rendues avec beaucoup de vérité. Ce dernier est posé sur une espece de feuille, aussi de Bronze, qui lui sert de Pied.]] réalisée par Chinois, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Hebert au prix de 85 frs. [14]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Trois autres Pagodes où Magots, aussi de Bronze, faits pareillement à la Chine. Le premier, est accroupi & tout à fait dans la même position, & le ême goût de ceux de Porcelaine ausquels on donne le nom de Rieurs. Le second, est un gros Magot assis sur un grand Crapeau à trois pates, qui peut être une figure hiéroglifique de quelque Divinite Chinoise. Le troisiéme, qui est le plus agréable & le plus fini, représente un grand Bufle ouvert sur le dos & monté par un Magot qui lui sert de couvercle. Ce dernier morceau est exécuté avec tant de soin, que l'on a cherché à imiter, suivant la nature, jusques aux poils de cet animal, ainsi que les différens sens, dont il est ordinairement couché sur sa peau. Il est placé sur un pied de bois uni des Indes, contourné. (Chine)|Trois autres Pagodes où Magots, aussi de Bronze, faits pareillement à la Chine. Le premier, est accroupi & tout à fait dans la même position, & le ême goût de ceux de Porcelaine ausquels on donne le nom de Rieurs. Le second, est un gros Magot assis sur un grand Crapeau à trois pates, qui peut être une figure hiéroglifique de quelque Divinite Chinoise. Le troisiéme, qui est le plus agréable & le plus fini, représente un grand Bufle ouvert sur le dos & monté par un Magot qui lui sert de couvercle. Ce dernier morceau est exécuté avec tant de soin, que l'on a cherché à imiter, suivant la nature, jusques aux poils de cet animal, ainsi que les différens sens, dont il est ordinairement couché sur sa peau. Il est placé sur un pied de bois uni des Indes, contourné.]] réalisée par Chine, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par De la Hoquette au prix de 40 frs. [16]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Trois autres Pagodes où Magots, aussi de Bronze, faits pareillement à la Chine. Le premier, est accroupi & tout à fait dans la même position, & le ême goût de ceux de Porcelaine ausquels on donne le nom de Rieurs. Le second, est un gros Magot assis sur un grand Crapeau à trois pates, qui peut être une figure hiéroglifique de quelque Divinite Chinoise. Le troisiéme, qui est le plus agréable & le plus fini, représente un grand Bufle ouvert sur le dos & monté par un Magot qui lui sert de couvercle. Ce dernier morceau est exécuté avec tant de soin, que l'on a cherché à imiter, suivant la nature, jusques aux poils de cet animal, ainsi que les différens sens, dont il est ordinairement couché sur sa peau. Il est placé sur un pied de bois uni des Indes, contourné. (Chine)|Trois autres Pagodes où Magots, aussi de Bronze, faits pareillement à la Chine. Le premier, est accroupi & tout à fait dans la même position, & le ême goût de ceux de Porcelaine ausquels on donne le nom de Rieurs. Le second, est un gros Magot assis sur un grand Crapeau à trois pates, qui peut être une figure hiéroglifique de quelque Divinite Chinoise. Le troisiéme, qui est le plus agréable & le plus fini, représente un grand Bufle ouvert sur le dos & monté par un Magot qui lui sert de couvercle. Ce dernier morceau est exécuté avec tant de soin, que l'on a cherché à imiter, suivant la nature, jusques aux poils de cet animal, ainsi que les différens sens, dont il est ordinairement couché sur sa peau. Il est placé sur un pied de bois uni des Indes, contourné.]] réalisée par Chine, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 52 frs. [17]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Trois autres Pagodes où Magots, aussi de Bronze, faits pareillement à la Chine. Le premier, est accroupi & tout à fait dans la même position, & le ême goût de ceux de Porcelaine ausquels on donne le nom de Rieurs. Le second, est un gros Magot assis sur un grand Crapeau à trois pates, qui peut être une figure hiéroglifique de quelque Divinite Chinoise. Le troisiéme, qui est le plus agréable & le plus fini, représente un grand Bufle ouvert sur le dos & monté par un Magot qui lui sert de couvercle. Ce dernier morceau est exécuté avec tant de soin, que l'on a cherché à imiter, suivant la nature, jusques aux poils de cet animal, ainsi que les différens sens, dont il est ordinairement couché sur sa peau. Il est placé sur un pied de bois uni des Indes, contourné. (Chine)|Trois autres Pagodes où Magots, aussi de Bronze, faits pareillement à la Chine. Le premier, est accroupi & tout à fait dans la même position, & le ême goût de ceux de Porcelaine ausquels on donne le nom de Rieurs. Le second, est un gros Magot assis sur un grand Crapeau à trois pates, qui peut être une figure hiéroglifique de quelque Divinite Chinoise. Le troisiéme, qui est le plus agréable & le plus fini, représente un grand Bufle ouvert sur le dos & monté par un Magot qui lui sert de couvercle. Ce dernier morceau est exécuté avec tant de soin, que l'on a cherché à imiter, suivant la nature, jusques aux poils de cet animal, ainsi que les différens sens, dont il est ordinairement couché sur sa peau. Il est placé sur un pied de bois uni des Indes, contourné.]] réalisée par Chine, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Julliot au prix de 122 frs. [18]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux grands Paysages en pendans, ornés de beaucoup de Figures, & peint sur bois par Fouquiers, dont l'un représente un Hyver. Ils ont tous deux vingt pouces de haut sur trente & un pouces de large. On ignore pouquoi les Tableaux de ce Maître, à qui on ne peut refuser des talens, ne sont pas plus recherchés. Il sçavoit rendre à merveille la nature dans ses Paysages, que l'on peut seulement taxer d'être un peu trop verds : les Figures y sont assez bien dessinées. Peut-être en a-t-il fait plusieurs avec trop de négligences ; mais quand il les a voulu soigner, ils sont agréables. Ceux compris dans ce numero, sont de son meilleur tems. L'hyver surtout, est rempli d'une quantité de Figures, qui y donnent de l'agrément. (Fouquiers)|Deux grands Paysages en pendans, ornés de beaucoup de Figures, & peint sur bois par Fouquiers, dont l'un représente un Hyver. Ils ont tous deux vingt pouces de haut sur trente & un pouces de large. On ignore pouquoi les Tableaux de ce Maître, à qui on ne peut refuser des talens, ne sont pas plus recherchés. Il sçavoit rendre à merveille la nature dans ses Paysages, que l'on peut seulement taxer d'être un peu trop verds : les Figures y sont assez bien dessinées. Peut-être en a-t-il fait plusieurs avec trop de négligences ; mais quand il les a voulu soigner, ils sont agréables. Ceux compris dans ce numero, sont de son meilleur tems. L'hyver surtout, est rempli d'une quantité de Figures, qui y donnent de l'agrément.]] réalisée par Fouquiers, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis au prix de 78.2 frs. [28]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un grand & beau Paysage, peint sur Toile par Claude le Lorrain, orné de Figures & d'Architectures, & dans lequel paroît un Soleil couchant. Il porte quatre pieds 3 pouces de haut sur six pieds moins un pouces de large. On sçait le talent particulier qu'avoit ce grand Maître pour représenter les différens effets du Soleil. (Claude le Lorrain)|Un grand & beau Paysage, peint sur Toile par Claude le Lorrain, orné de Figures & d'Architectures, & dans lequel paroît un Soleil couchant. Il porte quatre pieds 3 pouces de haut sur six pieds moins un pouces de large. On sçait le talent particulier qu'avoit ce grand Maître pour représenter les différens effets du Soleil.]] réalisée par Claude le Lorrain, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 202 frs. [30]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un tableau peint sur toile par Goubeau, de son meilleur tems : il porte dix huit pouces & demi de haut sur vingt cinq pouces & demi de large. Le Sujet de ce tableau tiré du Tasse, est très interéssant. C'est Herninir déguisée en Cavalier, qui va s'informer de son amant qui est dans l'Armée Ennemie. Ce morceau est riche d'ouvrage, bien composé, clair, & aussi beau que de Jean Miel, peintre habile, dans le goût duquel Goubeau à presque toujours travaillé. Ce ton clair & brillant se trouve rarement dans les Ouvrages de ce Maître, dont ordinairement les couleurs ont si fort changé & poussé au noir, qu'à peine on peut en découvrir la composition : celui-ci est vigoureux, d'une touche large & au dessus de sa manière ordinaire. (Goubeau)|Un tableau peint sur toile par Goubeau, de son meilleur tems : il porte dix huit pouces & demi de haut sur vingt cinq pouces & demi de large. Le Sujet de ce tableau tiré du Tasse, est très interéssant. C'est Herninir déguisée en Cavalier, qui va s'informer de son amant qui est dans l'Armée Ennemie. Ce morceau est riche d'ouvrage, bien composé, clair, & aussi beau que de Jean Miel, peintre habile, dans le goût duquel Goubeau à presque toujours travaillé. Ce ton clair & brillant se trouve rarement dans les Ouvrages de ce Maître, dont ordinairement les couleurs ont si fort changé & poussé au noir, qu'à peine on peut en découvrir la composition : celui-ci est vigoureux, d'une touche large & au dessus de sa manière ordinaire.]] réalisée par Goubeau, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Stt Jean au prix de 100 2 frs. [33]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[0Un fort Joli Port de Mer, peint sur bois par Heusch, Maître Hollandois. Il a dix pouces un quart de hauteur, sur neuf pouces un quart de largeur. Les Tableaux de ce Maître sont assez recherchés en Hollande. Ils sont ici peu communs & peu connus. Celui-ci est fort clair, fin & agréable, il est orn é de beaucoup de Figures, & la touche en est légére. (Heusch)|0Un fort Joli Port de Mer, peint sur bois par Heusch, Maître Hollandois. Il a dix pouces un quart de hauteur, sur neuf pouces un quart de largeur. Les Tableaux de ce Maître sont assez recherchés en Hollande. Ils sont ici peu communs & peu connus. Celui-ci est fort clair, fin & agréable, il est orn é de beaucoup de Figures, & la touche en est légére.]] réalisée par Heusch, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 72.15 frs. [34]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Sujet galant peint sur toile, par Terburgh. Il represente un jeune homme & une femme dans une Chambre qui font danser un chien au son du luth & de la Vielle, devant une jeune Demoiselle qui est habillée de Satin blanc. Ce morceau est d'un des plus grand que l'on connoisse de ce Maître. Il porte trois pieds de haut sur deux & demi de large. Gerard Terburgh, naquit en 1608 à Zuwol Ville de la Province d'Overissel, & mourut à Déventer ou il s'étoit marié, en 1681, âgé de soixante & treize ans. Il y fut même élevé à la place de Bourguemestre. Son Pere lui enseigna les premiers élemens d'un Art dans lequel il fit en peu de tems de grands progrès, puisque son mérite qui s'étoit repandu le fit souhaiter dans plusieurs Pays Etrangers, où l'on voulut profiter du singulier talent qu'il avoit de faire le Portrait. Comme il fut beaucoup employé dans ce genre, c'est peut-être là pourquoi ses Tableaux de Cabinet ont toujours été rares, en ayant peu fait. Ils sont fort recherchés, parce qu'il ne peignoit que des Sujets agréables. Les Etoffes y sont admirables, & sur-tout les satins, dont il sçavoit rendre le brillant d'une façon inimitable ; aussi, ne manquoit t'il pas d'en placer avantagesement dans ses habillements de femme ; son Pinceau est d'un beau fini, quoique sa touche soit ferme & large. Il auroit été à souhaiter que ses modéles en femmes, eussent été plus gracieux : elles n'y sont pas toujours d'un beau choix. Comme il s'attachoit au Portraits, & qu'il ne faisoit rien que d'après nature, peut-être les peignoit-il ainsi qu'il les voyoit, jeunes ou vieilles, laides ou belles. Les Attitudes sont aussi quelque-fois roides & contraintes. Mais il a tant d'autres belles Parties qu'on lui fait aisément grace sur ces défauts. C'est d'après un de ses Tableaux, que Suyderoëf à gravé cette belle & fameuse Estampe, appellée la Paix de Munster, dans laquelle tous les Portraits des Plénipotentiaires, sont ressemblans. Netscher fut son Disciple. (Terburg)|Un Sujet galant peint sur toile, par Terburgh. Il represente un jeune homme & une femme dans une Chambre qui font danser un chien au son du luth & de la Vielle, devant une jeune Demoiselle qui est habillée de Satin blanc. Ce morceau est d'un des plus grand que l'on connoisse de ce Maître. Il porte trois pieds de haut sur deux & demi de large. Gerard Terburgh, naquit en 1608 à Zuwol Ville de la Province d'Overissel, & mourut à Déventer ou il s'étoit marié, en 1681, âgé de soixante & treize ans. Il y fut même élevé à la place de Bourguemestre. Son Pere lui enseigna les premiers élemens d'un Art dans lequel il fit en peu de tems de grands progrès, puisque son mérite qui s'étoit repandu le fit souhaiter dans plusieurs Pays Etrangers, où l'on voulut profiter du singulier talent qu'il avoit de faire le Portrait. Comme il fut beaucoup employé dans ce genre, c'est peut-être là pourquoi ses Tableaux de Cabinet ont toujours été rares, en ayant peu fait. Ils sont fort recherchés, parce qu'il ne peignoit que des Sujets agréables. Les Etoffes y sont admirables, & sur-tout les satins, dont il sçavoit rendre le brillant d'une façon inimitable ; aussi, ne manquoit t'il pas d'en placer avantagesement dans ses habillements de femme ; son Pinceau est d'un beau fini, quoique sa touche soit ferme & large. Il auroit été à souhaiter que ses modéles en femmes, eussent été plus gracieux : elles n'y sont pas toujours d'un beau choix. Comme il s'attachoit au Portraits, & qu'il ne faisoit rien que d'après nature, peut-être les peignoit-il ainsi qu'il les voyoit, jeunes ou vieilles, laides ou belles. Les Attitudes sont aussi quelque-fois roides & contraintes. Mais il a tant d'autres belles Parties qu'on lui fait aisément grace sur ces défauts. C'est d'après un de ses Tableaux, que Suyderoëf à gravé cette belle & fameuse Estampe, appellée la Paix de Munster, dans laquelle tous les Portraits des Plénipotentiaires, sont ressemblans. Netscher fut son Disciple.]] réalisée par Terburg, vendue par M Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 300 frs. [37]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux Tableaux en hauteur, peints sur toile, par Otto Marseus Peintre Hollandois. Ils représentent des Paysages ornés de grandes plantes, de reptiles & d'insectes. Ils ont vingt-trois pouces sur dix-neuf pouces. Ces deux morceaux sont peints vigoureusement. le fini en est admirable, & ce Maître est un de ceux qui ont le plus excellé dans ce genre. (Otto Marseus)|Deux Tableaux en hauteur, peints sur toile, par Otto Marseus Peintre Hollandois. Ils représentent des Paysages ornés de grandes plantes, de reptiles & d'insectes. Ils ont vingt-trois pouces sur dix-neuf pouces. Ces deux morceaux sont peints vigoureusement. le fini en est admirable, & ce Maître est un de ceux qui ont le plus excellé dans ce genre.]] réalisée par Otto Marseus, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gouy au prix de 190.1 frs. [40]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Tableau peint sur toile par Wauwermens & de son bon tems. Il porte seize pouces pouces de haut sur vingt-un pouces de large. Wauwermens n'a guéres choisi d'autres Sujets que ceux où il pouvoit placer des Chevaux, comme des Départs & des Retours de Chasse, des Marchés aux Chevaux, des Ecuries, des Chevaux dans le travail, dans le manége &c. Il est fort rare d'en trouver d'autres de sa main ; c'est ce qui rend celui-ci singulier. Il représente une Foire Flamande, appellée communément dans le Pays Kermesse : on voit au milieu de la place un Marchand d'Orviétan, qui amuse le Peuple au tour de lui, par des bouffonneries & ses lazzis ordinaires. La composition en est amusante, le coloris agréable ; & la touche légére quoique finie. Il n'est pas ordinaire de trouver des Tableaux de ce Maître, aussi remplis de Figures que celui-ci. Il semble que Wauwermens ait affecté d'y mettre très-peu de Cheveaux, car il n'y en a qu'un seul qui soit vû de face, sur lequel est monté un Cavalier, & quelques autres dans le Lointain, qui traînent un Chariot de Poste, & dont on ne découvre que les têtes. Ceux qui voudront connoître plus particuliérement ce Tableau, pourront en examiner la composition dans l'Estampe que M. Moyreau a gravée, d'après lui & dans laquelle il a rendu tous les agrémens de l'original. Elle est sous le nom du Marchand d'Orviétan. (Wauwermens)|Un très-beau Tableau peint sur toile par Wauwermens & de son bon tems. Il porte seize pouces pouces de haut sur vingt-un pouces de large. Wauwermens n'a guéres choisi d'autres Sujets que ceux où il pouvoit placer des Chevaux, comme des Départs & des Retours de Chasse, des Marchés aux Chevaux, des Ecuries, des Chevaux dans le travail, dans le manége &c. Il est fort rare d'en trouver d'autres de sa main ; c'est ce qui rend celui-ci singulier. Il représente une Foire Flamande, appellée communément dans le Pays Kermesse : on voit au milieu de la place un Marchand d'Orviétan, qui amuse le Peuple au tour de lui, par des bouffonneries & ses lazzis ordinaires. La composition en est amusante, le coloris agréable ; & la touche légére quoique finie. Il n'est pas ordinaire de trouver des Tableaux de ce Maître, aussi remplis de Figures que celui-ci. Il semble que Wauwermens ait affecté d'y mettre très-peu de Cheveaux, car il n'y en a qu'un seul qui soit vû de face, sur lequel est monté un Cavalier, & quelques autres dans le Lointain, qui traînent un Chariot de Poste, & dont on ne découvre que les têtes. Ceux qui voudront connoître plus particuliérement ce Tableau, pourront en examiner la composition dans l'Estampe que M. Moyreau a gravée, d'après lui & dans laquelle il a rendu tous les agrémens de l'original. Elle est sous le nom du Marchand d'Orviétan.]] réalisée par Wauwermens, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gogeot au prix de 660 frs. [41]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un joli Paysage chaud & vaporeux, orné de figures, d'animaux & de ruines, peint par le Bon Patel, appelé communément Patel le tué : sa hauteur est de quinze pouces, & sa largeur de vingt-deux pouces & demi. Ce Peintre exelloit dans les Paysages : il a sçu les rendre intéressans par les morceaux d'Architecture, les Animaux, & les Figures qu'il y plaçoit avantageusement. Ses compositions sont riches ; son coloris est vigoureux, & sa touche est hardie. Ses Tableaux sont toujours clairs, & peut-être, quelquefois, un peu trop brillans. Ils plaisent assez aux Curieux, & il y en a plusieurs qui tiennent place dans les meilleurs Cabinets, sans qu'on les y trouve de trop. (le Bon Patel)|Un joli Paysage chaud & vaporeux, orné de figures, d'animaux & de ruines, peint par le Bon Patel, appelé communément Patel le tué : sa hauteur est de quinze pouces, & sa largeur de vingt-deux pouces & demi. Ce Peintre exelloit dans les Paysages : il a sçu les rendre intéressans par les morceaux d'Architecture, les Animaux, & les Figures qu'il y plaçoit avantageusement. Ses compositions sont riches ; son coloris est vigoureux, & sa touche est hardie. Ses Tableaux sont toujours clairs, & peut-être, quelquefois, un peu trop brillans. Ils plaisent assez aux Curieux, & il y en a plusieurs qui tiennent place dans les meilleurs Cabinets, sans qu'on les y trouve de trop.]] réalisée par le Bon Patel, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gagny le fils au prix de 153.5 frs. [42]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Tableau agréable, peint sur toile par Bega & de son meilleur temps. Il porte dix-sept pouces de haut sur quinze pouces & demi de large. Les tableaux de ce Maître ne sont pas rares ; cependant il ne seroit pas facile d'en trouver de sa main, qui soit plus satisfaisant que celui que nous annonçons, tant par rapport à l'agrément de son sujet, qu'à cause de la perfection de son travail. Ce Maître n'a guéres peint que des sujets bas & des Tavernes. Ici, c'est une femme assez agréable, qui touche le Luth ; elle est accompagnée par un homme qui joue du Violon. Les draperies & différens attributs de la Musique y sont peints avec grand soin. Quoique d'un grand fini, la touche en est moëleuse & sans sécheresse. Il y a souvent des Tableaux, quoiqu'ils ne portent pas de ces noms de haute reputation, qui néanmoins, sont préférables à beaucoup d'autres peints par ces Maiîtres dont le nom est important : parce que ces derniers se sont négligés dans ceux-ci, & que les premiers se sont surpassés dans ceux-là. Il me semble que ce seroit à la chose même & au mérite réel de son travail que l'on devroit s'attacher, bien plus qu'un nom de celui qui l'a créé. Je ne me lasserai jamais de le répeter, ni de tâcher de l'insinuer aux Curieux, malgré l'expérience qui me donne lieu de douter, de pouvoir jamais leur persuader cette vérité. (Bega)|Un Tableau agréable, peint sur toile par Bega & de son meilleur temps. Il porte dix-sept pouces de haut sur quinze pouces & demi de large. Les tableaux de ce Maître ne sont pas rares ; cependant il ne seroit pas facile d'en trouver de sa main, qui soit plus satisfaisant que celui que nous annonçons, tant par rapport à l'agrément de son sujet, qu'à cause de la perfection de son travail. Ce Maître n'a guéres peint que des sujets bas & des Tavernes. Ici, c'est une femme assez agréable, qui touche le Luth ; elle est accompagnée par un homme qui joue du Violon. Les draperies & différens attributs de la Musique y sont peints avec grand soin. Quoique d'un grand fini, la touche en est moëleuse & sans sécheresse. Il y a souvent des Tableaux, quoiqu'ils ne portent pas de ces noms de haute reputation, qui néanmoins, sont préférables à beaucoup d'autres peints par ces Maiîtres dont le nom est important : parce que ces derniers se sont négligés dans ceux-ci, & que les premiers se sont surpassés dans ceux-là. Il me semble que ce seroit à la chose même & au mérite réel de son travail que l'on devroit s'attacher, bien plus qu'un nom de celui qui l'a créé. Je ne me lasserai jamais de le répeter, ni de tâcher de l'insinuer aux Curieux, malgré l'expérience qui me donne lieu de douter, de pouvoir jamais leur persuader cette vérité.]] réalisée par Bega, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 81 frs. [43]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Tableau peint surtoile par Netscher, un des plus gracieux Peintres de la Hollande. Il représente une Cleopatre, & porte dix-huit pouces de haut sur quinze de large. On sçait que Netscher est un des Peintres de ce Païs-là, qui ont dessiné avec le plus de correction, & dont la couleur soit des plus vigoureuse. Quoiqu'il n'ait jamais été dans l'occasion de pouvoir étudier d'après les grabds Maître d'Italie, le projet de son voyage ayant été interrompu par le mariage qu'il fit à Bordeaux ; c'est cependant celui de la Hollande qui a le plus approché de la fermeté du dessin & de l'accord du coloris de cette premiere Ecole, en y joignant cette fonte si aimable, qui fait le plus souvent rechercher les Tableaux des Maîtres de sa Nation. Netscher est toujours noble dans le choix de ses Figures, & agréable dans sa composition. Rien n'y esy négligé, & jusques aux moindres choses, tout y est fini avec tant de soin & tant de vérité, qu'il est aisé de s'appercevoir qu'il ne donnoit rien au hazard, & qu'il consultoit toujours la nature. Ce Morceau, quoiqu'il ne soit pas un sujet capital, peut entrer dans les meilleurs Cabinets. On trouve rarement de ses Tableaux, parce qu'il s'est trop occupé à faire des Portraits. (Netscher)|Un très-beau Tableau peint surtoile par Netscher, un des plus gracieux Peintres de la Hollande. Il représente une Cleopatre, & porte dix-huit pouces de haut sur quinze de large. On sçait que Netscher est un des Peintres de ce Païs-là, qui ont dessiné avec le plus de correction, & dont la couleur soit des plus vigoureuse. Quoiqu'il n'ait jamais été dans l'occasion de pouvoir étudier d'après les grabds Maître d'Italie, le projet de son voyage ayant été interrompu par le mariage qu'il fit à Bordeaux ; c'est cependant celui de la Hollande qui a le plus approché de la fermeté du dessin & de l'accord du coloris de cette premiere Ecole, en y joignant cette fonte si aimable, qui fait le plus souvent rechercher les Tableaux des Maîtres de sa Nation. Netscher est toujours noble dans le choix de ses Figures, & agréable dans sa composition. Rien n'y esy négligé, & jusques aux moindres choses, tout y est fini avec tant de soin & tant de vérité, qu'il est aisé de s'appercevoir qu'il ne donnoit rien au hazard, & qu'il consultoit toujours la nature. Ce Morceau, quoiqu'il ne soit pas un sujet capital, peut entrer dans les meilleurs Cabinets. On trouve rarement de ses Tableaux, parce qu'il s'est trop occupé à faire des Portraits.]] réalisée par Netscher, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 181 frs. [44]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Le Portrait de Louis quatorze, peint d`a Cheval, sur toile, par Vander Meulen. Il a dix-sept pouce de hauteur, sur vingt-un de largeur. Le talent de ce Maître, pour bien dessiner & bien peindre les Chevaux, est connu. Celui qui est dans ce Tableau est admirable, & son action y est renduë avec tant d'illusion qu'on croit le voir marcher. (Vander Meulen)|Le Portrait de Louis quatorze, peint d`a Cheval, sur toile, par Vander Meulen. Il a dix-sept pouce de hauteur, sur vingt-un de largeur. Le talent de ce Maître, pour bien dessiner & bien peindre les Chevaux, est connu. Celui qui est dans ce Tableau est admirable, & son action y est renduë avec tant d'illusion qu'on croit le voir marcher.]] réalisée par Vander Meulen, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gogeot au prix de 150.1 frs. [45]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un joli Tableau, peint sur Bois, par David Teniers. Sa hauteur est de seize pouces & sa largeur d'onze pouces & demi. Ce Morceau a été gravé par M. le Bas, sous le nom du Rémouleur.Il est du meilleur tems de ce Peintre. La touche en est fine & légére. Sa couleur est gaye & lumineuse. (David Teniers)|Un joli Tableau, peint sur Bois, par David Teniers. Sa hauteur est de seize pouces & sa largeur d'onze pouces & demi. Ce Morceau a été gravé par M. le Bas, sous le nom du Rémouleur.Il est du meilleur tems de ce Peintre. La touche en est fine & légére. Sa couleur est gaye & lumineuse.]] réalisée par David Teniers, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gouy au prix de 603.3 frs. [46]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Tableau très-fini & très-bien peint sur bois, pau un Maître Hollandois. Il représente un Chasseur à mi corps, qui assis & qui tient en l'air une Perdrix, après laquelle un Chien aboye. Il porte huit pouces & demi de haut, sur onze pouces un quart de large. (un Maître Hollandois)|Un autre Tableau très-fini & très-bien peint sur bois, pau un Maître Hollandois. Il représente un Chasseur à mi corps, qui assis & qui tient en l'air une Perdrix, après laquelle un Chien aboye. Il porte huit pouces & demi de haut, sur onze pouces un quart de large.]] réalisée par un Maître Hollandois, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Presle au prix de 313 [ou] 150.1 frs. [47]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Tableau peint sur toile, par Jean Miel, de son bon tems, qui représente une halte de Chasse. Il porte huit pouces & demi de hauteur sur onze pouces un quart de largeur. On trouve difficilement des Tableaux de ce Maître, dont les sujets soient agréables, & dont le ton du coloris soit clair. Celui-ci a ce mérite. Il est un des plus piquans de ce Peintre. (Jean Miel)|Un Tableau peint sur toile, par Jean Miel, de son bon tems, qui représente une halte de Chasse. Il porte huit pouces & demi de hauteur sur onze pouces un quart de largeur. On trouve difficilement des Tableaux de ce Maître, dont les sujets soient agréables, & dont le ton du coloris soit clair. Celui-ci a ce mérite. Il est un des plus piquans de ce Peintre.]] réalisée par Jean Miel, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 201 frs. [48]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre joli Tableau, très-fini, & peint sur Cuivre, par Corneille Poelimburgh, dans son meilleur tems. Il porte huit pouces de haut, sur dix pouces un quart de large. Les Morceaux de ce Maître sont rares & recherchés des Curieux, par le mérite de son pinceau gras & onctueux, & le choix de ses sujets, qui sont toujours agréables. (Corneille Poelimburgh)|Un autre joli Tableau, très-fini, & peint sur Cuivre, par Corneille Poelimburgh, dans son meilleur tems. Il porte huit pouces de haut, sur dix pouces un quart de large. Les Morceaux de ce Maître sont rares & recherchés des Curieux, par le mérite de son pinceau gras & onctueux, & le choix de ses sujets, qui sont toujours agréables.]] réalisée par Corneille Poelimburgh, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gogeot au prix de 251 frs. [49]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux petits Tableaux agréables, peints sur Cuivre par Corneille Poelimburgh. Ils ont six pouces de hauteur sur six pouces & demi de largeur. Ce sont des Paysages ornés de ruines, de figures & d'animaux, goût dans lequel il avoit accoutumé de travailler. (Corneil Poelimburgh)|Deux petits Tableaux agréables, peints sur Cuivre par Corneille Poelimburgh. Ils ont six pouces de hauteur sur six pouces & demi de largeur. Ce sont des Paysages ornés de ruines, de figures & d'animaux, goût dans lequel il avoit accoutumé de travailler.]] réalisée par Corneil Poelimburgh, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Berryer au prix de 274 [ou] 474 frs. [51]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux petits sujets de Guerre, peints sur bois, par Vander Meulen. Ils ont quatre pouces & demi de haut, sur sept pouces un quart de large. Ce Maître est toujours admirable dans ces petits Morceaux qui sont peints avec tout l'esprit & le feu imaginable. Leur effet est menagé avec autant d'art que dans un grand Tableau ; & souvent ceux-ci sont préférés par les Connoisseurs, à ceux qui sont finis avec plus de soin. L'un représente l'Attaque d'un Village, & l'autre le passage d'une Riviere. (Vander Meulen)|Deux petits sujets de Guerre, peints sur bois, par Vander Meulen. Ils ont quatre pouces & demi de haut, sur sept pouces un quart de large. Ce Maître est toujours admirable dans ces petits Morceaux qui sont peints avec tout l'esprit & le feu imaginable. Leur effet est menagé avec autant d'art que dans un grand Tableau ; & souvent ceux-ci sont préférés par les Connoisseurs, à ceux qui sont finis avec plus de soin. L'un représente l'Attaque d'un Village, & l'autre le passage d'une Riviere.]] réalisée par Vander Meulen, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 199.19 frs. [52]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[La représentation d'une scene de Tragedie, peinte sur bois, par Antoine Watteau. Haute de six pouces, sur huit pouces de large. Ce Morceau est très-fini ; le pinceau y est gras & la couleur vigoureurse. Il tient un peu de la maniere de Gillot son Maître. (Antoine Watteau)|La représentation d'une scene de Tragedie, peinte sur bois, par Antoine Watteau. Haute de six pouces, sur huit pouces de large. Ce Morceau est très-fini ; le pinceau y est gras & la couleur vigoureurse. Il tient un peu de la maniere de Gillot son Maître.]] réalisée par Antoine Watteau, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Verbreck au prix de 37.1 frs. [53]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux très-petites Marines, peintes sur bois, par Guillaum Vanden-Velde, hautes de cinq pouces un quart, & larges de cinq pouces sept lignes. Les Ouvrages de ce Maître sont extrêmement recherchés & très-rares à trouver d'une certaine forme, & d'une grande composition. Les Hollandois sont amoureux de ces Tableaux, ainsi que les Anglois qui les enlèvent presque tous. Ces deux Nations sont bien mieux en état que nous d'en connoître tout le mérite, par la familiarité qu'ils ont avec la Mer. Ils sont bien plus souvent, dans l'occasion d'examiner les differens effets de cet Element, & leur représentation frape beaucoup plus leurs sens que les nôtres. voilà pourquoi ces sortes de Sujets leur plaisent infiniment plus qu'à nous, & ils les portent ordinairement à de très-hauts prix. Guillaume Vanden-Velde, est celui qui a le plus excellé dans ce genre. Jamais Peintre n'a sçû rendre la tranquillité, le transparent, les reflets & le limpide de l'onde, ainsi que ses fureurs, avec une aussi grande vérité ; ses Tableaux saisissent autant d'effroi que d'admiration, dans les effets contraires qu'il a eu l'art d'y représenter parfaitement. Il avoit le talent d'y faire ressentir jusques à la légreté de l'air, & des vapeurs qui environnent cet élement. Outre cela, il étoit d'une exactitude scrupuleuse dans les formes, & dans les agrés convenables à chaque Bâtiment. Ses Tableaux sont très-peu connus en France, & je n'en ai rencontré ici aucun de ceux qui pourroient donner une juste idée du mérite de ce grand Peintre. Peut-être que leur cherté a empêché ceux qui voyagent en Hollande, de s'en charger, dans l'appréhension qu'ils ne touchassent pas les Curieux, proportionellement à leur prix. Je ne sçais si M. Dargenville Maître des Comptes ne s'est point trompé, en avançant dans son abrégé de la vie des plus fameux Peintres, que Guillaume Vande-Velde, ne devoit point être confondu avec ceux qui portent ce même nom, & qu'il ne leur étoit aucunement parent. J'ignore sur quelle autorité, il appuye ce sentiment. J'ai cependant toujours entendu dire en Hollande, où l'on est plus en état d'en être éclairci, que ce fameux Peintre de Marines, étoit le propre frere de cet Adrien Vanden-Velde si renommé pour les Paysages, les animaux & les Figures, qu'on lui a donné chez eux, le nom du bon Vanden-Velde, pour le distinguer des autres. Ce qui pourroit confirmer encore mieux cette opinion, c'est que les Figures qui se trouvent dans presque tous les Ouvrages de Guillaume, y sont reconnuës pour être de la main d'Adrien ; le premier ne s'étant point appliqué à l'Etude de la Figure, qu'il peignoit ordinairement fort mal. (Guillaum Vanden-Velde)|Deux très-petites Marines, peintes sur bois, par Guillaum Vanden-Velde, hautes de cinq pouces un quart, & larges de cinq pouces sept lignes. Les Ouvrages de ce Maître sont extrêmement recherchés & très-rares à trouver d'une certaine forme, & d'une grande composition. Les Hollandois sont amoureux de ces Tableaux, ainsi que les Anglois qui les enlèvent presque tous. Ces deux Nations sont bien mieux en état que nous d'en connoître tout le mérite, par la familiarité qu'ils ont avec la Mer. Ils sont bien plus souvent, dans l'occasion d'examiner les differens effets de cet Element, & leur représentation frape beaucoup plus leurs sens que les nôtres. voilà pourquoi ces sortes de Sujets leur plaisent infiniment plus qu'à nous, & ils les portent ordinairement à de très-hauts prix. Guillaume Vanden-Velde, est celui qui a le plus excellé dans ce genre. Jamais Peintre n'a sçû rendre la tranquillité, le transparent, les reflets & le limpide de l'onde, ainsi que ses fureurs, avec une aussi grande vérité ; ses Tableaux saisissent autant d'effroi que d'admiration, dans les effets contraires qu'il a eu l'art d'y représenter parfaitement. Il avoit le talent d'y faire ressentir jusques à la légreté de l'air, & des vapeurs qui environnent cet élement. Outre cela, il étoit d'une exactitude scrupuleuse dans les formes, & dans les agrés convenables à chaque Bâtiment. Ses Tableaux sont très-peu connus en France, & je n'en ai rencontré ici aucun de ceux qui pourroient donner une juste idée du mérite de ce grand Peintre. Peut-être que leur cherté a empêché ceux qui voyagent en Hollande, de s'en charger, dans l'appréhension qu'ils ne touchassent pas les Curieux, proportionellement à leur prix. Je ne sçais si M. Dargenville Maître des Comptes ne s'est point trompé, en avançant dans son abrégé de la vie des plus fameux Peintres, que Guillaume Vande-Velde, ne devoit point être confondu avec ceux qui portent ce même nom, & qu'il ne leur étoit aucunement parent. J'ignore sur quelle autorité, il appuye ce sentiment. J'ai cependant toujours entendu dire en Hollande, où l'on est plus en état d'en être éclairci, que ce fameux Peintre de Marines, étoit le propre frere de cet Adrien Vanden-Velde si renommé pour les Paysages, les animaux & les Figures, qu'on lui a donné chez eux, le nom du bon Vanden-Velde, pour le distinguer des autres. Ce qui pourroit confirmer encore mieux cette opinion, c'est que les Figures qui se trouvent dans presque tous les Ouvrages de Guillaume, y sont reconnuës pour être de la main d'Adrien ; le premier ne s'étant point appliqué à l'Etude de la Figure, qu'il peignoit ordinairement fort mal.]] réalisée par Guillaum Vanden-Velde, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 81 frs. [55]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[La vüe intérieure d'une Eglise, peint sur cuivre par Pietre Nefs, excellent Maître pour ces sortes de sujets. il porte trois pouces & demi de haut, sur cinq pouces & demi de large. Les Tableaux de ce Maître sont assez agréables ; les jours sur tout sont préférables aux nuits. Celui ci est très-clair. (Pietre Nefs)|La vüe intérieure d'une Eglise, peint sur cuivre par Pietre Nefs, excellent Maître pour ces sortes de sujets. il porte trois pouces & demi de haut, sur cinq pouces & demi de large. Les Tableaux de ce Maître sont assez agréables ; les jours sur tout sont préférables aux nuits. Celui ci est très-clair.]] réalisée par Pietre Nefs, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 80.5 frs. [56]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau & très-grand Tableau peint sur toile par Honder Coter, représentant divers Oyseaux vivans. Sa hauteur est de quarante-neuf pouces & sa largeur de cinquante-sept. Ce Peintre est renommé pour les Animaux en plume, & ses Tableaux sont recherchés, même en Hollande où ils ont été faits, sur-tout quand les Animaux y sont vivans, parce qu'indépendamment du mérite qu'il avoit de représenter parfaitement la plume, il sçavoit aussi donner de l'ame & de l'action à ses Animaux. Il ne sont pas communs en France. On voit dans celui-ci plusieurs Paons, Cocqs, Poules & petits Poussins. Honder Coter est un de ceux qui ont le mieux réussi en ce genre ; sa touche est ferme & large, & son Piceau est gras & onctueux. (Honder Coter)|Un très-beau & très-grand Tableau peint sur toile par Honder Coter, représentant divers Oyseaux vivans. Sa hauteur est de quarante-neuf pouces & sa largeur de cinquante-sept. Ce Peintre est renommé pour les Animaux en plume, & ses Tableaux sont recherchés, même en Hollande où ils ont été faits, sur-tout quand les Animaux y sont vivans, parce qu'indépendamment du mérite qu'il avoit de représenter parfaitement la plume, il sçavoit aussi donner de l'ame & de l'action à ses Animaux. Il ne sont pas communs en France. On voit dans celui-ci plusieurs Paons, Cocqs, Poules & petits Poussins. Honder Coter est un de ceux qui ont le mieux réussi en ce genre ; sa touche est ferme & large, & son Piceau est gras & onctueux.]] réalisée par Honder Coter, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 204 frs. [66]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un tableau Capital, peint sur toile, par David Teniers, dans son meilleur tems. Il porte trente-cinq pouces de haut, sur quarante-huit pouces de large. C'est à juste titre, que ce Tableau peut passer pour un des Chef-d'oeuvres de cet excellent Peintre. Il représente une Nôce de Village. Tout contribue à la perfection, & à n'y rien laisser à désirer. On y trouve la finesse & la légéreté de sa touche : les différens caractéres sont exprimés avec esprit dans toutes les têtes des Figures qui en forment le Sujet. Une couleur fraîche & aimable régne dans toutes ses Parties ; ce ton gris, enfin, que l'on recherche dans les Ouvrages de ce Maître, & qui les désigne comme pour être de son meilleur tems. La multitude des Personnages réjouissans, dont la variété & les différens mouvemens sont amusans. l'attention qu'il a eûe d'y placer avantageusement sont portrait, celui de sa femme, ainsi que quelques autres de sa famille, donne une noblesse à ce tableau, qui fait un contraste admirable avec la bassesse de ses Figures Paysanes & Flamandes ; défaut qu'on lui reproche quelque fois, mais qui n'a point lieu dans celui-ci. Il suffit, pour faite l'éloge de ce Tableau, & pour en constater la supériorité, de dire qu'il est celui que Madame la Comtesse de Verruë, dont le goût étoit si délicat, possedoit dans son Cabinet, comme le plus beau & le plus intéressant qui lui fût connu, tant par l'agrément de son Sujet, que par la finesse de son exécution. Cette Dame en faisoit même tant de cas, qu'elle le laissa comme le présent le plus cher qu'elle pût faire à M. de Fonspertuis, qui lui étoit très-attaché, & comme un témoignage proportionné à l'amitié qu'elle avoit toujours conservé pour lui. Sa condition est égale à son mérite. M. le Bas, dont les talens pour la Gravûre sont reconnus jusques dans les Pays Etrangers, a fait une magnifique & grande Estampe, d'après ce Tableau, qu'il a mise au jour sous l'inscription de Rejouissances Flamandes. On pourra y reconnoître, en la consultant, tout le mérite de l'Original, par l'esprit & la finesse que cet excellent Graveur a sçu y conserver ; quoiqu'on ne puisse disputer que l'art de la Gravûre ne soit, pour l'expression, beaucoup au dessous de celui de la Peinture ; eu égard aussi à l'inconvénient de l'uniformité des deux seules couleurs que l'on n'y peut éviter & dont on ne peut ménager assez parfaitement les contrastes & la variété des tons, pour en rendre les effets aussi avantageux qu'il peuvent l'être dans un Tableau, par les secours de la diversité des couleurs. (David Teniers)|Un tableau Capital, peint sur toile, par David Teniers, dans son meilleur tems. Il porte trente-cinq pouces de haut, sur quarante-huit pouces de large. C'est à juste titre, que ce Tableau peut passer pour un des Chef-d'oeuvres de cet excellent Peintre. Il représente une Nôce de Village. Tout contribue à la perfection, & à n'y rien laisser à désirer. On y trouve la finesse & la légéreté de sa touche : les différens caractéres sont exprimés avec esprit dans toutes les têtes des Figures qui en forment le Sujet. Une couleur fraîche & aimable régne dans toutes ses Parties ; ce ton gris, enfin, que l'on recherche dans les Ouvrages de ce Maître, & qui les désigne comme pour être de son meilleur tems. La multitude des Personnages réjouissans, dont la variété & les différens mouvemens sont amusans. l'attention qu'il a eûe d'y placer avantageusement sont portrait, celui de sa femme, ainsi que quelques autres de sa famille, donne une noblesse à ce tableau, qui fait un contraste admirable avec la bassesse de ses Figures Paysanes & Flamandes ; défaut qu'on lui reproche quelque fois, mais qui n'a point lieu dans celui-ci. Il suffit, pour faite l'éloge de ce Tableau, & pour en constater la supériorité, de dire qu'il est celui que Madame la Comtesse de Verruë, dont le goût étoit si délicat, possedoit dans son Cabinet, comme le plus beau & le plus intéressant qui lui fût connu, tant par l'agrément de son Sujet, que par la finesse de son exécution. Cette Dame en faisoit même tant de cas, qu'elle le laissa comme le présent le plus cher qu'elle pût faire à M. de Fonspertuis, qui lui étoit très-attaché, & comme un témoignage proportionné à l'amitié qu'elle avoit toujours conservé pour lui. Sa condition est égale à son mérite. M. le Bas, dont les talens pour la Gravûre sont reconnus jusques dans les Pays Etrangers, a fait une magnifique & grande Estampe, d'après ce Tableau, qu'il a mise au jour sous l'inscription de Rejouissances Flamandes. On pourra y reconnoître, en la consultant, tout le mérite de l'Original, par l'esprit & la finesse que cet excellent Graveur a sçu y conserver ; quoiqu'on ne puisse disputer que l'art de la Gravûre ne soit, pour l'expression, beaucoup au dessous de celui de la Peinture ; eu égard aussi à l'inconvénient de l'uniformité des deux seules couleurs que l'on n'y peut éviter & dont on ne peut ménager assez parfaitement les contrastes & la variété des tons, pour en rendre les effets aussi avantageux qu'il peuvent l'être dans un Tableau, par les secours de la diversité des couleurs.]] réalisée par David Teniers, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Le Comte Dargenson au prix de 6000 frs. [70]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Paysage peint sur toile, par Rosingal, Peintre Allemand, de vingt-huit pouces & demi de haut, sur trente-cinq pouces & demi de large. Les Morceaux de ce Maître sont rares en France ; sa maniere est d'un fini extraordinaire, ce qui fait qu'il doit y avoir très-peu de Tableaux de lui. Je n'en ai jamais vû que trois, en y comprenant celui-ci qui représente une Forêt dont les arbres sont achevés avec une patience qui étonne. (Rosingal)|Un Paysage peint sur toile, par Rosingal, Peintre Allemand, de vingt-huit pouces & demi de haut, sur trente-cinq pouces & demi de large. Les Morceaux de ce Maître sont rares en France ; sa maniere est d'un fini extraordinaire, ce qui fait qu'il doit y avoir très-peu de Tableaux de lui. Je n'en ai jamais vû que trois, en y comprenant celui-ci qui représente une Forêt dont les arbres sont achevés avec une patience qui étonne.]] réalisée par Rosingal, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gojeot au prix de 325 frs. [71]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Magnifique Paysage peint sur toile, par Claude le Lorrain. Il porte quarante-un pouces de haut, sur cinquante de large. note la suite du lot 427 : Les deux Tableaux compris dans les deux numeros précédens sont mis au nombre des capitaux de ce Maître. Le premier représente un Païsage éclairé par un Soleil couchant d'été. Ce Peintre y a placé le sujet du Jugement de Paris. Les Figures y sont bien peintes, ce qui n'est pas ordinaire dans les Tableaux de ce Peintre. Il s'étoit livré à cer Art dans un âge trop avancé, ce qui ne lui avoit pas permis de faire les études nécessaires pour parvenir à cettte correction de dessin qu'elles exigent dans leur exécution. La vapeur chaude & la couleur animée que le Soleil répand à cette heure du jour, y sont exprimées avec toute l'intelligence & tout l'art d'un pinceau, qui dans ces sortes d'effets, n'a pû jamais être qu'imité. Le second Tableau qui n'est pas d'un moindre mérite que le précédent, & qui pourroit lui servir de pendant, représente un Port de Mer. Le Claude a saisi dans celui-ci les effets de la nature, dans une matinée agréable ; tout y ressent la fraicheur & la tranquillité de ce moment : l'accord de toutes les parties y est admirable. L'air y est serein. La vûë de la Mer dans le lointain, où il a sçu conserver les legéres vapeurs qu'elle exhale alors, forme un aspect des plus satisfaisans. L'Architecture en est élegante ; tout enfin y est refléchi & rendu avec la plus exacte vérité. Le choix du sujet qu'il y a représenté, est tiré de ce Ver du troisiéme Livre de l'Eneïde.Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. Voici cette terre d'Ausonie*note : Nom ancien que l'on donnoit à l'Italie que vous avez tant désirée : mettez promptement à la voile pour y aborder. Enée arrivant en Epire avec Anchise son Pere, ils y trouverent le Devin Helenus fils de Priam, & Andromaque veuve d'Hector, qui y regnoient depuis la mort de Pyrrhus. Helenus les reçut favorablement, & donna à Enée, de la part des Dieux, divers avis pour conduire sa Colonie à l'endroit que le Destin avoit marqué. C'est ce moment que le Claude a choisi pour sujet de ce Tableau. on y voit sur le bord de la Mer Anchise & Enée au bas du Temple, dans lequel Helenus vient de faire un sacrifice aux Dieux, pour se les rendre propices. Ce Prince paroît en habit de Devin, & il montre à Enée, avec la Main, la route qu'il doit tenir, en lui adressant ces paroles. Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. On apperçoi à la rade la Flote Troyenne qui n'attend que des ordres pour mettre à la voile, & les Vaisseaux sont tous remplis de Troupes. Ces deux Tableaux sont connus pour être des plus beaux que ce Maître ait faits. Ce dernier entr'autres est d'une finesse de touche admirable. Les devans en sont très-riches, par la quantité de plantes & d'herbes dont il les a ornés ; & la nature est renduë dans tous les deux avec cette vérité surprenante, dont le Claude seul étoit capable. Ils sont parfaitement conservés. On les vendra séparément au gré des Encherisseurs. (Claude le Lorrain)|Un Magnifique Paysage peint sur toile, par Claude le Lorrain. Il porte quarante-un pouces de haut, sur cinquante de large. note la suite du lot 427 : Les deux Tableaux compris dans les deux numeros précédens sont mis au nombre des capitaux de ce Maître. Le premier représente un Païsage éclairé par un Soleil couchant d'été. Ce Peintre y a placé le sujet du Jugement de Paris. Les Figures y sont bien peintes, ce qui n'est pas ordinaire dans les Tableaux de ce Peintre. Il s'étoit livré à cer Art dans un âge trop avancé, ce qui ne lui avoit pas permis de faire les études nécessaires pour parvenir à cettte correction de dessin qu'elles exigent dans leur exécution. La vapeur chaude & la couleur animée que le Soleil répand à cette heure du jour, y sont exprimées avec toute l'intelligence & tout l'art d'un pinceau, qui dans ces sortes d'effets, n'a pû jamais être qu'imité. Le second Tableau qui n'est pas d'un moindre mérite que le précédent, & qui pourroit lui servir de pendant, représente un Port de Mer. Le Claude a saisi dans celui-ci les effets de la nature, dans une matinée agréable ; tout y ressent la fraicheur & la tranquillité de ce moment : l'accord de toutes les parties y est admirable. L'air y est serein. La vûë de la Mer dans le lointain, où il a sçu conserver les legéres vapeurs qu'elle exhale alors, forme un aspect des plus satisfaisans. L'Architecture en est élegante ; tout enfin y est refléchi & rendu avec la plus exacte vérité. Le choix du sujet qu'il y a représenté, est tiré de ce Ver du troisiéme Livre de l'Eneïde.Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. Voici cette terre d'Ausonie*note : Nom ancien que l'on donnoit à l'Italie que vous avez tant désirée : mettez promptement à la voile pour y aborder. Enée arrivant en Epire avec Anchise son Pere, ils y trouverent le Devin Helenus fils de Priam, & Andromaque veuve d'Hector, qui y regnoient depuis la mort de Pyrrhus. Helenus les reçut favorablement, & donna à Enée, de la part des Dieux, divers avis pour conduire sa Colonie à l'endroit que le Destin avoit marqué. C'est ce moment que le Claude a choisi pour sujet de ce Tableau. on y voit sur le bord de la Mer Anchise & Enée au bas du Temple, dans lequel Helenus vient de faire un sacrifice aux Dieux, pour se les rendre propices. Ce Prince paroît en habit de Devin, & il montre à Enée, avec la Main, la route qu'il doit tenir, en lui adressant ces paroles. Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. On apperçoi à la rade la Flote Troyenne qui n'attend que des ordres pour mettre à la voile, & les Vaisseaux sont tous remplis de Troupes. Ces deux Tableaux sont connus pour être des plus beaux que ce Maître ait faits. Ce dernier entr'autres est d'une finesse de touche admirable. Les devans en sont très-riches, par la quantité de plantes & d'herbes dont il les a ornés ; & la nature est renduë dans tous les deux avec cette vérité surprenante, dont le Claude seul étoit capable. Ils sont parfaitement conservés. On les vendra séparément au gré des Encherisseurs.]] réalisée par Claude le Lorrain, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 1160 frs. [72]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Paysage aussi recommandable que le précédent, peint sur toile, par le même Claude le Lorrain, d'une forme un peu plus petite. Celui-ci n'a que trente-sept pouces de hauteur, sur cinquante pouces de largeur. Les deux Tableaux compris dans les deux numeros précédens sont mis au nombre des capitaux de ce Maître. Le premier représente un Païsage éclairé par un Soleil couchant d'été. Ce Peintre y a placé le sujet du Jugement de Paris. Les Figures y sont bien peintes, ce qui n'est pas ordinaire dans les Tableaux de ce Peintre. Il s'étoit livré à cer Art dans un âge trop avancé, ce qui ne lui avoit pas permis de faire les études nécessaires pour parvenir à cettte correction de dessin qu'elles exigent dans leur exécution. La vapeur chaude & la couleur animée que le Soleil répand à cette heure du jour, y sont exprimées avec toute l'intelligence & tout l'art d'un pinceau, qui dans ces sortes d'effets, n'a pû jamais être qu'imité. Le second Tableau qui n'est pas d'un moindre mérite que le précédent, & qui pourroit lui servir de pendant, représente un Port de Mer. Le Claude a saisi dans celui-ci les effets de la nature, dans une matinée agréable ; tout y ressent la fraicheur & la tranquillité de ce moment : l'accord de toutes les parties y est admirable. L'air y est serein. La vûë de la Mer dans le lointain, où il a sçu conserver les legéres vapeurs qu'elle exhale alors, forme un aspect des plus satisfaisans. L'Architecture en est élegante ; tout enfin y est refléchi & rendu avec la plus exacte vérité. Le choix du sujet qu'il y a représenté, est tiré de ce Ver du troisiéme Livre de l'Eneïde.Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. Voici cette terre d'Ausonie*note : Nom ancien que l'on donnoit à l'Italie que vous avez tant désirée : mettez promptement à la voile pour y aborder. Enée arrivant en Epire avec Anchise son Pere, ils y trouverent le Devin Helenus fils de Priam, & Andromaque veuve d'Hector, qui y regnoient depuis la mort de Pyrrhus. Helenus les reçut favorablement, & donna à Enée, de la part des Dieux, divers avis pour conduire sa Colonie à l'endroit que le Destin avoit marqué. C'est ce moment que le Claude a choisi pour sujet de ce Tableau. on y voit sur le bord de la Mer Anchise & Enée au bas du Temple, dans lequel Helenus vient de faire un sacrifice aux Dieux, pour se les rendre propices. Ce Prince paroît en habit de Devin, & il montre à Enée, avec la Main, la route qu'il doit tenir, en lui adressant ces paroles. Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. On apperçoi à la rade la Flote Troyenne qui n'attend que des ordres pour mettre à la voile, & les Vaisseaux sont tous remplis de Troupes. Ces deux Tableaux sont connus pour être des plus beaux que ce Maître ait faits. Ce dernier entr'autres est d'une finesse de touche admirable. Les devans en sont très-riches, par la quantité de plantes & d'herbes dont il les a ornés ; & la nature est renduë dans tous les deux avec cette vérité surprenante, dont le Claude seul étoit capable. Ils sont parfaitement conservés. On les vendra séparément au gré des Encherisseurs. (Claude le Lorrain)|Un autre Paysage aussi recommandable que le précédent, peint sur toile, par le même Claude le Lorrain, d'une forme un peu plus petite. Celui-ci n'a que trente-sept pouces de hauteur, sur cinquante pouces de largeur. Les deux Tableaux compris dans les deux numeros précédens sont mis au nombre des capitaux de ce Maître. Le premier représente un Païsage éclairé par un Soleil couchant d'été. Ce Peintre y a placé le sujet du Jugement de Paris. Les Figures y sont bien peintes, ce qui n'est pas ordinaire dans les Tableaux de ce Peintre. Il s'étoit livré à cer Art dans un âge trop avancé, ce qui ne lui avoit pas permis de faire les études nécessaires pour parvenir à cettte correction de dessin qu'elles exigent dans leur exécution. La vapeur chaude & la couleur animée que le Soleil répand à cette heure du jour, y sont exprimées avec toute l'intelligence & tout l'art d'un pinceau, qui dans ces sortes d'effets, n'a pû jamais être qu'imité. Le second Tableau qui n'est pas d'un moindre mérite que le précédent, & qui pourroit lui servir de pendant, représente un Port de Mer. Le Claude a saisi dans celui-ci les effets de la nature, dans une matinée agréable ; tout y ressent la fraicheur & la tranquillité de ce moment : l'accord de toutes les parties y est admirable. L'air y est serein. La vûë de la Mer dans le lointain, où il a sçu conserver les legéres vapeurs qu'elle exhale alors, forme un aspect des plus satisfaisans. L'Architecture en est élegante ; tout enfin y est refléchi & rendu avec la plus exacte vérité. Le choix du sujet qu'il y a représenté, est tiré de ce Ver du troisiéme Livre de l'Eneïde.Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. Voici cette terre d'Ausonie*note : Nom ancien que l'on donnoit à l'Italie que vous avez tant désirée : mettez promptement à la voile pour y aborder. Enée arrivant en Epire avec Anchise son Pere, ils y trouverent le Devin Helenus fils de Priam, & Andromaque veuve d'Hector, qui y regnoient depuis la mort de Pyrrhus. Helenus les reçut favorablement, & donna à Enée, de la part des Dieux, divers avis pour conduire sa Colonie à l'endroit que le Destin avoit marqué. C'est ce moment que le Claude a choisi pour sujet de ce Tableau. on y voit sur le bord de la Mer Anchise & Enée au bas du Temple, dans lequel Helenus vient de faire un sacrifice aux Dieux, pour se les rendre propices. Ce Prince paroît en habit de Devin, & il montre à Enée, avec la Main, la route qu'il doit tenir, en lui adressant ces paroles. Ecce tibi Ausoniae tellus : hanc arripe velis. On apperçoi à la rade la Flote Troyenne qui n'attend que des ordres pour mettre à la voile, & les Vaisseaux sont tous remplis de Troupes. Ces deux Tableaux sont connus pour être des plus beaux que ce Maître ait faits. Ce dernier entr'autres est d'une finesse de touche admirable. Les devans en sont très-riches, par la quantité de plantes & d'herbes dont il les a ornés ; & la nature est renduë dans tous les deux avec cette vérité surprenante, dont le Claude seul étoit capable. Ils sont parfaitement conservés. On les vendra séparément au gré des Encherisseurs.]] réalisée par Claude le Lorrain, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Darras au prix de 2001 frs. [73]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Sujet allégorique, peint sur ardoise, par Alexandre Veronese, représentant une Charité. Sa hauteur est de huit pouces un quart & sa largeur de dix pouces un quart. Ce Morceau est aussi bien dessiné que bien peint, & digne du nom qu'il porte. (Alexandre Veronese)|Un Sujet allégorique, peint sur ardoise, par Alexandre Veronese, représentant une Charité. Sa hauteur est de huit pouces un quart & sa largeur de dix pouces un quart. Ce Morceau est aussi bien dessiné que bien peint, & digne du nom qu'il porte.]] réalisée par Alexandre Veronese, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 82 frs. [75]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux très-beaux Tableaux peints sur toile, par Nicolas Berchem & d'une grande composition. Ils portent trente pouces de haut, sur trente-sept & demi de large. Ces deux Morceaux sont très-riches d'ouvrage. Ils sont agréablement contrastés dans leurs sujets. L'un représente une espéce de Prairie remplie d'animaux de differentes espéces, avec plusieurs Païsans & Païsanes, qui les conduisent ; Composition ordinaire de ce Peintre. L'autre est un Port de Mer orné de Figures nobles. Berchem a peint très-peu de Tableaux de ce goût. Ces deux-ci sont pendans, & leur forme est très-convenable pour un grand Cabinet. Il y en a un des deux qui a été artistement augmenté par le haut, pour le reduire à la grandeur de l'autre. Peu de Peintres réüssissent dans ce talent. On connoît la supériorité de M. Colins dans cet Art qui exige beaucoup de soins, & qui ordinairement est accompagné de grande difficultés ; sur-tout quand on veut le conduire, ainsi que lui, à un tel point de perfection, que les yeux les plus fins ne puissent y rien appercevoir d'un pinceau étranger. M. Dargenville, dans son abregé de la vie des plus fameux Peintres que nous avons déja cité, dit que plusieurs donnent mal-à-propos à Berchem pour nom de baptême, celui de Corneille, au lieu de Nicolas. Peut-être ignoroit-il qu'il y a eu un autre Peintre contemporain de Berchem, qui travailloit dans son goût, mais qui lui étoit bien inférieur, & qui signoit ses Tableaux Berghem. Ce dernier dont j'ai eu quelques morceaux, avoit pû avoir pour nom de baptême celui de Corneille. Ce qu'il y a de sûr, c'est que ce sont deux Peintre differens qui souvent sont confondus dans leurs noms & dans leurs ouvrages, quoique tous deux d'un mérite bien inégal. Les Morceaux de Berchem sont aujour'hui fort courus : aussi est-il le plus sçavant Païsagiste de toute la Hollande, & celui qui a le mieux peint les animaux. Il a sçu réünir dans son pinceau la facilité, la touche spirituelle & le fini. (Nicolas Berchem)|Deux très-beaux Tableaux peints sur toile, par Nicolas Berchem & d'une grande composition. Ils portent trente pouces de haut, sur trente-sept & demi de large. Ces deux Morceaux sont très-riches d'ouvrage. Ils sont agréablement contrastés dans leurs sujets. L'un représente une espéce de Prairie remplie d'animaux de differentes espéces, avec plusieurs Païsans & Païsanes, qui les conduisent ; Composition ordinaire de ce Peintre. L'autre est un Port de Mer orné de Figures nobles. Berchem a peint très-peu de Tableaux de ce goût. Ces deux-ci sont pendans, & leur forme est très-convenable pour un grand Cabinet. Il y en a un des deux qui a été artistement augmenté par le haut, pour le reduire à la grandeur de l'autre. Peu de Peintres réüssissent dans ce talent. On connoît la supériorité de M. Colins dans cet Art qui exige beaucoup de soins, & qui ordinairement est accompagné de grande difficultés ; sur-tout quand on veut le conduire, ainsi que lui, à un tel point de perfection, que les yeux les plus fins ne puissent y rien appercevoir d'un pinceau étranger. M. Dargenville, dans son abregé de la vie des plus fameux Peintres que nous avons déja cité, dit que plusieurs donnent mal-à-propos à Berchem pour nom de baptême, celui de Corneille, au lieu de Nicolas. Peut-être ignoroit-il qu'il y a eu un autre Peintre contemporain de Berchem, qui travailloit dans son goût, mais qui lui étoit bien inférieur, & qui signoit ses Tableaux Berghem. Ce dernier dont j'ai eu quelques morceaux, avoit pû avoir pour nom de baptême celui de Corneille. Ce qu'il y a de sûr, c'est que ce sont deux Peintre differens qui souvent sont confondus dans leurs noms & dans leurs ouvrages, quoique tous deux d'un mérite bien inégal. Les Morceaux de Berchem sont aujour'hui fort courus : aussi est-il le plus sçavant Païsagiste de toute la Hollande, & celui qui a le mieux peint les animaux. Il a sçu réünir dans son pinceau la facilité, la touche spirituelle & le fini.]] réalisée par Nicolas Berchem, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Laurent au prix de 1400 frs. [76]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un parfaitement beau Tableau, peint sur toile, par Jean Miel, haut de vingt-tois pouces trois quarts, sur dix-huit pouces de large. Ce Tableau représente un Religieux qui distribue la charité à plusieurs pauvres à la porte d'un Monastére. Il est peint d'un ton vague & brillant, ce qui n'est pas ordinaire à ce Peintre, auquel on ne reproche guéres que d'être souvent tombé dans un noirâtre, contrairé à l'effet de ses Tableaux. L'avantage de celui-ci est d'être clair dans toutes ses parties, quoique peint vigoureusement. C'est un des plus beaux qui soient sortis des mains de ce Maître, dont les ouvrages sont trés recherchés. (Jean Miel)|Un parfaitement beau Tableau, peint sur toile, par Jean Miel, haut de vingt-tois pouces trois quarts, sur dix-huit pouces de large. Ce Tableau représente un Religieux qui distribue la charité à plusieurs pauvres à la porte d'un Monastére. Il est peint d'un ton vague & brillant, ce qui n'est pas ordinaire à ce Peintre, auquel on ne reproche guéres que d'être souvent tombé dans un noirâtre, contrairé à l'effet de ses Tableaux. L'avantage de celui-ci est d'être clair dans toutes ses parties, quoique peint vigoureusement. C'est un des plus beaux qui soient sortis des mains de ce Maître, dont les ouvrages sont trés recherchés.]] réalisée par Jean Miel, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Laurent au prix de 1201.15 frs. [77]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Tableau d'Italie, peint sur cuivre, représentant la prédication de Saint Jean dans le Desert. Il porte treize pouces trois quarts da hauteur, sur dix-sept pouces trois quarts de large. Ce Morceau qui est parfaitement bien peint & d'une grande composition, a eu de tout tems, dans ce Cabinet la reputation d'un Tableau de conséquence, malgré les differens sentimens que l'on a toujours eu sur le nom de son Auteur. La plus grande partie des Connoisseurs l'attribuë au Pesarez. Quoiqu'il en soit, il a toutes les qualités d'un excellent Tableau, tant pour l'originalité que pour l'exécution qui est grande & libre. Les caractéres des têtes y sont admirables, & la conservation est parfaite. Quoique ce Tableau soit d'un mérite reconnu, il seroit trop hardi de vouloir lui donner un nom.Le peu d'habitudes que nous avons de pouvoir confronter les différens morceaux de tant d'habiles Peintres d'Italie, qu'à peine nous connoissons, & dont nous possedons si peu de Tableaux, nous rendoit souvent téméraires, si nous voulions leur donner des noms, sur lesquels à chaque instant, on seroit en droit de nous contredire. il devroit paroître suffisant, pour désirer la possession d'un Tableau, que son originalité & son vrai mérite fussent établis de façon, à ne lui pouvoir rien reprocher : mais souvent un Curieux, quelques beautés qu'il lui accorde, aimeroit encore mieux être flaté par un nom appocriphe, que de ne lui en pouvoir pas donner un. (Pesarez)|Un très-beau Tableau d'Italie, peint sur cuivre, représentant la prédication de Saint Jean dans le Desert. Il porte treize pouces trois quarts da hauteur, sur dix-sept pouces trois quarts de large. Ce Morceau qui est parfaitement bien peint & d'une grande composition, a eu de tout tems, dans ce Cabinet la reputation d'un Tableau de conséquence, malgré les differens sentimens que l'on a toujours eu sur le nom de son Auteur. La plus grande partie des Connoisseurs l'attribuë au Pesarez. Quoiqu'il en soit, il a toutes les qualités d'un excellent Tableau, tant pour l'originalité que pour l'exécution qui est grande & libre. Les caractéres des têtes y sont admirables, & la conservation est parfaite. Quoique ce Tableau soit d'un mérite reconnu, il seroit trop hardi de vouloir lui donner un nom.Le peu d'habitudes que nous avons de pouvoir confronter les différens morceaux de tant d'habiles Peintres d'Italie, qu'à peine nous connoissons, & dont nous possedons si peu de Tableaux, nous rendoit souvent téméraires, si nous voulions leur donner des noms, sur lesquels à chaque instant, on seroit en droit de nous contredire. il devroit paroître suffisant, pour désirer la possession d'un Tableau, que son originalité & son vrai mérite fussent établis de façon, à ne lui pouvoir rien reprocher : mais souvent un Curieux, quelques beautés qu'il lui accorde, aimeroit encore mieux être flaté par un nom appocriphe, que de ne lui en pouvoir pas donner un.]] réalisée par Pesarez, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 606 frs. [78]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Joli Portrait de femme couronnée de fleurs, & peint sur bois par Rimbrant. Il a trente pouces de hauteur, sur vingt-trois pouces trois quarts de largeur. Ce Morceau est connu parmi les Curieux, sous le nom de la belle Jardiniere. On sçait que ce Maître n'a guéres fait de Portraits de femme, ce qui les fait beaucoup rechercher ; sur-tout quand ils sont d'une phisionomie aimable & jeune. Celui-ci est de ce genre ; sa forme est ceintrée par le haut. Il peut servir de pendant au suivant, ayant même été agrandi à cet effet. (Rimbrant)|Un Joli Portrait de femme couronnée de fleurs, & peint sur bois par Rimbrant. Il a trente pouces de hauteur, sur vingt-trois pouces trois quarts de largeur. Ce Morceau est connu parmi les Curieux, sous le nom de la belle Jardiniere. On sçait que ce Maître n'a guéres fait de Portraits de femme, ce qui les fait beaucoup rechercher ; sur-tout quand ils sont d'une phisionomie aimable & jeune. Celui-ci est de ce genre ; sa forme est ceintrée par le haut. Il peut servir de pendant au suivant, ayant même été agrandi à cet effet.]] réalisée par Rimbrant, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Goyeau au prix de 2001 [ou] 2750 frs. [79]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Portrait de même forme & de même grandeur que le précédent, peint par le même Rimbrant. Ce morceau est de la plus haute réputation parmi les Amateurs. Il est regardé comme un des Chef-d'oeuvres de ce grand Maître, & en effet, il le mérite. C'est le portrait de sa Servante, peinte par lui-même. Voici ce que rapporte M. de Piles, dans son Abrégé de la Vie des Peintres, au sujet de ce Tableau qu'il possedoit. Le trait est singulier, & quoique plusieurs en soient instruits, ceux qui n'en ont point de connoissances, ne seront peut-être pas fachés de le trouver ici. "Rimbrant, (dit M. de Piles, à la page 423 de l'Edition de 1715.) sçavoit fort bien, qu'en Peinture, on pouvoit sans beaucoup de peine, tromper la vûe, en représentant des Corps immobiles & inanimés ; & non content de coartifice assez commun, il chercha avec une extrême application, celui d'imposer aux yeux, par des Figures vivantes. Il en fit entr'autres une épreuve par le portrait de sa Servante qu'il exposa à sa fenêtre, dont toute l'ouverture étoit occupée par la toile du Tableau. Tous ceux qui le virent y furent trompés jusqu'à ce que le Tableau ayant été exposé durant plusieurs jours, & l'attitude de sa Servante, étant toujours la même, chacun vint enfin à s'appercevoir qu'il étoit trompé. Je conserve aujourd'hui cet Ouvrage dans mon Cabinet." Il est vrai que rien, en peinture, ne peut être plus frappant que ce Portrait, & la nature n'est pas plus vraye. Rimbrant y a employé cette magie de la couleur, dont il a été le Maître, supérieurement à tout autre. Il représente une jeune fille, espece de Cuisiniére, d'une phisionomie assez picquante, qui a les deux coudes appuyés sur une Table. On l'appelle, entre les Curieux, La Crasseuse de Rimbrant. La lumiére est frappée avec tant d'art, & tant d'intelligence sur la Figure qui se détache sur un fond brun, & les différens degrés en sont si bien ménagés, qu'elle paroît être tout à fait en dehors de la Toile. Les couleurs quoi qu'opposées dans leur nature, & dans leurs effets, ont entre elles un accord si parfait, qu'on n'en peut distinguer les passages, ni les différences. Le pinceau y est gras & moëlleux, tel qu'on le voit ordinairement dans les beaux ouvrages de ce Maître. Enfin ce morceau en général, est si sçavant, & si piquant, qu'il est douteux que l'on puisse jamais lui trouver un véritable pendant. Ce Tableau, depuis la mort de M. de Piles, a passé successivement dans les cabinets des plus fameux, où rien n'entroit qui ne fût décidé assez parfait, pour mériter d'y trouver place. Il y a tout lieu de penser qu'il aura encore aujourd'hui le même avantage. C'est M. Duvivier, Officier dans les Gardes Françoises, & Oncle de M. de Fonspertuis, qui l'a possedé après M. de Piles. De-là il passa à M. le Comte d'Hoym, après le décès duquel M. de Morvile en fit l'acquisition ; & enfin M. de Fonspertuis s'en rendit l'Acquéreur à la vente que l'on fit après la mort de ce Ministre. (Rimbrant)|Un autre Portrait de même forme & de même grandeur que le précédent, peint par le même Rimbrant. Ce morceau est de la plus haute réputation parmi les Amateurs. Il est regardé comme un des Chef-d'oeuvres de ce grand Maître, & en effet, il le mérite. C'est le portrait de sa Servante, peinte par lui-même. Voici ce que rapporte M. de Piles, dans son Abrégé de la Vie des Peintres, au sujet de ce Tableau qu'il possedoit. Le trait est singulier, & quoique plusieurs en soient instruits, ceux qui n'en ont point de connoissances, ne seront peut-être pas fachés de le trouver ici. "Rimbrant, (dit M. de Piles, à la page 423 de l'Edition de 1715.) sçavoit fort bien, qu'en Peinture, on pouvoit sans beaucoup de peine, tromper la vûe, en représentant des Corps immobiles & inanimés ; & non content de coartifice assez commun, il chercha avec une extrême application, celui d'imposer aux yeux, par des Figures vivantes. Il en fit entr'autres une épreuve par le portrait de sa Servante qu'il exposa à sa fenêtre, dont toute l'ouverture étoit occupée par la toile du Tableau. Tous ceux qui le virent y furent trompés jusqu'à ce que le Tableau ayant été exposé durant plusieurs jours, & l'attitude de sa Servante, étant toujours la même, chacun vint enfin à s'appercevoir qu'il étoit trompé. Je conserve aujourd'hui cet Ouvrage dans mon Cabinet." Il est vrai que rien, en peinture, ne peut être plus frappant que ce Portrait, & la nature n'est pas plus vraye. Rimbrant y a employé cette magie de la couleur, dont il a été le Maître, supérieurement à tout autre. Il représente une jeune fille, espece de Cuisiniére, d'une phisionomie assez picquante, qui a les deux coudes appuyés sur une Table. On l'appelle, entre les Curieux, La Crasseuse de Rimbrant. La lumiére est frappée avec tant d'art, & tant d'intelligence sur la Figure qui se détache sur un fond brun, & les différens degrés en sont si bien ménagés, qu'elle paroît être tout à fait en dehors de la Toile. Les couleurs quoi qu'opposées dans leur nature, & dans leurs effets, ont entre elles un accord si parfait, qu'on n'en peut distinguer les passages, ni les différences. Le pinceau y est gras & moëlleux, tel qu'on le voit ordinairement dans les beaux ouvrages de ce Maître. Enfin ce morceau en général, est si sçavant, & si piquant, qu'il est douteux que l'on puisse jamais lui trouver un véritable pendant. Ce Tableau, depuis la mort de M. de Piles, a passé successivement dans les cabinets des plus fameux, où rien n'entroit qui ne fût décidé assez parfait, pour mériter d'y trouver place. Il y a tout lieu de penser qu'il aura encore aujourd'hui le même avantage. C'est M. Duvivier, Officier dans les Gardes Françoises, & Oncle de M. de Fonspertuis, qui l'a possedé après M. de Piles. De-là il passa à M. le Comte d'Hoym, après le décès duquel M. de Morvile en fit l'acquisition ; & enfin M. de Fonspertuis s'en rendit l'Acquéreur à la vente que l'on fit après la mort de ce Ministre.]] réalisée par Rimbrant, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Goyeau au prix de 2001 [ou] 2750 frs. [80]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux magnifiques Morceaux, peints sur bois par Wauwermens, de dix-sept pouces de haut sur vingt-quatre pouces de large. Ces deux Tableaux sont aussi recommendables dans leur genre que le précédent. Ils sont du meilleur tems de Wauwermens. La composition est des plus riches, par la qualité des Figures, des Chevaux & d'autres animaux que l'on y voit. Le Paysage y est charmant ; son percé est agréable, & les lointains sont remplis d'Ouvrages. Plusieurs Morceaux d'Architecture, tant en Bâtimens qu'en Fontaines, y répandent un gracieux & une noblesse qui ne se rencontrent pas dans tous les Tableaux de ce Maître. L'un représente un Départ, & l'autre un Retour de Chasse. Monsieur Moyreau a gravé ces deux Morceaux. La vûe de ces Estampes qui ont rendu les effets des Tableaux aussi parfaitement que la Gravure peut le faire, en donnera une idée plus exacte que la description qu'on en feroit ici. L'une a pour Inscription : Départ pour la Chasse aux chiens couchans ; & l'autre La Fontaine de Bacchus. Tout ce que l'on peut en dire ici est qu'ils sont des plus intéressans que l'on connoisse de cet excellent Maître, dont les moindres productions plaisent universellement. (Wauwermens)|Deux magnifiques Morceaux, peints sur bois par Wauwermens, de dix-sept pouces de haut sur vingt-quatre pouces de large. Ces deux Tableaux sont aussi recommendables dans leur genre que le précédent. Ils sont du meilleur tems de Wauwermens. La composition est des plus riches, par la qualité des Figures, des Chevaux & d'autres animaux que l'on y voit. Le Paysage y est charmant ; son percé est agréable, & les lointains sont remplis d'Ouvrages. Plusieurs Morceaux d'Architecture, tant en Bâtimens qu'en Fontaines, y répandent un gracieux & une noblesse qui ne se rencontrent pas dans tous les Tableaux de ce Maître. L'un représente un Départ, & l'autre un Retour de Chasse. Monsieur Moyreau a gravé ces deux Morceaux. La vûe de ces Estampes qui ont rendu les effets des Tableaux aussi parfaitement que la Gravure peut le faire, en donnera une idée plus exacte que la description qu'on en feroit ici. L'une a pour Inscription : Départ pour la Chasse aux chiens couchans ; & l'autre La Fontaine de Bacchus. Tout ce que l'on peut en dire ici est qu'ils sont des plus intéressans que l'on connoisse de cet excellent Maître, dont les moindres productions plaisent universellement.]] réalisée par Wauwermens, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Laurent pour le Chevalier d'Orléans grand prieur de France au prix de 3300 frs. [81]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Tableau d'Italie, peint sur toile, en hauteur, représentant la Madelaine aux pieds de notre Seigneur, qui lui apparoît en Jardinier. Sa grandeur est de vingt-six pouces, sur dix-neuf. Quoique ce Tableau soit aussi dans ce Cabinet, d'une grande réputation, & qu'il ait effectivement toutes les qualités que l'on exige dans un bon Ouvrage, il est encore du nombre de ceux dont on n'oseroit nommer l'Auteur au hazard, sans risquer de passer pour téméraire. Je me contenterais donc de dire que sa composition est de bon goût, qu'il est peint avec une fermeté & une vigueur dignes des grands Maîtres, & qu'il doit être regardé comme un morceau excellent, auquel il ne manque qu'un nom convenable à son mérite. (Italie)|Un très-beau Tableau d'Italie, peint sur toile, en hauteur, représentant la Madelaine aux pieds de notre Seigneur, qui lui apparoît en Jardinier. Sa grandeur est de vingt-six pouces, sur dix-neuf. Quoique ce Tableau soit aussi dans ce Cabinet, d'une grande réputation, & qu'il ait effectivement toutes les qualités que l'on exige dans un bon Ouvrage, il est encore du nombre de ceux dont on n'oseroit nommer l'Auteur au hazard, sans risquer de passer pour téméraire. Je me contenterais donc de dire que sa composition est de bon goût, qu'il est peint avec une fermeté & une vigueur dignes des grands Maîtres, & qu'il doit être regardé comme un morceau excellent, auquel il ne manque qu'un nom convenable à son mérite.]] réalisée par Italie, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gojeot au prix de 450 frs. [82]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Tableau, peint sur bois par Metzu. Il porte dix-sept pouces trois quarts de hauteur, sur treize pouces un quart de largeur. Ce Maître est très-estimé en Hollande ainsi qu'en France. Ses Tableaux y sont fort rares & fort courus. Le tems qu'il employoit à les faire, & le peu qu'il a vêcu, en sont, selon les apparences, la véritable raison. Gabriël Metzu étoit de Leyde, où il naquit en 1615. Les Hollandois le regardent comme un de leurs premiers Peintres. Il est vrai qu'il est admirable dans la vérité de ses étoffes & dans la fonte de ses couleurs. Son dessein est exact, & ses Tableaux sont ordinairement brillans & clairs, quoique sans oppositions outrées dans leurs couleurs. Il auroit été à souhaiter seulement, qu'il eût fait un choix plus agréable dans ses modéles de femme ; mais c'est le défaut de presque tous les Maîtres Hollandois qui ont donné dans ce genre de petits Tableaux finis & soignés, souvent agréables dans leur composition, mais dont les caractéres de têtes n'ont pas toujours été d'un beau choix. Ce défaut vient aussi de ce que la plûpart de ces Maîtres y faisoient des Portraits d'après nature, qu'ils étoient obligés de rendre tels qu'ils les voyo. Metzu mourut à Amsterdam en 1658. âgé de quarante-trois ans, après avoir souffert l'opération de la pierre. Le Tableau qui est compris dans ce numero est clair dans toutes ses parties, ce qui le rend très-agréable. Il est fini avec tout le soin dont cet habile homme étoit capable. On y voit une Dame habillée de satin blanc, assise dans sa chambre & qui jouë de la basse de viole. il y a un petit Epagneul qui danse au son de cet instrument. Il n'y a pas jusqu'aux différens meubles de l'Appartement qui n'y soient pas rendus avec une vérité & une exactitude surprenantes. (Metzu)|Un très-beau Tableau, peint sur bois par Metzu. Il porte dix-sept pouces trois quarts de hauteur, sur treize pouces un quart de largeur. Ce Maître est très-estimé en Hollande ainsi qu'en France. Ses Tableaux y sont fort rares & fort courus. Le tems qu'il employoit à les faire, & le peu qu'il a vêcu, en sont, selon les apparences, la véritable raison. Gabriël Metzu étoit de Leyde, où il naquit en 1615. Les Hollandois le regardent comme un de leurs premiers Peintres. Il est vrai qu'il est admirable dans la vérité de ses étoffes & dans la fonte de ses couleurs. Son dessein est exact, & ses Tableaux sont ordinairement brillans & clairs, quoique sans oppositions outrées dans leurs couleurs. Il auroit été à souhaiter seulement, qu'il eût fait un choix plus agréable dans ses modéles de femme ; mais c'est le défaut de presque tous les Maîtres Hollandois qui ont donné dans ce genre de petits Tableaux finis & soignés, souvent agréables dans leur composition, mais dont les caractéres de têtes n'ont pas toujours été d'un beau choix. Ce défaut vient aussi de ce que la plûpart de ces Maîtres y faisoient des Portraits d'après nature, qu'ils étoient obligés de rendre tels qu'ils les voyo. Metzu mourut à Amsterdam en 1658. âgé de quarante-trois ans, après avoir souffert l'opération de la pierre. Le Tableau qui est compris dans ce numero est clair dans toutes ses parties, ce qui le rend très-agréable. Il est fini avec tout le soin dont cet habile homme étoit capable. On y voit une Dame habillée de satin blanc, assise dans sa chambre & qui jouë de la basse de viole. il y a un petit Epagneul qui danse au son de cet instrument. Il n'y a pas jusqu'aux différens meubles de l'Appartement qui n'y soient pas rendus avec une vérité & une exactitude surprenantes.]] réalisée par Metzu, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Laurent au prix de 855 frs. [83]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un grand Tableau, peint sur toile, par un Eléve de Rimbrant, de trente-quatre pouces trois quarts de haut, sur trente-un pouces & demi de large. Ce Tableau représente une femme assise qui s'est endormie en lisant un papier. L'attitude en est simple & naturelle, & il est peint avec beaucoup de vigueur, d'intelligence & de vérité. (Rimbrant)|Un grand Tableau, peint sur toile, par un Eléve de Rimbrant, de trente-quatre pouces trois quarts de haut, sur trente-un pouces & demi de large. Ce Tableau représente une femme assise qui s'est endormie en lisant un papier. L'attitude en est simple & naturelle, & il est peint avec beaucoup de vigueur, d'intelligence & de vérité.]] réalisée par Rimbrant, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gogeot au prix de 232 frs. [84]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Tableau très-piquant, peint sur bois, par David Teniers & de son meilleur tems. Il porte treize pouces trois quarts de hauteur, sur dix-neuf pouces & demi de largeur. Ce morceau est connu parmi les Curieux, sous le nom des Rats de Teniers. Il représente une espéce de Cour de Ferme, avec un puits & plusieurs attirails qui y sont convenables. Au milieu de cette Cour il y a une Païsane assise, qui cherche les puces d'un chat qu'elle tient sur ses genoux. Aux pieds de cette femme on voit courir plusieurs Rats à la suite l'un de l'autre. C'est ce qui lui a fait donner le nom des Rats de Teniers. L'effet de ce Tableau est admirable ; la touche en est fine & légere, & la composition réjouissante. (David Teniers)|Un Tableau très-piquant, peint sur bois, par David Teniers & de son meilleur tems. Il porte treize pouces trois quarts de hauteur, sur dix-neuf pouces & demi de largeur. Ce morceau est connu parmi les Curieux, sous le nom des Rats de Teniers. Il représente une espéce de Cour de Ferme, avec un puits & plusieurs attirails qui y sont convenables. Au milieu de cette Cour il y a une Païsane assise, qui cherche les puces d'un chat qu'elle tient sur ses genoux. Aux pieds de cette femme on voit courir plusieurs Rats à la suite l'un de l'autre. C'est ce qui lui a fait donner le nom des Rats de Teniers. L'effet de ce Tableau est admirable ; la touche en est fine & légere, & la composition réjouissante.]] réalisée par David Teniers, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Julliot au prix de 750 frs. [85]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un excellent Tableau, peint sur bois, par Adrien Van Ostade, appellé communément le bon Ostade. Il porte onze pouces un quart de haut, sur quatorze pouces trois quarts de large. Adrien van Ostade est encore un des ces Maîtres de la Hollande, qui sont inimitables dans leurs Tableaux de choix. Ce Peintre cependant est souvent différent de lui-même, suivant ce qu'il a bien ou médiocrement exécuté ; & ses ouvrages sont ordinairement ou excellens ou médiocres. Dans son beau, il est supérieur à tous ceux qui ont donné dans le même genre. Il est né en 1610 à Lubeck, Ville du Cercle de la basse Saxe en Allemagne. L'amour qu'il avoit eu dès sa plus tendre jeunesse pour la peinture, joint aux dispositions naturelles qu'il se sentoit pour cet Art, l'attira en Hollande. Il entra chez Frans Hals, célébre Peintre de Portraits de ce tems-là, dont la maniere approchoit beaucoup ce celle de Rimbrant, mais qui n'avoit cependant ni tant d'onction dans son pinceau, ni tant de précieux dans son exécution. Ses Portraits sont toujours heurtés & comme faits avec une brosse ; quelquefois durs, mais pleins d'expression & de vérité. Les plus beaux Morceaux que Suyderoef a gravés sont d'après Frans Hals, & cet habile Graveur y a conservé la touche quarrée & large, que l'on trouve dans les originaux. Ostade ne laissa pas de prendre un bon goût dans les études qu'il fit chez Frans Hals, mais il changea bien sa maniere. Comme son penchant l'entraînoit à ne faire que de petits Tableaux, & que peut-être par goût, il se familiarisoit avec les Païsans du lieu, les Ouvriers & les autres gens d'un bas état, il ne s'attacha par la suite qu'à ces sortes de sujets que lui fournissoient de telles compagnies, comme des Fêtes & Nôces de Païsans, des Ateliers d'Ouvriers, des Tabagies, des Cuisines, des Yvrognes, des Batteries, des Bambochades & autres du même genre. Il y réüssit si parfaitement, & les traita avec tant de naïveté & de vérité, qu'il y devin inimitable. C'est même après Rimbrant, celui qui a le mieux entendu l'effet du clair-obscur. Sa couleur est d'une fonte admirable, & ses caracteres de têtes sont très-expressifs. Il me souvient d'une conversation que j'eus à la Haye, à l'occasion d'un Tableau de ce Maître, avec M. de Vasnaer op Dam, Seigneur plein de goût & de connoissances, le plus grand & le plus difficile Curieux de toute la Hollande, mort depuis un an ou environ. C'étoit être très-heureux que d'obtenir de lui la vue de quelques-unes des raretés de son Cabinet, qui néanmoins étoit fourni en quantitié de tout ce que l'on peut voir de plus beau & de plus rare, en chaque genre ; Car rien n'y pouvoit entrer qui ne fut exemt du moindre reproche. Desseins, Estampes, Tableaux, Vernis, Pierres précieuses & gravées, Dendrites, Porcelaines, Bronzes & plusieurs autres singularités s'y trouvoient en nombre & bien choisies. A l'égard des Tableaux, il n'y en avoit que des Maîtres du Pays. Il poussoit la délicatesse jusqu'à n'en vouloir aucun, tel mérite qu'il eût, qui ne fût peint sur cuivre, où sur toile. Ils étoient tous petits, mais d'un choix auquel il seroit difficile d'atteindre autre part, que dans la Hollande, où les Ouvrages de ces Maîtres sont moins sares. Ce Cabinet existe toujours dans le même état. Il est passé, à ce que je crois, entre les mains d'un de Messieurs ses freres. J'avois trouvé accès auprès de ce Seigneur, à la recommandation dont Madame de Morville avoit bien voulu m'honorer. J'ai été le voir toutes les fois que j'ai voyagé en Hollande. Il me recevoit avec bonté, & il avoit la complaisance de me faire voir, de tems en tems, quelques échantillons de ses raretés que j'admirois toujours. Grace qu'il accordoit très-rarement, ou pour mieux dire (soit par singularité ou autrement), grace qu'il n'accordoit jamais à personne, & qu'il refusoit même à plusieurs de ses amis, puisque Madame de Morville, elle-même, pour qui il avoit beaucoup de déférence, ne put jamais, suivant ce qu'elle m'a fait l'honneur de me dire, obtenir de lui la vûe des ses Porcelaines, qu'il tenoit cachées dans des Sous-Terrains. Rien de toutes ses Curiosités, ne paroissoient au-dehors. Tout étoit renfermé, & l'on ne voyait jamais, que ce qu'il vouloit bien que l'on vît. Un jour que je m'entretenois avec lui, des talens des differens Maîtres Hollandois, ainsi que de ceux des grands Peintres Etrangers, en y admirant un de ces Tableaux d'Ostade qui frappent, & attirent les regards, pour ainsi dire malgré soi ; de ces morceaux, enfin, dont la naïveté, & les effets saisissent, & auxquels on ne peut se refuser, quoique leurs sujets, la plûpart du tems, n'ayent rien d'attrayant. "Eh bien, me dit-il, quand on voit chez vous de ces Tableaux supérieurs de nos Maîstres, où la nature est rendue avec autant de finesse, de vérité & d'art, que dans celui-ci, peut-on nous reprocher encore d'être trop attachés à leurs Ouvrages, & de ne point nous sentir piqués du mérite de ceux des autres Nations? Nous avons peut-être tort, ajouta-t-il ; mais nous aimons ces sortes de Piéces, qui nous représentent, au vrai, ce que nous sommes dans l'habitude de voir tous les jours. Nous y reconnaissons les usages, les plaisirs & le tracas de nos Paysans. leur simplicité, leurs amusemens, leur joye, leurs peines, leurs caracteres, leurs passions, leurs vêtemens. Tout y est exprimé dans la plus exacte vérité. Rien n'y est fardé. Ils y sont peints selon leur natyre. Nous croyons les voir & les entendre. Tout y parle : Voilà ce qui nous séduit".Je gardais là-dessus le silence respectuueux qui me convenoit auprès de ce Seigneur. Je sçavois de plus, que je chercherois envain à le faire revenir de cet antousiasme où sont ordinairement tous les Curieux Hollandois, quand ils parlent des ouvrages de leurs Maîtres. Ils conviennent rarement de l'excellence des autres Peintres étangers dont le grand goût les touche peu ; & dans la quantité des Cabinets que l'on y voit, il est extrêmement rare de trouver des Tableaux d'autres Peintres que les leurs. Je me contentai donc de le contredire intérieurement, non pas de ce qu'il admiroit une chose qui effectivement le méritoit, mais de ce qu'il ne convenoit pas pas du mérite supérieur de tant d'excellens Morceaux qui l'emportent de beaucoup dans les parties essentielles sur les productions de leurs Maîtres, aux talens desquels, cependant, personne ne refuse la justice qui leur est dûë. Revenos à notre Peintre, que j'ai perdu de vûë pour quelques momens par cette digression, que je n'ai faite que pour faire connoître la passion, peut être outrée, que les curieux d'Hollande ont pour les Tableaux de leurs Peintres, au préjudice des autres, dont peu ressentent les vraïes beautés. Il en est de même des dessins. On ne doit plus être étonné après cela, des prix ausquels ils poussent leurs ouvrages. Ostade choisit la Ville de Harlem pour son séjour. il y fut beaucoup occupé. Mais la crainte qu'il eut de l'approche des Troupes Françoises en 1672. lui fit prendre le parti de se retirer dans son Païs. Il partit pour Amsterdam afin de s'y embarquer ; il y fut retenu par les ouvrages que lui procura un Curieux, chez lequel il logeoit, & enfin il y mourut l'an 1685. étant âgé de 75 ans. Le Tableau de ce Maître qui est contenu dans le présent numero est de son meilleur tems, & des plus fini. Il représente plusieurs Païsans qui se rejoüissent ensemble. La varieté des caractères & la diversité des actions le rendent trèsUL amusant. Le clair-obscur y est parfaitement bien répandu, & l'effet en est admirable. On ne connoit en France le vrai mérite de ces Tableaux que depuis quelques années, parce qu'il n'y a que depuis ce tems, qu'on y en apporte de précieux, qui en ont établi la réputation, & qui les font beaucoup rechercher. Adrien avoit pour Eleve un frere, que l'on nommoit Isaac. Ce dernier étoit le plus jeune. On confond quelquefois ses Ouvrages avec ceux de son Frere. Isaac mourut trop-tôt pour avoir pû se perfectionner dans la peinture. Ses Tableaux n'approchent ni du fini, ni de l'intelligence de ceux d'Adrien. Son pinceau est ordinairement sec ou dur. Le dessin y est négligé. On fait à peu près le même reproche à Adrien, que l'on accuse d'avoir toujours tenu ses Figures trop courtes. Quel est le Peintre aux ouvrages duquel on ne puisse trouver à redire ? (Adrien Van Ostade)|Un excellent Tableau, peint sur bois, par Adrien Van Ostade, appellé communément le bon Ostade. Il porte onze pouces un quart de haut, sur quatorze pouces trois quarts de large. Adrien van Ostade est encore un des ces Maîtres de la Hollande, qui sont inimitables dans leurs Tableaux de choix. Ce Peintre cependant est souvent différent de lui-même, suivant ce qu'il a bien ou médiocrement exécuté ; & ses ouvrages sont ordinairement ou excellens ou médiocres. Dans son beau, il est supérieur à tous ceux qui ont donné dans le même genre. Il est né en 1610 à Lubeck, Ville du Cercle de la basse Saxe en Allemagne. L'amour qu'il avoit eu dès sa plus tendre jeunesse pour la peinture, joint aux dispositions naturelles qu'il se sentoit pour cet Art, l'attira en Hollande. Il entra chez Frans Hals, célébre Peintre de Portraits de ce tems-là, dont la maniere approchoit beaucoup ce celle de Rimbrant, mais qui n'avoit cependant ni tant d'onction dans son pinceau, ni tant de précieux dans son exécution. Ses Portraits sont toujours heurtés & comme faits avec une brosse ; quelquefois durs, mais pleins d'expression & de vérité. Les plus beaux Morceaux que Suyderoef a gravés sont d'après Frans Hals, & cet habile Graveur y a conservé la touche quarrée & large, que l'on trouve dans les originaux. Ostade ne laissa pas de prendre un bon goût dans les études qu'il fit chez Frans Hals, mais il changea bien sa maniere. Comme son penchant l'entraînoit à ne faire que de petits Tableaux, & que peut-être par goût, il se familiarisoit avec les Païsans du lieu, les Ouvriers & les autres gens d'un bas état, il ne s'attacha par la suite qu'à ces sortes de sujets que lui fournissoient de telles compagnies, comme des Fêtes & Nôces de Païsans, des Ateliers d'Ouvriers, des Tabagies, des Cuisines, des Yvrognes, des Batteries, des Bambochades & autres du même genre. Il y réüssit si parfaitement, & les traita avec tant de naïveté & de vérité, qu'il y devin inimitable. C'est même après Rimbrant, celui qui a le mieux entendu l'effet du clair-obscur. Sa couleur est d'une fonte admirable, & ses caracteres de têtes sont très-expressifs. Il me souvient d'une conversation que j'eus à la Haye, à l'occasion d'un Tableau de ce Maître, avec M. de Vasnaer op Dam, Seigneur plein de goût & de connoissances, le plus grand & le plus difficile Curieux de toute la Hollande, mort depuis un an ou environ. C'étoit être très-heureux que d'obtenir de lui la vue de quelques-unes des raretés de son Cabinet, qui néanmoins étoit fourni en quantitié de tout ce que l'on peut voir de plus beau & de plus rare, en chaque genre ; Car rien n'y pouvoit entrer qui ne fut exemt du moindre reproche. Desseins, Estampes, Tableaux, Vernis, Pierres précieuses & gravées, Dendrites, Porcelaines, Bronzes & plusieurs autres singularités s'y trouvoient en nombre & bien choisies. A l'égard des Tableaux, il n'y en avoit que des Maîtres du Pays. Il poussoit la délicatesse jusqu'à n'en vouloir aucun, tel mérite qu'il eût, qui ne fût peint sur cuivre, où sur toile. Ils étoient tous petits, mais d'un choix auquel il seroit difficile d'atteindre autre part, que dans la Hollande, où les Ouvrages de ces Maîtres sont moins sares. Ce Cabinet existe toujours dans le même état. Il est passé, à ce que je crois, entre les mains d'un de Messieurs ses freres. J'avois trouvé accès auprès de ce Seigneur, à la recommandation dont Madame de Morville avoit bien voulu m'honorer. J'ai été le voir toutes les fois que j'ai voyagé en Hollande. Il me recevoit avec bonté, & il avoit la complaisance de me faire voir, de tems en tems, quelques échantillons de ses raretés que j'admirois toujours. Grace qu'il accordoit très-rarement, ou pour mieux dire (soit par singularité ou autrement), grace qu'il n'accordoit jamais à personne, & qu'il refusoit même à plusieurs de ses amis, puisque Madame de Morville, elle-même, pour qui il avoit beaucoup de déférence, ne put jamais, suivant ce qu'elle m'a fait l'honneur de me dire, obtenir de lui la vûe des ses Porcelaines, qu'il tenoit cachées dans des Sous-Terrains. Rien de toutes ses Curiosités, ne paroissoient au-dehors. Tout étoit renfermé, & l'on ne voyait jamais, que ce qu'il vouloit bien que l'on vît. Un jour que je m'entretenois avec lui, des talens des differens Maîtres Hollandois, ainsi que de ceux des grands Peintres Etrangers, en y admirant un de ces Tableaux d'Ostade qui frappent, & attirent les regards, pour ainsi dire malgré soi ; de ces morceaux, enfin, dont la naïveté, & les effets saisissent, & auxquels on ne peut se refuser, quoique leurs sujets, la plûpart du tems, n'ayent rien d'attrayant. "Eh bien, me dit-il, quand on voit chez vous de ces Tableaux supérieurs de nos Maîstres, où la nature est rendue avec autant de finesse, de vérité & d'art, que dans celui-ci, peut-on nous reprocher encore d'être trop attachés à leurs Ouvrages, & de ne point nous sentir piqués du mérite de ceux des autres Nations? Nous avons peut-être tort, ajouta-t-il ; mais nous aimons ces sortes de Piéces, qui nous représentent, au vrai, ce que nous sommes dans l'habitude de voir tous les jours. Nous y reconnaissons les usages, les plaisirs & le tracas de nos Paysans. leur simplicité, leurs amusemens, leur joye, leurs peines, leurs caracteres, leurs passions, leurs vêtemens. Tout y est exprimé dans la plus exacte vérité. Rien n'y est fardé. Ils y sont peints selon leur natyre. Nous croyons les voir & les entendre. Tout y parle : Voilà ce qui nous séduit".Je gardais là-dessus le silence respectuueux qui me convenoit auprès de ce Seigneur. Je sçavois de plus, que je chercherois envain à le faire revenir de cet antousiasme où sont ordinairement tous les Curieux Hollandois, quand ils parlent des ouvrages de leurs Maîtres. Ils conviennent rarement de l'excellence des autres Peintres étangers dont le grand goût les touche peu ; & dans la quantité des Cabinets que l'on y voit, il est extrêmement rare de trouver des Tableaux d'autres Peintres que les leurs. Je me contentai donc de le contredire intérieurement, non pas de ce qu'il admiroit une chose qui effectivement le méritoit, mais de ce qu'il ne convenoit pas pas du mérite supérieur de tant d'excellens Morceaux qui l'emportent de beaucoup dans les parties essentielles sur les productions de leurs Maîtres, aux talens desquels, cependant, personne ne refuse la justice qui leur est dûë. Revenos à notre Peintre, que j'ai perdu de vûë pour quelques momens par cette digression, que je n'ai faite que pour faire connoître la passion, peut être outrée, que les curieux d'Hollande ont pour les Tableaux de leurs Peintres, au préjudice des autres, dont peu ressentent les vraïes beautés. Il en est de même des dessins. On ne doit plus être étonné après cela, des prix ausquels ils poussent leurs ouvrages. Ostade choisit la Ville de Harlem pour son séjour. il y fut beaucoup occupé. Mais la crainte qu'il eut de l'approche des Troupes Françoises en 1672. lui fit prendre le parti de se retirer dans son Païs. Il partit pour Amsterdam afin de s'y embarquer ; il y fut retenu par les ouvrages que lui procura un Curieux, chez lequel il logeoit, & enfin il y mourut l'an 1685. étant âgé de 75 ans. Le Tableau de ce Maître qui est contenu dans le présent numero est de son meilleur tems, & des plus fini. Il représente plusieurs Païsans qui se rejoüissent ensemble. La varieté des caractères & la diversité des actions le rendent trèsUL amusant. Le clair-obscur y est parfaitement bien répandu, & l'effet en est admirable. On ne connoit en France le vrai mérite de ces Tableaux que depuis quelques années, parce qu'il n'y a que depuis ce tems, qu'on y en apporte de précieux, qui en ont établi la réputation, & qui les font beaucoup rechercher. Adrien avoit pour Eleve un frere, que l'on nommoit Isaac. Ce dernier étoit le plus jeune. On confond quelquefois ses Ouvrages avec ceux de son Frere. Isaac mourut trop-tôt pour avoir pû se perfectionner dans la peinture. Ses Tableaux n'approchent ni du fini, ni de l'intelligence de ceux d'Adrien. Son pinceau est ordinairement sec ou dur. Le dessin y est négligé. On fait à peu près le même reproche à Adrien, que l'on accuse d'avoir toujours tenu ses Figures trop courtes. Quel est le Peintre aux ouvrages duquel on ne puisse trouver à redire ?]] réalisée par Adrien Van Ostade, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 1051 [ou] 1031 frs. [86]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Tableau d'Adrien Van Ostade, peint aussi sur bois, & qui porte quinze pouces de haut sur treize pouces de large. Ce dernier Tableau représente plusieurs Pïsans qui sont à table avec une femme & un petit enfant, auquel un de ces Païsans présente un gâteau : on en voit dans le fond plusieurs autres qui fument. Ce Morceau n'est pas moins intéssant que le précédent : il est aussi du meilleur tems de ce Maître, & fini avec le même soin. M. de Fonspertuis a dû la joüissance de ce Tableau d'Ostade, ainsi que du précédent, à la complaisance de M. Deucher de Basle, à qui il appartenoient ; malgré l'attachement que ce Curieux avoit pour pour ces deux Morceaux, il ne put resister aux insistances réïterées que lui fit son ami, de lui en abandonner la possession. (Adrien Van Ostade)|Un autre Tableau d'Adrien Van Ostade, peint aussi sur bois, & qui porte quinze pouces de haut sur treize pouces de large. Ce dernier Tableau représente plusieurs Pïsans qui sont à table avec une femme & un petit enfant, auquel un de ces Païsans présente un gâteau : on en voit dans le fond plusieurs autres qui fument. Ce Morceau n'est pas moins intéssant que le précédent : il est aussi du meilleur tems de ce Maître, & fini avec le même soin. M. de Fonspertuis a dû la joüissance de ce Tableau d'Ostade, ainsi que du précédent, à la complaisance de M. Deucher de Basle, à qui il appartenoient ; malgré l'attachement que ce Curieux avoit pour pour ces deux Morceaux, il ne put resister aux insistances réïterées que lui fit son ami, de lui en abandonner la possession.]] réalisée par Adrien Van Ostade, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Protot au prix de 664 frs. [87]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Tableau, des premier de ce Cabinet, peint sur bois, par Rubens, haut de vingt-deux pouces & large e trente pouces. Ce Tableau représente Orphée aux enfers, à qui Pluton & Proserpine, placés sur leur Thrône, permettent d'emmener la femme d'Euridice. Ce Morceau est d'un coloris vigoureux ; tel que Rubens l'avoit ordinairement. Il est extrêment fini : sa forme est convenable pour un Cabinet : le sujet & son ordonnance sont grands & agréables. on sçait qu'il est très-rare de rencontrer des Tableaux de Chevalet de cet excellent Maître ; ils sont trop recherchés pour être communs. Mais il est encore plus difficile d'entrouver dont la composition soit en même tems historique & gracieuse, & qui soient finis avec autant de soin que l'est celui-ci. On ne voit guéres que des Esquisses qui, quoique legerement tracées, ne laissent pas de plaire encore aux Amateurs, par la difficulté de pouvoir s'en procurer de plus arrêtés. (Rubens)|Un autre Tableau, des premier de ce Cabinet, peint sur bois, par Rubens, haut de vingt-deux pouces & large e trente pouces. Ce Tableau représente Orphée aux enfers, à qui Pluton & Proserpine, placés sur leur Thrône, permettent d'emmener la femme d'Euridice. Ce Morceau est d'un coloris vigoureux ; tel que Rubens l'avoit ordinairement. Il est extrêment fini : sa forme est convenable pour un Cabinet : le sujet & son ordonnance sont grands & agréables. on sçait qu'il est très-rare de rencontrer des Tableaux de Chevalet de cet excellent Maître ; ils sont trop recherchés pour être communs. Mais il est encore plus difficile d'entrouver dont la composition soit en même tems historique & gracieuse, & qui soient finis avec autant de soin que l'est celui-ci. On ne voit guéres que des Esquisses qui, quoique legerement tracées, ne laissent pas de plaire encore aux Amateurs, par la difficulté de pouvoir s'en procurer de plus arrêtés.]] réalisée par Rubens, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Pasquier au prix de 960 frs. [88]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Tableau précieux, peint sur bois par le Chevalier Vander Werf, de treize pouces un quart de haut, sur dix pouces un quart de large. Adrien Adrien Vander Werf est le Peintre de toute la Hollande dont les Tableaux sont les plus rares ; on les trouve, même encore plus difficilement, que ceux de Mieris : la raison en est sensible ; il mettoit trop de tems à les finir, pour en avoir pû faire un grand nombre. Outre cela l'Electeur Palatin qui possedoit à Dusseldorf le plus beau Cabinet de Maîtres Flamans, qui soit en Europe, avoit tant d'amour pour ses Ouvrages, qu'il les enlevoit presque tous. Il engagea par marché Vander Werf ; non seulement à n'employer que pour lui la moitié au moins de chaque année, mais il se réserva encore le droit de choisir ce qui lui plairoit, dans tout ce qu'il pourroit faire pendant le reste du tems qu'il lui laissoit libre. Ce Peintre est un de ces Artistes d'un mérite éminent, rare & presqu'unique. La partie dans laquelle il a excellé, sans sans pouvoir être mis en parallele avec aucun autre, c'est ce beau fini & cette fonte admirable ce couleurs, qu'il a sçû donner à ses chairs & à ses draperies. Le sujet du Tableau qui forme ce numero, représente une Vierge soutenant l'Enfant Jesus couché sur une terrase couverte d'une draperie bleuë, & à qui Saint Joseph présente une branche de Cerisier, garnie de fruit. La composition de ce Morceau est aimable & remplie de grace. le fini y est poussé à un degré surprenant. L'ordonnance est une des plus agréables que ce Maître ait imaginées. Il ne choisissoit guéres que que des sujets tristes, qu'il sçavoit néanmois rendre intéressans, par la beauté du travail. Celui que M. de la Boëxiere possede, dont la composition est des plus riche & des pluq séduisante, se trouve peut-être le seul que ce Peintre ait traité dans un goût galant. Il est est vrai que l'on reproche quelquefois à cet excellent Maître d'avoir donné à ses carnations un couleur trop éloignée de la nature, & trop ressemblante à de l'yvoire, ou à de l'ardoise. Ses draperies même, tiennent un peu de ces couleurs : elles tranchent quelquefois trop sur le fond, & rendent ses Figures découpées. Il regbe ordinnairement un froid & une ùd'egalité de ton dans ses ouvrages, qui souvent en empêchent tout l'effet. Mais ce Tableau compris dans ce numero, a d'autant plus de mérite, qu'il s'écarte totalement de ce défaud. Il est peint vigoureusement et sans crudité. L'effet en est admirable, quoique d'un fini surprenant. Les chairs y sont animées, & le corps nud de l'Enfant Jesus est peint d'une couleur tout à fait opposée à sa maniere ordinaire. Wander Werf étoit de Rotterdam où il naquit en 1659. Eglon Vander Neer, excellent Peintre, dont les productions sont aussi extrêmement rares & recherchées, chez qui il passa quelques années, fut celui de ses Matres à la maniere duquel il s'attacha le plus. Il profita si bien chez lui, qu'avec les dispositions naturelles qu'il avoit pour cet art, il le surpassa de beaucoup, quoiqu'il fût d'un mérite distingué. Il mourut dans la même Ville où il étoit né, à l'âge de soixante-huit ans en 1727. Ce fut l'Electeur Palatin qui le créa Chevalier, nom qui le distingue de son frere, aussi Peintre, mais qui lui étoit bien inférieur. Ce Prince de satisfit toujours généreusement, & par la suite il fut si content des soins que Wander Werf donnoit de plus en plus aux Tableaux qu'il lui commandoit, que croyant ne le pas assez récompenser, en augmentant sa pension, il voulut, pour lui témoigner encore mieux l'excès de sa satisfaction, l'honorer du Titre de Chevalier, reversible à ses descendans. Il lui permit d'ajoûter à ses Armes une partie des Electorales, & joignit à toutes ces faveur son Portrait enrichi de Diamans. (Vander Werf)|Un autre Tableau précieux, peint sur bois par le Chevalier Vander Werf, de treize pouces un quart de haut, sur dix pouces un quart de large. Adrien Adrien Vander Werf est le Peintre de toute la Hollande dont les Tableaux sont les plus rares ; on les trouve, même encore plus difficilement, que ceux de Mieris : la raison en est sensible ; il mettoit trop de tems à les finir, pour en avoir pû faire un grand nombre. Outre cela l'Electeur Palatin qui possedoit à Dusseldorf le plus beau Cabinet de Maîtres Flamans, qui soit en Europe, avoit tant d'amour pour ses Ouvrages, qu'il les enlevoit presque tous. Il engagea par marché Vander Werf ; non seulement à n'employer que pour lui la moitié au moins de chaque année, mais il se réserva encore le droit de choisir ce qui lui plairoit, dans tout ce qu'il pourroit faire pendant le reste du tems qu'il lui laissoit libre. Ce Peintre est un de ces Artistes d'un mérite éminent, rare & presqu'unique. La partie dans laquelle il a excellé, sans sans pouvoir être mis en parallele avec aucun autre, c'est ce beau fini & cette fonte admirable ce couleurs, qu'il a sçû donner à ses chairs & à ses draperies. Le sujet du Tableau qui forme ce numero, représente une Vierge soutenant l'Enfant Jesus couché sur une terrase couverte d'une draperie bleuë, & à qui Saint Joseph présente une branche de Cerisier, garnie de fruit. La composition de ce Morceau est aimable & remplie de grace. le fini y est poussé à un degré surprenant. L'ordonnance est une des plus agréables que ce Maître ait imaginées. Il ne choisissoit guéres que que des sujets tristes, qu'il sçavoit néanmois rendre intéressans, par la beauté du travail. Celui que M. de la Boëxiere possede, dont la composition est des plus riche & des pluq séduisante, se trouve peut-être le seul que ce Peintre ait traité dans un goût galant. Il est est vrai que l'on reproche quelquefois à cet excellent Maître d'avoir donné à ses carnations un couleur trop éloignée de la nature, & trop ressemblante à de l'yvoire, ou à de l'ardoise. Ses draperies même, tiennent un peu de ces couleurs : elles tranchent quelquefois trop sur le fond, & rendent ses Figures découpées. Il regbe ordinnairement un froid & une ùd'egalité de ton dans ses ouvrages, qui souvent en empêchent tout l'effet. Mais ce Tableau compris dans ce numero, a d'autant plus de mérite, qu'il s'écarte totalement de ce défaud. Il est peint vigoureusement et sans crudité. L'effet en est admirable, quoique d'un fini surprenant. Les chairs y sont animées, & le corps nud de l'Enfant Jesus est peint d'une couleur tout à fait opposée à sa maniere ordinaire. Wander Werf étoit de Rotterdam où il naquit en 1659. Eglon Vander Neer, excellent Peintre, dont les productions sont aussi extrêmement rares & recherchées, chez qui il passa quelques années, fut celui de ses Matres à la maniere duquel il s'attacha le plus. Il profita si bien chez lui, qu'avec les dispositions naturelles qu'il avoit pour cet art, il le surpassa de beaucoup, quoiqu'il fût d'un mérite distingué. Il mourut dans la même Ville où il étoit né, à l'âge de soixante-huit ans en 1727. Ce fut l'Electeur Palatin qui le créa Chevalier, nom qui le distingue de son frere, aussi Peintre, mais qui lui étoit bien inférieur. Ce Prince de satisfit toujours généreusement, & par la suite il fut si content des soins que Wander Werf donnoit de plus en plus aux Tableaux qu'il lui commandoit, que croyant ne le pas assez récompenser, en augmentant sa pension, il voulut, pour lui témoigner encore mieux l'excès de sa satisfaction, l'honorer du Titre de Chevalier, reversible à ses descendans. Il lui permit d'ajoûter à ses Armes une partie des Electorales, & joignit à toutes ces faveur son Portrait enrichi de Diamans.]] réalisée par Vander Werf, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Pasquier au prix de 1400.5 frs. [89]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Le jeune David, jouant de la harpe devant Saül ; Tableau peint sur bois par Bramer. Il a vingt-quatre pouces de haut, sur dix-neuf pouces de large. Ce Morceau est si bien peint, & si bien entendu de lumiere, qu'il paroît ausi beau que s'il étoit peint par Rimbrant. Bramer est celui qui a le plus approché de sa maniere. il étoit un de ses Disciples. (Bramer)|Le jeune David, jouant de la harpe devant Saül ; Tableau peint sur bois par Bramer. Il a vingt-quatre pouces de haut, sur dix-neuf pouces de large. Ce Morceau est si bien peint, & si bien entendu de lumiere, qu'il paroît ausi beau que s'il étoit peint par Rimbrant. Bramer est celui qui a le plus approché de sa maniere. il étoit un de ses Disciples.]] réalisée par Bramer, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Laurent au prix de 120 frs. [92]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Portrait d'homme, parfaitement peint sur toile par Wandyck, de forme ovale, & renfermé dans une bordure quarée. Il porte vingt-trois pouces & demi de hauteur, sur dix-neuf pouces & demi de largeur. Personne n'ignore le mérite de ce grand Maître, supérieur à tout autre dans ce genre, & dont les portraits sont si recherchés pour les graces, l'expression, la finesse & la vérité avec lesquelles il les peignoit. (Wandyck)|Un très-beau Portrait d'homme, parfaitement peint sur toile par Wandyck, de forme ovale, & renfermé dans une bordure quarée. Il porte vingt-trois pouces & demi de hauteur, sur dix-neuf pouces & demi de largeur. Personne n'ignore le mérite de ce grand Maître, supérieur à tout autre dans ce genre, & dont les portraits sont si recherchés pour les graces, l'expression, la finesse & la vérité avec lesquelles il les peignoit.]] réalisée par Wandyck, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Slodtz au prix de 801 frs. [94]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre Portrait très-recommendable, qui est celui de thomas Parck, Anglois. Il est de même forme & grandeur que le précédent, & peut lui servir de Pendant. il est aussi peint sur toile par Wandyck, & renfermé pareillement dans une bordure quarrée. Il es t peu de personnes qui n'ayent ebtendu parler de Thomas Parck, qui a vécu jusqu'à l'âge de cent cinquante-deux ans. Lorqu'il fut présenté à Charles I. Roi d'Angleterre, le 9 Octobre 1635. il avoît vû Edouard VI. Henri VII. Elisabeth, Jacques VI. & Charles I. pere du Roi Jacques II. Ainsi,, il avoit vû dans son Pays dix Rois & trois changemens de Religion. Il mourut Catholique Romain. Il fit une fois pénitence à la porte d'une Eglise, le cierge à la main, & couvert d'un drap blanc, selon l'usage de ce Royaume, ayant été convaincu en Justice d'avoir abusé une fille encore jeune, dont il eut un enfant, étant alors âgé de cent ans. Il mourut sans ressentir aucune douleur, & sans autre maladie que la seule défaillance de nature. pour les lots nos.449 & 450 Il suffit de dire, pour faire l'éloge de ce tableau, que M. Rigaud le possédoit de son vivant, & qu'il le regardoit comme une des plus belles choses de son Cabinet. Cet excellent Peintre étoit juge compétent dans cette partie, & personne n'en pouvoit mieux ressentir les beautés. C'est un chef-d'oeuvre de l'art dont l'effet est surprenant. il est touché avec plus de fermeté & plus de liberté que Wandyck n'avoit coûtume d'en mettre dans ses Portraits, & c'est en partie ce qui en fait le mérite. Il a été peint d'après nature par Wandyck, qui en fit présent à M. Jabac, son ami, qui lui même le vit peindre à Londres. Après sa mort, M. Rigaud l'obtint d'un des héritiers de M. Jabac, & enfin M. de Fonspertuis en fit l'cquisition. On prétend que Wandyck en a fait un second où il a mis des mains, & qu'on l'envoya à Louis XIV. en 1692. J'ignore ce qu'il est devenu.W (Wandyck)|Un autre Portrait très-recommendable, qui est celui de thomas Parck, Anglois. Il est de même forme & grandeur que le précédent, & peut lui servir de Pendant. il est aussi peint sur toile par Wandyck, & renfermé pareillement dans une bordure quarrée. Il es t peu de personnes qui n'ayent ebtendu parler de Thomas Parck, qui a vécu jusqu'à l'âge de cent cinquante-deux ans. Lorqu'il fut présenté à Charles I. Roi d'Angleterre, le 9 Octobre 1635. il avoît vû Edouard VI. Henri VII. Elisabeth, Jacques VI. & Charles I. pere du Roi Jacques II. Ainsi,, il avoit vû dans son Pays dix Rois & trois changemens de Religion. Il mourut Catholique Romain. Il fit une fois pénitence à la porte d'une Eglise, le cierge à la main, & couvert d'un drap blanc, selon l'usage de ce Royaume, ayant été convaincu en Justice d'avoir abusé une fille encore jeune, dont il eut un enfant, étant alors âgé de cent ans. Il mourut sans ressentir aucune douleur, & sans autre maladie que la seule défaillance de nature. pour les lots nos.449 & 450 Il suffit de dire, pour faire l'éloge de ce tableau, que M. Rigaud le possédoit de son vivant, & qu'il le regardoit comme une des plus belles choses de son Cabinet. Cet excellent Peintre étoit juge compétent dans cette partie, & personne n'en pouvoit mieux ressentir les beautés. C'est un chef-d'oeuvre de l'art dont l'effet est surprenant. il est touché avec plus de fermeté & plus de liberté que Wandyck n'avoit coûtume d'en mettre dans ses Portraits, & c'est en partie ce qui en fait le mérite. Il a été peint d'après nature par Wandyck, qui en fit présent à M. Jabac, son ami, qui lui même le vit peindre à Londres. Après sa mort, M. Rigaud l'obtint d'un des héritiers de M. Jabac, & enfin M. de Fonspertuis en fit l'cquisition. On prétend que Wandyck en a fait un second où il a mis des mains, & qu'on l'envoya à Louis XIV. en 1692. J'ignore ce qu'il est devenu.W]] réalisée par Wandyck, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Slodtz au prix de 801 frs. [95]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux très-jolis Paysages ornés d'Architecture, d'une composition agréable, clairs & piquants, & peints sur Toile par le bon Patel, ou Patel le tué, dans son meilleur tems. Ils ont chacun dix-sept pouces un quart de hauteur, sur vingt-trois pouces & demi de largeur. (Patel)|Deux très-jolis Paysages ornés d'Architecture, d'une composition agréable, clairs & piquants, & peints sur Toile par le bon Patel, ou Patel le tué, dans son meilleur tems. Ils ont chacun dix-sept pouces un quart de hauteur, sur vingt-trois pouces & demi de largeur.]] réalisée par Patel, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gouy au prix de 291 frs. [96]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un parfaitement beau Tableau peint sur toile en hauteur, par Mignon Maître Hollandois. il a trente-trois pouces de haut, sur vingt-six de large. Ce Tableau représente de Fruits, des Fleurs, des Poissons, des Insectes & autres Animaux. Ce Peintre est un de ceux qui ont excellé dans ce genre. On trouve de ses Tableaux dans les plus grands Cabinets. Il groupoit parfaitement ses Fleurs & ses Fruits ; & les différens Insectes & autres Animaux dont il les ornoit, les rendent agréables & amusans. Sa couleur est transparente & fondue, sans sécheresse. il ne Faisoit rien que d'après nature, ce qui donne une grande vérité à tout ce qu'il a voulu imiter. on le met au nombre des Matre Hollandois, quoiqu'il fût né à Francfort en 1640. mais il vint fort jeune à Utrecht chez Jean David de Heem, excellent Peintre du même genre, qui sedonda à merveille les heureuses dispositions qu'il trouva dans son Eleve. Le Tableau inséré dans ce numero, est un des beaux qui soient sortis de la main de Mignon. (Mignon)|Un parfaitement beau Tableau peint sur toile en hauteur, par Mignon Maître Hollandois. il a trente-trois pouces de haut, sur vingt-six de large. Ce Tableau représente de Fruits, des Fleurs, des Poissons, des Insectes & autres Animaux. Ce Peintre est un de ceux qui ont excellé dans ce genre. On trouve de ses Tableaux dans les plus grands Cabinets. Il groupoit parfaitement ses Fleurs & ses Fruits ; & les différens Insectes & autres Animaux dont il les ornoit, les rendent agréables & amusans. Sa couleur est transparente & fondue, sans sécheresse. il ne Faisoit rien que d'après nature, ce qui donne une grande vérité à tout ce qu'il a voulu imiter. on le met au nombre des Matre Hollandois, quoiqu'il fût né à Francfort en 1640. mais il vint fort jeune à Utrecht chez Jean David de Heem, excellent Peintre du même genre, qui sedonda à merveille les heureuses dispositions qu'il trouva dans son Eleve. Le Tableau inséré dans ce numero, est un des beaux qui soient sortis de la main de Mignon.]] réalisée par Mignon, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Pasquier au prix de 400 frs. [97]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un grand Tableau des plus piquans, peint sur toile par Rubens, de cinquante-six pouces de haut sur quarante-six pouces de large. Cet exellent morceaux représente un Fleuve entouré de Roseaux, qui se repose sur son Urne. La Figure est grande, majestueuse & d'un dessein Suelte* note en bas de page : Terme qui donne l'idée d'un Morceau exécuté avec grace & légereté, d'une maniere dégagée & un peu allongée. Il est l'opposé du goût lourd & écrasé. On en fait usage en parlant du Dessin, de la Peinture, de la Sculpture, & même dans l'Architecture., ce qui n'est pas ordinaire à ce Peintre. il est peint d'une légéreté étonnante. L'effet en est brillant & admirable. En un mot, il peut-être comparé, dans son genre, à ce que Rubens a fait de plus beau. Monsieur Rigaud qui l'a possedé, le regardoit comme une des plus belles choses qu'ait faites de grand Maître. (Rubens)|Un grand Tableau des plus piquans, peint sur toile par Rubens, de cinquante-six pouces de haut sur quarante-six pouces de large. Cet exellent morceaux représente un Fleuve entouré de Roseaux, qui se repose sur son Urne. La Figure est grande, majestueuse & d'un dessein Suelte* note en bas de page : Terme qui donne l'idée d'un Morceau exécuté avec grace & légereté, d'une maniere dégagée & un peu allongée. Il est l'opposé du goût lourd & écrasé. On en fait usage en parlant du Dessin, de la Peinture, de la Sculpture, & même dans l'Architecture., ce qui n'est pas ordinaire à ce Peintre. il est peint d'une légéreté étonnante. L'effet en est brillant & admirable. En un mot, il peut-être comparé, dans son genre, à ce que Rubens a fait de plus beau. Monsieur Rigaud qui l'a possedé, le regardoit comme une des plus belles choses qu'ait faites de grand Maître.]] réalisée par Rubens, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 1401 frs. [98]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-beau Tableau peint sur toile par Honder Coter. Il a six pieds & demi de haut, sur cinq pieds neuf pouces de large. Le Sujet de ce Tableau est ordinaire à ce Peintre. Ce sont divers Oiseaux vivans & répandus dans un Paysage, comme Paons, Canards, Coqs, Poules &c. Celui-ci est un des ses meilleurs. (Honder Coter)|Un très-beau Tableau peint sur toile par Honder Coter. Il a six pieds & demi de haut, sur cinq pieds neuf pouces de large. Le Sujet de ce Tableau est ordinaire à ce Peintre. Ce sont divers Oiseaux vivans & répandus dans un Paysage, comme Paons, Canards, Coqs, Poules &c. Celui-ci est un des ses meilleurs.]] réalisée par Honder Coter, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 301.1 frs. [101]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux petits Paysages de forme ronde, peints sur bois par Gaufredi Maître Italien, qui réussissoit dans différentes vuës qu'il faisoit d'après nature. Leur forme est ronde ; ils sont renfermés dans des bordures quarrées, & n'ont que six pouces trois quarts de diametre. (Gaufredi)|Deux petits Paysages de forme ronde, peints sur bois par Gaufredi Maître Italien, qui réussissoit dans différentes vuës qu'il faisoit d'après nature. Leur forme est ronde ; ils sont renfermés dans des bordures quarrées, & n'ont que six pouces trois quarts de diametre.]] réalisée par Gaufredi, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Perrier au prix de 96.1 frs. [102]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un excellent Paysage peint sur toile par Bartholomé Breenbergh. Il porte quinze pouces trois quarts de haut, sur vingt-trois pouces de large. C'est une des meilleurs Païsagistes de la Hollande. Ses Ouvrages se ressentent de son Voyage en Italie : Toutes les Etudes qu'il fit d'apres les anciens & beaux morceaux d'Archietcture que l'on y voit, servent ordinairement de fond à ses Tableaux, ce qui les orne infiniment, & les rend bien plus sçavans, que ceux des autres Maîtres Hollandois qui ont donné dans le même genre. ses Tableaux sont aimés, & recherchés. Il sont ordinairement clairs & agréables. (Bartholomé Breenbergh)|Un excellent Paysage peint sur toile par Bartholomé Breenbergh. Il porte quinze pouces trois quarts de haut, sur vingt-trois pouces de large. C'est une des meilleurs Païsagistes de la Hollande. Ses Ouvrages se ressentent de son Voyage en Italie : Toutes les Etudes qu'il fit d'apres les anciens & beaux morceaux d'Archietcture que l'on y voit, servent ordinairement de fond à ses Tableaux, ce qui les orne infiniment, & les rend bien plus sçavans, que ceux des autres Maîtres Hollandois qui ont donné dans le même genre. ses Tableaux sont aimés, & recherchés. Il sont ordinairement clairs & agréables.]] réalisée par Bartholomé Breenbergh, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Perrier au prix de 205 frs. [105]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un fort joli Paysage peint sur toile, en hauteur, par Wynants Holandois. Il a treize pouces un quart, sur onze pouces. Ce Maître est peu connu en France ; & ses Tableaux n'y sont pas communs. C'est un des bons Païsagistes de la Hollande ; ses Ouvrages y sont chers & estimés. Sa touche est ferme & vigoureuse, quoique son Pinceau soit moelleux. Ses Tableaux font toujours beaucoup d'effet. Les Figures que l'on voit dans ses Paysages, sont ordinairement d'Adrien Vanden Velde ou de Wauwermens, quelquefois d'Adrien van Ostade. Dans celui-ci elles se trouvent de Vanden Velde. (Wynants)|Un fort joli Paysage peint sur toile, en hauteur, par Wynants Holandois. Il a treize pouces un quart, sur onze pouces. Ce Maître est peu connu en France ; & ses Tableaux n'y sont pas communs. C'est un des bons Païsagistes de la Hollande ; ses Ouvrages y sont chers & estimés. Sa touche est ferme & vigoureuse, quoique son Pinceau soit moelleux. Ses Tableaux font toujours beaucoup d'effet. Les Figures que l'on voit dans ses Paysages, sont ordinairement d'Adrien Vanden Velde ou de Wauwermens, quelquefois d'Adrien van Ostade. Dans celui-ci elles se trouvent de Vanden Velde.]] réalisée par Wynants, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Du May au prix de 96.2 frs. [106]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Tableau des plus gracieux, peint sur Cuivre par Corneille Poelemburgh, de son meilleur tems. Il porte douze pouces un quart de haut, sur seize pouces un quart de large. Les Curieux connoissent la rareté des Tableaux de ce Maître, sur-tout quand ils sont de la beauté & de la fraicheur de celui-ci, qui est un des plus recommendables. On en trouve difficilement d'une aussi grande ordonnance. Son Sujet, qui est un Bain de Diane, doit prevenir en sa faveur. (Corneille Poelemburgh)|Un Tableau des plus gracieux, peint sur Cuivre par Corneille Poelemburgh, de son meilleur tems. Il porte douze pouces un quart de haut, sur seize pouces un quart de large. Les Curieux connoissent la rareté des Tableaux de ce Maître, sur-tout quand ils sont de la beauté & de la fraicheur de celui-ci, qui est un des plus recommendables. On en trouve difficilement d'une aussi grande ordonnance. Son Sujet, qui est un Bain de Diane, doit prevenir en sa faveur.]] réalisée par Corneille Poelemburgh, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Le Doux au prix de 530 frs. [110]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre excellent Tableau du meilleur tems de Bartholomé Breenbergh, peint sur toile, & représentant le jeune Joseph qui est trahi par ses freres. Il porte treize pouces de haut sur dix-sept pouces de large. C'est un des plus beaux Tableaux de ce Maître, qui soient dans ce Cabinet. (Bartholomé Breenbergh)|Un autre excellent Tableau du meilleur tems de Bartholomé Breenbergh, peint sur toile, & représentant le jeune Joseph qui est trahi par ses freres. Il porte treize pouces de haut sur dix-sept pouces de large. C'est un des plus beaux Tableaux de ce Maître, qui soient dans ce Cabinet.]] réalisée par Bartholomé Breenbergh, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Goüy au prix de 600 frs. [111]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Une Bataille peinte sur toile, par Vander Meulen, de dix-huit pouces de hauteur, sur vingt-quatre pouces & demi de largeur. Ce morceau est trés-fini, & des plus intéressant que ce Peintre ait faits, par le jeu, l'action & les caractéres des différentes Figures, qui y sont en grand nombre. (Vander Meulen)|Une Bataille peinte sur toile, par Vander Meulen, de dix-huit pouces de hauteur, sur vingt-quatre pouces & demi de largeur. Ce morceau est trés-fini, & des plus intéressant que ce Peintre ait faits, par le jeu, l'action & les caractéres des différentes Figures, qui y sont en grand nombre.]] réalisée par Vander Meulen, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Goujeot au prix de 281 frs. [112]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Le Portrait de Gerard-Dow peint par lui-même, tenant un Vider Com*note en bas de page : Le Vider-Com est un Verre extrêmement étroit & fort élevé, qui étoit autrefois beaucoup plus en usage dans les Pays Bas, qu'il n'y est aujourd'hui. Il porte sept pouces un quart de haut, sur six pouces & demi de large. Ce Peintre s'est souvent amusé à faire son Portrait. Celui-ci paroît très-ressemblant. Comme il s'est repeté plusieurs fois en différentes attitudes, il est aisé de l'y reconnoître. Personne n'ignore la difficulté de trouver des morceaux de cet admirable Peintre, qui réunissoit dans ses Ouvrages, la correction, la pureté des couleurs, la touche, le gracieux, l'effet, le beau fini & l'intelligence de clair obscur , qu'il avoit puisée chez Rimbrant où il avoit travaillé pendant plusieurs années. Jamais Peintre n'a pris tant de précaution que lui, pour porter ses Ouvrages à un si \ul grand fini , dans lequel néanmoins on découvre toutes les touches, qu'il sçavoit placer à propos pour y conserver les effets. Il étoit ennemi de la moindre poussiére, & son Atelier donnoit sur un Canal, afin de l'éviter. Le jour y venoit d'en haut pour se procurer des ombres plus avantageuses. Ses couleurs étoit broyées sur un Cristal. Quand il quittoit l'ouvrage, il renfermoit dans une boëte, sa palette & ses pinceaux qu'il faisoit lui-même ; & avant de travailler, il restoit assis quelques momens, pour donner à la poussière le tems de tomber. Ses Tableaux se payoient cherement, parcequ'il régloit son prix sur le pied de vingt sols du Pays par heure ; & comme il étoit extrêmement long dans ses Ouvrages, le calcul des heures employées, ne laissoit pas de monter fort haut. Il s'attacha dans les commencemens à faire des Portraits ; mais comme il ne vouloit rien peindre que d'après nature, il fatigoit trop long-tems ceux qui lui servoient de Modéles, & à la fin ils se rebuterent. C'est ce qui lui fit quitter ce genre pour se jetter dans les petits Tableaux de fantaisie. On rapporte que la femme d'un Résidant de Dannemarck, voulut avoit son Portrait de la main de Gerard Dow, & qu'il la tint pendant cinq jours de suite ; pour peindre seulement une de ses mains ; aussi faut-il convenir que jamais Peintre n'a fini ses Ouvrages avec autant de patience, sans rien perdre cependant, du mérite des autres parties nécessaires à l'effet & à l'intelligence. On ne doit point être surpris de l'amour confiant que les Curieux ont pour ses Tableaux, puisque (quoique petits & très-finis) il a sçû y conserver tout l'esprit, & toute l'expression que l'on exigeroit dans de plus grands, qui paroîtroient faits plus lisiblement. Talent rare dans les Peintres qui ont donné dans ces petits Sujets terminés avec soin. Gerard Dow étoit de Leyde où il naquit en 1613. On ne peut pas dire absolument le tems de sa mort ; tout ce que l'on sçait, c'est qu'il vivoit encore dans l'année 1666. Le seul Maître qu'il ait eu, & que l'on puisse citer, est Rimbrant, comme je l'ai déja dit. Ses premiers Ouvrages tiennent tout-à fait de ce Maître, & même, on les prend quelquefois pour être de lui. Il ne doit pas paroître étonnant, qu'avec les dispositions que Gerard Dow avoit, il soit parvenu à ce degré de fini, ayant étudé sous Rimbrant. Ces deux maniéres ne sont pas si opposées, que quelques uns le veulent faire croire ; & parce que l'on ne voit le plus souvent de ce dernier, que des Tableaux heurtés, on auroit tort de s'imaginer qu'il en doit avoir beaucoup coûté à son Disciple, pour perdre cette maniere brusque & pittoresque dont Rimbrant usoit dans la plûpart des ses Ouvrages : car j'en ai vû plusieurs de ce grand Maître, dont la fonte des couleurs est aussi belle, que dans les morceaux les plus terminés, que Gerard Dow ait faits. (Gerard Dow)|Le Portrait de Gerard-Dow peint par lui-même, tenant un Vider Com*note en bas de page : Le Vider-Com est un Verre extrêmement étroit & fort élevé, qui étoit autrefois beaucoup plus en usage dans les Pays Bas, qu'il n'y est aujourd'hui. Il porte sept pouces un quart de haut, sur six pouces & demi de large. Ce Peintre s'est souvent amusé à faire son Portrait. Celui-ci paroît très-ressemblant. Comme il s'est repeté plusieurs fois en différentes attitudes, il est aisé de l'y reconnoître. Personne n'ignore la difficulté de trouver des morceaux de cet admirable Peintre, qui réunissoit dans ses Ouvrages, la correction, la pureté des couleurs, la touche, le gracieux, l'effet, le beau fini & l'intelligence de clair obscur , qu'il avoit puisée chez Rimbrant où il avoit travaillé pendant plusieurs années. Jamais Peintre n'a pris tant de précaution que lui, pour porter ses Ouvrages à un si \ul grand fini , dans lequel néanmoins on découvre toutes les touches, qu'il sçavoit placer à propos pour y conserver les effets. Il étoit ennemi de la moindre poussiére, & son Atelier donnoit sur un Canal, afin de l'éviter. Le jour y venoit d'en haut pour se procurer des ombres plus avantageuses. Ses couleurs étoit broyées sur un Cristal. Quand il quittoit l'ouvrage, il renfermoit dans une boëte, sa palette & ses pinceaux qu'il faisoit lui-même ; & avant de travailler, il restoit assis quelques momens, pour donner à la poussière le tems de tomber. Ses Tableaux se payoient cherement, parcequ'il régloit son prix sur le pied de vingt sols du Pays par heure ; & comme il étoit extrêmement long dans ses Ouvrages, le calcul des heures employées, ne laissoit pas de monter fort haut. Il s'attacha dans les commencemens à faire des Portraits ; mais comme il ne vouloit rien peindre que d'après nature, il fatigoit trop long-tems ceux qui lui servoient de Modéles, & à la fin ils se rebuterent. C'est ce qui lui fit quitter ce genre pour se jetter dans les petits Tableaux de fantaisie. On rapporte que la femme d'un Résidant de Dannemarck, voulut avoit son Portrait de la main de Gerard Dow, & qu'il la tint pendant cinq jours de suite ; pour peindre seulement une de ses mains ; aussi faut-il convenir que jamais Peintre n'a fini ses Ouvrages avec autant de patience, sans rien perdre cependant, du mérite des autres parties nécessaires à l'effet & à l'intelligence. On ne doit point être surpris de l'amour confiant que les Curieux ont pour ses Tableaux, puisque (quoique petits & très-finis) il a sçû y conserver tout l'esprit, & toute l'expression que l'on exigeroit dans de plus grands, qui paroîtroient faits plus lisiblement. Talent rare dans les Peintres qui ont donné dans ces petits Sujets terminés avec soin. Gerard Dow étoit de Leyde où il naquit en 1613. On ne peut pas dire absolument le tems de sa mort ; tout ce que l'on sçait, c'est qu'il vivoit encore dans l'année 1666. Le seul Maître qu'il ait eu, & que l'on puisse citer, est Rimbrant, comme je l'ai déja dit. Ses premiers Ouvrages tiennent tout-à fait de ce Maître, & même, on les prend quelquefois pour être de lui. Il ne doit pas paroître étonnant, qu'avec les dispositions que Gerard Dow avoit, il soit parvenu à ce degré de fini, ayant étudé sous Rimbrant. Ces deux maniéres ne sont pas si opposées, que quelques uns le veulent faire croire ; & parce que l'on ne voit le plus souvent de ce dernier, que des Tableaux heurtés, on auroit tort de s'imaginer qu'il en doit avoir beaucoup coûté à son Disciple, pour perdre cette maniere brusque & pittoresque dont Rimbrant usoit dans la plûpart des ses Ouvrages : car j'en ai vû plusieurs de ce grand Maître, dont la fonte des couleurs est aussi belle, que dans les morceaux les plus terminés, que Gerard Dow ait faits.]] réalisée par Gerard Dow, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 400 frs. [114]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un Tableau peint sur bois par Corneille Poëlemburgh, de forme ceintrée par le haut, & renfermé dans une bordure quarrée. Il porte de hauteur, dans sa plus grande partie, douze pouces & demi, sur neuf pouces trois quarts de large. Il représente la Nativité de N.S. L'ordonnance en est riche, & le coloris vigoureux. Il est du bon tems de ce Maître, & quoique petit, il fait beaucoup d'effet. (Corneille Poëlemburg)|Un Tableau peint sur bois par Corneille Poëlemburgh, de forme ceintrée par le haut, & renfermé dans une bordure quarrée. Il porte de hauteur, dans sa plus grande partie, douze pouces & demi, sur neuf pouces trois quarts de large. Il représente la Nativité de N.S. L'ordonnance en est riche, & le coloris vigoureux. Il est du bon tems de ce Maître, & quoique petit, il fait beaucoup d'effet.]] réalisée par Corneille Poëlemburg, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Colins au prix de 176 frs. [115]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un petit Corps de Garde peint sur cuivre par Van Kessel, & représentant des Singes. Il porte sept pouces trois quarts de haut, sur neuf pouces trois quarts de large. Ce morceau est amusant, il est peint avec beaucoup de légéreté, & tout à fait dans le goût de Teniers. (Van Kessel)|Un petit Corps de Garde peint sur cuivre par Van Kessel, & représentant des Singes. Il porte sept pouces trois quarts de haut, sur neuf pouces trois quarts de large. Ce morceau est amusant, il est peint avec beaucoup de légéreté, & tout à fait dans le goût de Teniers.]] réalisée par Van Kessel, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par De Fonpertuis au prix de 42 frs. [117]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un joli Tableau peint sur bois dans le goût de Schalk, & aussi beau que s'il étoit de ce Maître ; sa hauteur est de cinq pouces trois quarts, sur quatre pouces trois quarts. Le Sujet de ce Tableau est une Mascarade Nocturne, qui est éclairée par un flambeau. L'effet en est vrai, & il est fini avec soin. Il est ceintré par le haut, & renfermé dans une Bordure quarrée. (Schalk)|Un joli Tableau peint sur bois dans le goût de Schalk, & aussi beau que s'il étoit de ce Maître ; sa hauteur est de cinq pouces trois quarts, sur quatre pouces trois quarts. Le Sujet de ce Tableau est une Mascarade Nocturne, qui est éclairée par un flambeau. L'effet en est vrai, & il est fini avec soin. Il est ceintré par le haut, & renfermé dans une Bordure quarrée.]] réalisée par Schalk, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 84 frs. [118]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux Tableaux peints sur bois par Grif, de huit pouces de haut, sur onze pouces de large. Il représentent des Paysages ornés de Figures & d'Animaux de diverses espéces. Ce Maître excelloit dans ce genre. Il régne souvent dans ses Tableaux une couleur noirâtre, qui en empêche l'effet. Peut-être sont-ce les couleurs qui ont chané avec le tems. Ceux-ci sont clairs dans toutes les parties, & touchés avec esprit. (Grif)|Deux Tableaux peints sur bois par Grif, de huit pouces de haut, sur onze pouces de large. Il représentent des Paysages ornés de Figures & d'Animaux de diverses espéces. Ce Maître excelloit dans ce genre. Il régne souvent dans ses Tableaux une couleur noirâtre, qui en empêche l'effet. Peut-être sont-ce les couleurs qui ont chané avec le tems. Ceux-ci sont clairs dans toutes les parties, & touchés avec esprit.]] réalisée par Grif, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Protot au prix de 143.1 frs. [119]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un magnifique Paysage orné de Figures & d'Animaux, peint sur toile par Adrien Vanden-Velde surnommé le bon Vanden-Velde, pour le distinguer des autres Peintres qui ont porté le même nom. Il a quinze pouces un quart de haut, sur dix-huit pouces trois quarts de large. Les Ouvrages de ce Peintre Hollandois sont fort recherchés, & fort rares. Son Pinceau est d'un gras & d'un moëlleux, auquel peu de Maîtres ont pu atteindre. C'est toujours par la fonte de la couleur, que les Maîtres de cette Ecole ont brillé, & l'on ne peut guéres parler des talens de ceux qui s'y sont distingués, sans que cette fonte de couleur, & le grand fini n'entrent dans leur éloge, comme les parties dans lesquelles ils ont particuliérement excellé. Ainsi on ne doit pas trouver extraordinaire, si ces termes reviennent souvent dans la description que l'on fait du mérite de la plûpart de leurs Tableaux. Vander Velde réussissoit supérieurement dans la représentation des Animaux, qu'il dessinoit avec beaucoup de précision. Il ne faisoit pas moins bien les Figures, puisque c'étoit lui qui les peignoit dans la plûpart des Tableaux des bons Païsagistes de son tems, comme Wynants, Ruysdal, Moucheron & autres. Il n'est pas étonnant que l'on trouve très-peu de Tableaux qui soient entiérement de lui ; comme il étoit extrêmement occuppé pour les autres Peintres, il n'a pas pû en faire beaucoup de cette sorte. Outre cela il employoit bien du tems à les finir, & il mourut trop jeune pour ses Ouvrages, qui ont toujours été fort courus, ne soient pas devenus rares. On en voit très-peu en France, parce que les Hollandois les poussent à des prix excessifs. Celui qui est compris dans le présent numero est parfaitement bien conservd'e, ce qui n'est pas ordinaire aux Tableaux de ce Peintre. Souvent ils se trouvent trezalés* note en bas de page : On appelle un Tableau trezalé, quand il s'y trouve des petites fentes ou des rayes imperceptibles sur sa superficie. Cela provient ordinairement qui succede trop promptement à l'humidité, & quelquefois d'y avoir trop emploé, & quelquefois d'y avoir trop employé d'huile grasse. C'est ce qui a ruiné la plûpart des Tableaux de Watteau. Cela arrive encore quand le Tableau a été trop exposé aux rayons du Soleil, & quand quelques Araignées séjournent trop long-tems derriere la toile. On voit souvent aussi ces défauts aux Tableaux qui sont peints à l'huile pardessus un fond de détrempe ; ce qui fait que ceux des Hollandois y sont plus sujets que les autres, parce qu'ils usent plus souvent de ces fonds de détrempe, qui leur conviennent mieux pour finir davantage leurs Tableaux., ou bien leurs couleurs ont quelquefois changé ou poussé au noir. Adrien Vanden Welde naquit à Amsterdam en 1639. il mourut dans la même Ville en 1672. âgé de de trente-trois ans. Il eut pour Maître Wynants ; grand Païsagiste, dont nous avons parlé ci-devant. Voyez ce que nous avons dit au numero 410. de ce Catalogue, à l'occasion de Guillaume Vanden Welde Peintre de Marines. (Adrien Vanden Velde)|Un magnifique Paysage orné de Figures & d'Animaux, peint sur toile par Adrien Vanden-Velde surnommé le bon Vanden-Velde, pour le distinguer des autres Peintres qui ont porté le même nom. Il a quinze pouces un quart de haut, sur dix-huit pouces trois quarts de large. Les Ouvrages de ce Peintre Hollandois sont fort recherchés, & fort rares. Son Pinceau est d'un gras & d'un moëlleux, auquel peu de Maîtres ont pu atteindre. C'est toujours par la fonte de la couleur, que les Maîtres de cette Ecole ont brillé, & l'on ne peut guéres parler des talens de ceux qui s'y sont distingués, sans que cette fonte de couleur, & le grand fini n'entrent dans leur éloge, comme les parties dans lesquelles ils ont particuliérement excellé. Ainsi on ne doit pas trouver extraordinaire, si ces termes reviennent souvent dans la description que l'on fait du mérite de la plûpart de leurs Tableaux. Vander Velde réussissoit supérieurement dans la représentation des Animaux, qu'il dessinoit avec beaucoup de précision. Il ne faisoit pas moins bien les Figures, puisque c'étoit lui qui les peignoit dans la plûpart des Tableaux des bons Païsagistes de son tems, comme Wynants, Ruysdal, Moucheron & autres. Il n'est pas étonnant que l'on trouve très-peu de Tableaux qui soient entiérement de lui ; comme il étoit extrêmement occuppé pour les autres Peintres, il n'a pas pû en faire beaucoup de cette sorte. Outre cela il employoit bien du tems à les finir, & il mourut trop jeune pour ses Ouvrages, qui ont toujours été fort courus, ne soient pas devenus rares. On en voit très-peu en France, parce que les Hollandois les poussent à des prix excessifs. Celui qui est compris dans le présent numero est parfaitement bien conservd'e, ce qui n'est pas ordinaire aux Tableaux de ce Peintre. Souvent ils se trouvent trezalés* note en bas de page : On appelle un Tableau trezalé, quand il s'y trouve des petites fentes ou des rayes imperceptibles sur sa superficie. Cela provient ordinairement qui succede trop promptement à l'humidité, & quelquefois d'y avoir trop emploé, & quelquefois d'y avoir trop employé d'huile grasse. C'est ce qui a ruiné la plûpart des Tableaux de Watteau. Cela arrive encore quand le Tableau a été trop exposé aux rayons du Soleil, & quand quelques Araignées séjournent trop long-tems derriere la toile. On voit souvent aussi ces défauts aux Tableaux qui sont peints à l'huile pardessus un fond de détrempe ; ce qui fait que ceux des Hollandois y sont plus sujets que les autres, parce qu'ils usent plus souvent de ces fonds de détrempe, qui leur conviennent mieux pour finir davantage leurs Tableaux., ou bien leurs couleurs ont quelquefois changé ou poussé au noir. Adrien Vanden Welde naquit à Amsterdam en 1639. il mourut dans la même Ville en 1672. âgé de de trente-trois ans. Il eut pour Maître Wynants ; grand Païsagiste, dont nous avons parlé ci-devant. Voyez ce que nous avons dit au numero 410. de ce Catalogue, à l'occasion de Guillaume Vanden Welde Peintre de Marines.]] réalisée par Adrien Vanden Velde, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 282 frs. [120]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Deux très-beaux tableaux peints sur bois par Francisque Bolognese, excellent Peintre Italien ; ils sont exécutés dans le goût du Carache & aussi beaux que de lui. L'un représente la Chute d'Icare, & l'autre Mercure qui montre à Jupiter une Nimphe endormie. Leur largeur est de dix pouces un quart, & leur hauteur de huit pouces & demi. (Francisque Bolognese)|Deux très-beaux tableaux peints sur bois par Francisque Bolognese, excellent Peintre Italien ; ils sont exécutés dans le goût du Carache & aussi beaux que de lui. L'un représente la Chute d'Icare, & l'autre Mercure qui montre à Jupiter une Nimphe endormie. Leur largeur est de dix pouces un quart, & leur hauteur de huit pouces & demi.]] réalisée par Francisque Bolognese, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Agard au prix de 200 frs. [121]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un autre excellent petit Paysage de forme ronde, renfermé dans une bordure carrée, dans lequel est représenté Abraham Sacrifiant son fils à Dieu. Il est peint par Brughel de Velours. Il porte sept pouces & demi de diamtre. Le mérite & la rareté de ces Tableaux sont assez connus, sans être obligé d'en instruire les Curieux. Celui-ci est fait avec beaucoup de soin, & dans le bon tems de ce Maître. (Brughel de Velours)|Un autre excellent petit Paysage de forme ronde, renfermé dans une bordure carrée, dans lequel est représenté Abraham Sacrifiant son fils à Dieu. Il est peint par Brughel de Velours. Il porte sept pouces & demi de diamtre. Le mérite & la rareté de ces Tableaux sont assez connus, sans être obligé d'en instruire les Curieux. Celui-ci est fait avec beaucoup de soin, & dans le bon tems de ce Maître.]] réalisée par Brughel de Velours, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par Gersaint au prix de 270 frs. [124]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un magnifique Portrait de femme, peint sur toile par Jordans élève de Rubens. Il porte cinquante sept pouces & demi de hauteur, sur quarante quatre pouces & demi de largeur. Jordans est celui de tous les Peintres Flamands, qui ait poussé la couleur au plus haut degré. Ce Portrait est un des plus beaux qu'il ait peints, & son effet est surprenant. (Jordans)|Un magnifique Portrait de femme, peint sur toile par Jordans élève de Rubens. Il porte cinquante sept pouces & demi de hauteur, sur quarante quatre pouces & demi de largeur. Jordans est celui de tous les Peintres Flamands, qui ait poussé la couleur au plus haut degré. Ce Portrait est un des plus beaux qu'il ait peints, & son effet est surprenant.]] réalisée par Jordans, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par De la Gosse au prix de 96.1 frs. [132]
  • 1748.03.04/ -. Vente de l'œuvre décrite comme [[Un très-grand Tableau propre à être mis dans le fond d'un Salon ou d'une Sale à manger, & peint sur toile par Monsieur Boucher. Il porte huit pieds cinq pouces de haut,sur cinq pieds & demi de large. Ce Tableau représente un beau Païsage orné de Ruines, & entouré de différens ornemens & d'autres attributs convenables à son sujet. On y voit une Bergère & une autre Païsane au bord de l'eau, avec plusieurs animaux. Il est fini avec soin. Sa composition est galante & agréable ; telle enfin, que les enfante ordinairement ce gracieux Peintre. (Boucher)|Un très-grand Tableau propre à être mis dans le fond d'un Salon ou d'une Sale à manger, & peint sur toile par Monsieur Boucher. Il porte huit pieds cinq pouces de haut,sur cinq pieds & demi de large. Ce Tableau représente un beau Païsage orné de Ruines, & entouré de différens ornemens & d'autres attributs convenables à son sujet. On y voit une Bergère & une autre Païsane au bord de l'eau, avec plusieurs animaux. Il est fini avec soin. Sa composition est galante & agréable ; telle enfin, que les enfante ordinairement ce gracieux Peintre.]] réalisée par Boucher, vendue par M. Angran, Vicomte de Fonspertuis, achetée par De Beaumanoir au prix de 200 frs. [134]