Angela Merkel reçue par Donald Trump pour une visite express

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Deux jours après le départ d’Emmanuel Macron, la chancelière allemande sera accueillie à son tour vendredi à la Maison Rouge. L’entretien doit durer deux heures. Et maintenant, Angela Merkel. Deux jours après le départ d’Emmanuel Macron de Washington, la chancelière allemande sera reçue à son tour par Donald Trump à la Maison Blanche, vendredi 27 avril. Après un déjeuner, les deux dirigeants doivent donner une conférence de presse commune à 13 h 30, heure locale (19 h 30, heure de Paris). Observant l’accueil réservé au président français par son homologue américain, la presse allemande a abondamment commenté, en amont, celui auquel Mme Merkel devait s’attendre. Une visite d’Etat de deux jours, d’un côté, une simple visite de travail d’à peine une journée, de l’autre, la rencontre entre Mme Merkel et M. Trump ne devant durer qu’à peine plus de deux heures au total. Deux déplacements, deux ambiances, en somme.

De ce point de vue, le dessin publié vendredi matin à la « une » de la Frankfurter Allgemeine Zeitung résume bien le sentiment qui domine en Allemagne. Titré « Merkel en visite chez Trump », il montre une table dressée avec de jolis couverts, sur laquelle est posé un menu à en-tête de la Maison Blanche, où l’on peut lire : « Restes réchauffés du dîner de gala avec le formidable Emmanuel Macron. »

Deux dossiers, le commerce et l’Iran Si le déjeuner prévu vendredi à Washington entre la chancelière allemande et le président américain n’aura ni le faste ni le glamour des dîners auxquels M. Macron a participé à Mount Vernon et à la Maison Blanche, sera-t-il pour autant un échec diplomatique ? Deux dossiers, en particulier, seront au cœur des discussions : le commerce et l’Iran.


Sur le premier point, Mme Merkel semble se faire assez peu d’illusions sur sa capacité à convaincre M. Trump de ne pas appliquer à l’Union européenne des taxes de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium.

Ces nouveaux tarifs douaniers doivent concerner l’Union européenne à compter du 1er-Mai. Jeudi, plusieurs responsables gouvernementaux allemands ont fait savoir, sous couvert d’anonymat, qu’il fallait s’attendre à ce que ce calendrier soit respecté.

Malgré cela, la chancelière ne désespère pas de négocier un ensemble de mesures élargi à d’autres industries. Sa visite a été notamment précédée par celle de son nouveau ministre de l’économie, Peter Altmaier. Quelques jours après la nomination du gouvernement allemand, mi-mars, l’ancien bras droit deMme Merkel à la chancellerie avait traversé l’Atlantique pour rencontrer Wilbur Ross, le secrétaire au commerce de M. Trump.

Mode de communication différent A Washington, la chancelière allemande va aussi tenter de convaincre le président américain de ne pas abandonner l’accord sur le nucléaire iranien. Là aussi, une date butoir approche : celle du 12 mai, date à laquelle M. Trump doit dire s’il sort ou non de cet accord signé en 2015 par son prédécesseur Barack Obama.

Mercredi, avant de quitter les Etats-Unis, M. Macron avait déclaré à la presse qu’il pensait que M. Trump se retirerait de cet accord « pour des raisons de politique intérieure ».

Mme Merkel – à laquelle son hôte devrait réclamer une fois de plus une hausse de la contribution de l’Allemagne au budget de l’OTAN – parviendra-t-elle à infléchir quelque peu la ligne de M. Trump ? L’entourage de la chancelière allemande a, en tout cas, choisi un mode de communication assez différent de celui du président français en amont de cette visite, s’efforçant de placer la barre assez bas, quant aux concessions susceptibles d’être faites par le président américain.

« Ce serait déjà un succès, si le président américain écoutait et qu’il lui apparaissait clairement que les Européens font bloc », a déclaré Peter Beyer, le délégué du gouvernement allemand pour les relations germano-américaines.

En préparant ainsi les esprits, Berlin espère sans doute faire du moindre petit « bougé » de M. Trump un grand pas en direction de l’Allemagne.